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Cavadee: entre dévotion et restrictions sanitaires
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Cavadee: entre dévotion et restrictions sanitaires
Cette année, le Thaipoosam Cavadee s’est tenu dans des conditions exceptionnelles, les restrictions sanitaires étant toujours d’actualité. Entre prières et protocoles appliqués à la lettre, les dévots étaient présents dans les nombreux kovils du pays, hier.
Prise de température, désinfectant pour les mains, masque et un contrôle strict du nombre de personnes pouvant accéder à l’intérieur des kovils. C’est dans ces conditions que le Thaipoosam Cavadee a été célébré hier. Comme au Siva Supramaniar Kovil à Goodlands. «Nous avons limité le nombre de personnes et nous ne pouvons pas accueillir 400 à 500 per- sonnes comme d’habitude. Avec les restrictions sanitaires, nous avons mis en place un système où les personnes sont admises à l’intérieur du kovil par groupes de 10. De plus, on a privilégié les membres de la même famille dans chaque groupe pour encore une fois limiter la contamination», explique Kannen Cunnoosamy, le président du temple.
Cependant, toutes les prières ont été dites comme chaque année. «Nous avons misé sur un live sur les réseaux sociaux pour que les familles puissent suivre les célébrations en direct sans se déplacer et ainsi éviter la foule. Cela a été compliqué pour la gestion et l’organisation du Cavadee cette année mais nous avons pu le faire, malgré le Covid-19.» Pour Kannen Cunnoosamy, la ferveur et la dévotion des fidèles sont toujours présentes. «Les dévots ont une nouvelle fois démontré leur amour pour le dieu Muruga. Et nous sommes sûrs qu’il entendra nos prières et nous aidera à gérer le Covid et à diminuer la souffrance sur terre. Et avoir un retour à la normale l’année prochaine.»
S’il n’y a pas eu de procession cette année, comme à l’accoutumée, et que les rues n’ont pas résonné aux sons des prières, nombreux sont ceux qui se sont rendus dans les différents kovils pour l’offrande du lait. «Sa osi inn fer nou rant par batch. Pour qu’il n’y ait pas une foule dans le lieu de culte», confient les fidèles. Pour ce qui est du Cavadee, seul celui du Kovil a été privilégié. «Il y a eu quelques-uns dans quelques kovils, chacun a eu la chance d’entrer à tour de rôle, encore une fois pour respecter la limite autorisée», explique-t-on.
Les Mauriciens de foi tamoule ont aussi été nombreux à prier chez eux, Covid oblige et en début d’après-midi, le traditionnel set kari et le panacon étaient bel et bien au rendez-vous au seuil de plusieurs foyers.
Réactions des fidèles :
Steeven Vaithi de Piton : «On a pu le faire mais avec le respect de tous les protocoles, rien n’est comme avant avec le Covid-19. On n’a même pas pu assister à la prière comme on le fait d’habitude. Mais nous avons observé le jeûne comme tous les ans. Par exemple, cette année, nous n’avons pas procédé à la confection de notre cavadee, la veille. Mais on n’y peut rien. La santé de tous est désormais une priorité.»
Vashini Duval de Grand-Bois : «Le Cavadee n’a pas été fait avec les mêmes émotions et vibrations. Mais que pouvons faire face à ce virus ? Pas grand-chose. Nous devons appliquer les mesures pour ne pas avoir affaire à une vague de contamination par la suite.»
Yurveshni Calinghen de l’Escalier : «Nous célébrons le Cavadee avec toutes les mesures sanitaires. Tous les rituels se sont tenus à la maison, seulement la grande prière s’est faite au kovil. Tout a été réadapté par apport à la pandémie actuelle. Pas de piercing à la langue, par exemple, pour les dévots. C’est difficile à accepter mais nous devons nous réinventer pour stopper la propagation de ce virus. Mon souhait pour ce Cavadee est que le seigneur Muruga éradique cette pandémie.»
Manavi Armoogum de Goodlands : «Avant c’était presque un rituel de se lever tôt le jour du Cavadee et de se rendre au kovil mais aussi de se rendre chaque soir pendant 10 jours aux prières quotidiennes mais cette fois-ci, tel n’a pas été le cas. Mo pa finn mem lev dilé akoz Covid. C’est triste.»
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