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Omicron: le service hospitalier prêt mais fatigué…
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Omicron: le service hospitalier prêt mais fatigué…
Le variant Omicron continue à faire son bonhomme de chemin à Maurice. Selon les chiffres émis par le ministère de la Santé hier, des 17 cas recensés 15 sont locaux. Face à ce variant contagieux, le personnel hospitalier se tient prêt à relever un nouveau défi, même si la fatigue les tenaille…
Alors que le nombre d’admissions dans les centres régionaux semble se stabiliser, il se pourrait que cela augmente dans les prochains jours. Le variant Omicron fait son avancée dans le pays. Le directeur des services de santé, Ashwamed Dinassing, a même déclaré sur les ondes d’une radio privée «que le pic serait perçu entre la mi-janvier et la fin de ce mois». En conférence de presse, hier, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a demandé à la population d’aider le personnel soignant en faisant sa troisième dose. «Si la population fait la booster dose, le service de santé pourra s’en sortir et avec moins de pression. Il ne faut pas uniquement penser à soi, mais aussi à son prochain.»
Face à cette prochaine vague, le personnel hospitalier se tient sur ses gardes, même si certains craignent d’être dépassés par ce qui pourrait arriver. «Surtout quand vous voyez ce qui se passe ailleurs», avance un jeune infirmier opérant à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis. Il reste au contact de l’actualité. «En France, en Angleterre et même aux États-Unis, ce variant sévit. Des milliers de personnes sont affectées au quotidien. Et l’on constate que le personnel commence à faire défaut.»
Il n’est pas le seul à s’inquiéter de l’avenir. C’est aussi le cas de cette policière qui confie qu’au vu de ce qui se passe à travers le monde, elle doit se tenir prête. «Nous appartenons à la catégorie de personnes à risque avec notre métier.»
Il n’est pas le seul à s’inquiéter de l’avenir. C’est aussi le cas de cette policière qui confie qu’au vu de ce qui se passe à travers le monde, elle doit se tenir prête. «Nous appartenons à la catégorie de personnes à risque avec notre métier.»
Combattre un virus invisible aux yeux de tous n’est pas chose facile. «D’autant plus qu’il ne se manifeste pas à la minute près. Les symptômes peuvent prendre quelques jours pour se manifester, et entre-temps, vous avez côtoyé d’autres personnes. D’autant qu’aucun vaccin ne peut vous garantir à 100 % qu’il est efficace.» Depuis la pandémie en 2020 à ce jour, les jours de repos peuvent se compter sur les doigts de la main. «Une collègue m’a raconté avoir travaillé du 31 décembre au 1er janvier parce que la relève n’est pas venue. Pendant encore combien de temps allons-nous enchaîner le travail ?»
Ce sont également des questions que se pose le pré- sident du Ministry of Health Employees Union (MHEU), Amarjeet Seetohul. «Depuis 2020, le personnel a acquis de l’expérience en exerçant durant les différentes vagues. Mais le problème reste toujours le manque de personnel. Le staff est déjà épuisé à un certain niveau et le burn-out est présent. Des mesures draconiennes doivent être prises en urgence comme le recrutement.»
La formation du personnel soignant est un autre élément important. «Nous craignons qu’après la période festive, le nombre de patients positifs au Covid-19 ne connaisse une hausse. Nous ne comprenons pas pourquoi il y a du retard dans la formation des health-care assistants.»
Il demande également au ministère de donner au plus vite un carnet de santé à chaque membre du personnel hospitalier. «Pour s’occuper des malades, ce dernier se doit d’être en bonne santé. Il ne faut pas oublier tous ces soldats qui sont tombés l’année dernière, et ne voulons pas que cela se reproduise cette année. D’où un suivi médical du personnel très important.»
Amarjeet Seetohul suggère même que la quarantaine soit de nouveau instaurée pour le personnel de santé. C’est une solution pour s’assurer que le personnel ait un suivi en bonne et due forme. D’autant plus que le ministère continue à couper dans les congés de maladie ou annuels, quand un staff a contracté le Covid-19 sur son lieu de travail. «Vous mettez votre vie à risque, et l’on le déduit de votre compte. Cela n’a pas de sens. Cela peut avoir des conséquences sur l’état d’esprit de la personne qui est déjà au plus bas.»
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