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Le Voile de Draupadi: dans nos cinémas bientôt

25 janvier 2022, 18:18

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Le Voile de Draupadi: dans nos cinémas bientôt

«Le Voile de Draupadi», film d’Harrikrishna Anenden inspiré du roman éponyme d’Ananda Devi, son épouse, sera bientôt projeté dans nos salles de cinéma. Nous avons eu l’honneur de le voir en avant-première.

Après La Cathédrale, le réalisateur Harrikrishna Anenden nous revient avec un autre film, inspiré d’un roman de son épouse, Le Voile de Draupadi. Ce roman a marqué les esprits des fans d’Ananda Devi à sa sortie, en 1993, chez L’Harmattan. Tourné en 2017 et 2018 à Maurice, ce film n’a pu sortir plus tôt à cause de la pandémie. Toutefois, avant l’avantpremière mauricienne, Le Voile de Draupadi a été présenté à un festival en Allemagne en novembre dernier. 

Le Voile de Draupadi raconte l’histoire d’Anjali. La jeune femme a le coeur déchiré car son unique fils, Wynn, est souffrant. Il est atteint d’une maladie grave et est entre la vie et la mort. La famille de son mari, Dev, et ce dernier lui demandent de faire un sacrifice pour la guérison de son fils, soit de participer à la marche sur le feu. La jeune femme est poussée dans ses derniers retranchements. Elle qui ne croit pas dans ces diktats religieux est confrontée à ce choix terrible. 

Comment mettre en scène la souffrance d’une mère acculée qui voit son unique enfant entre la vie et la mort ou encore le fait d’être une femme et être confrontée à des diktats religieux ? Difficile de mettre à l’écran des sentiments aussi forts, surtout qui se passent la plupart du temps dans l’esprit et le coeur de la protagoniste. 

Il faut donc souligner le jeu exceptionnel de Christelle Suzanne, qui se retrouve dans la peau d’Anjali et qui porte le film. Pourtant, comme le souligne Harrikrishna Anenden, «Christelle Suzanne en est à son premier rôle à l’écran». À ses côtés, on découvre également une belle interprétation de Deepak Ramsurrun dans le personnage de Dev qui, malheureusement, n’a pas le beau rôle. 

C’est donc à travers des dédales diurnes et nocturnes de l’actrice, de longs silences ou encore des focus sur son visage exprimant tour à tour le déchirement et la détermination que le spectateur est entraîné dans la détresse d’Anjali. Il faut se laisser prendre par le film et habiter par le personnage d’Anjali, alors, les plus de 70 minutes que dure la réalisation, s’envolent. Le spectateur devient le témoin de l’emprise, de l’étau dans lequel se retrouve le personnage. 

Au fil des minutes, Anjali s’abîme dans sa détresse, aux prises avec les diktats de la religion et de la société et dans l’horreur de perdre son amour : son fils. Une lente descente en enfer où l’attend au final le chemin de feu, l’ultime sacrifice. 

Plusieurs autres thèmes tels que l’amour filial, le couple, la place de la femme dans une société patriarcale et les rôles attendus d’elle sont abordés. Si le réalisateur explique qu’on «retrouve tout ce qu’il y a dans le livre dans le film», on y retrouve aussi sa touche. Si le film est bien inspiré du livre, le regard de l’auteure et du réalisateur diffère sur quelques points. Mais on laissera le soin aux cinéphiles de découvrir le film, qui devrait bientôt être disponible sur nos grands écrans.