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Vaccination - Dr Jaumdally: «Pas d’études sur l’effet d’une quatrième dose»
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Vaccination - Dr Jaumdally: «Pas d’études sur l’effet d’une quatrième dose»
Il n’est pas prouvé que la vaccination à répétition, comme le propose Kailesh Jagutpal, ait l’effet voulu. De plus, mettre en place un système régulier de vaccination a un coût. Cet argent et le personnel dédié seraient plus utiles ailleurs, notamment pour opérer tous les autres services de santé.
Le variant Omicron est apparu à la fin novembre alors que plusieurs pays s’étaient déjà engagés dans l’inoculation d’une troisième dose de vaccin contre le Covid-19. Alors que la majorité des études font état d’une meilleure protection avec trois doses, l’idée de la nécessité et de l’effet d’une quatrième dose a émergé. Après qu’Israël l’a fait, d’autres pays développés pensent à lui emboîter le pas.
Mais cette semaine, Marco Cavaleri, chef du département vaccinal de l’Agence européenne des médicaments, a pris position contre cette quatrième dose et deux jours après, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a lui émis l’hypothèse d’une vaccination régulière à chaque semestre. Qu’en est-il réellement ?
Jeudi, lors de la conférence de presse hebdomadaire du National Communication Committee sur le Covid-19, le Dr Jagutpal a expliqué que si la situation l’exigeait, le vaccin devrait être administré à chaque semestre. Selon lui, l’efficacité du vaccin a une durée limitée. Mais ce type de programme, a déclaré quelques jours plus tôt Marco Cavaleri, peut faire partie d’un plan pour contenir le virus mais il n’est pas une solution durable. Qu’est-ce que cela signifie ?
Interrogé, le Dr Shameem Jaumdally, virologue, fournit l’explication suivante. «Je tiens à préciser, encore une fois, que le système immunitaire est complexe», dit-il d’emblée. «La vaccination a une fonction : produire des anticorps. La première branche du système, qui est activée est les anticorps neutralisants. Cette branche, qui est au summum de son efficacité dans les semaines suivant l’injection, protège contre l’infection et contrôle la vitesse de réplication du virus dans le corps. Lorsque les anticorps neutralisants baissent, le corps n’est certes pas protégé contre l’infection, mais les autres branches du système immunitaire confèrent toujours une forte protection contre les formes graves de la maladie et de l’hospitalisation.»
Donc la vaccination régulière n’est pas nécessaire ? «Les pays qui veulent se tourner vers ce système sont les pays développés, qui n’ont pas l’habitude de vivre avec des restrictions. La vaccination à répétition aura l’effet voulu, à savoir diminuer les cas de transmission. Mais d’autres pays, comme le nôtre, ou encore, les pays du continent africain ou encore, l’Inde, vivent avec des maladies comme le paludisme ou la tuberculose, entre autres. Nous savons quels effets bénéfiques les restrictions ont, d’où le respect des normes sanitaires. Donc, avec les gestes barrières et le port du masque, on peut contrôler la transmission», estime le Dr Jaumdally.
De plus, le virologue affirme qu’il n’y a pas d’études indépendantes sur l’effet d’une quatrième dose, prenant à contre-pied le ministre de la Santé, le Dr Jagutpal, qui a affirmé, lui, que des études ont démontré l’effet limité des vaccins dans le temps. «Le corps est protégé contre les formes graves de la maladie pendant 15 mois au moins, selon les études», affirme le chercheur.
La booster dose ciblée
Toujours par rapport à la protection durable contre les formes graves de la maladie, le Dr Jaumdally avance que la booster dose devrait être ciblée. Il dit qu’il aurait fallu que le ministère compile des données sur la deuxième vague pour voir d’abord quelles catégories au sein de la population sont les plus vulnérables au Covid-19 bien qu’elles aient été vaccinées et ce, avant de décider de l’administration d’une troisième dose.
«Puis, on a vu que des personnes vaccinées au Sinopharm et au Covaxin avaient une protection quasiment nulle après quelques mois. Celles-ci auraient dû être les premières éligibles pour la booster dose avec un meilleur vaccin comme le Johnson ou le Pfizer», dit le virologue. De cette manière, le système hospitalier ne serait pas surchargé car les personnes avec un système immunitaire faible seraient mieux protégées. Les autres services fonctionneraient toujours et le nombre de morts en excédent des mois précédents aurait diminué car les patients auraient accès aux soins.
Il ajoute que mettre en place un système régulier de vaccination a aussi un coût et que cet argent et le personnel dédié à cela seraient plus utiles ailleurs, notamment pour opérer tous les autres services de santé. À terme, dit le Dr Jaumdally, le Covid-19 sera comme la grippe saisonnière : il y aura quelques variants chaque année et les vaccins seront alors développés pour tous les variants en circulation.
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