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La semaine décryptée

30 janvier 2022, 15:00

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La semaine décryptée

Lundi 24 janvier - À quoi servent nos hélicos ?

L’express du lundi 24 janvier annonce que Maurice a fait l’acquisition d’un nouvel hélicoptère indien du type Dhruv pour la somme de Rs 1,1 mil- liard. Maurice compte déjà un certain nombre d’hélicoptères dont l’efficacité reste encore à prouver.

Ainsi, un énorme tanker s’est échoué sur les récifs dans le Sud sans que le moindre appareil ne soit dépêché sur les lieux pour avertir le capitaine du désastre imminent. Après ce désastre, quelques jours plus tard, le manque de professionnalisme et d’efficience des responsables fut mis en évidence quand le remorqueur Sir Gaëtan Duval sombra avec mort d’hommes. En revanche, lors des célébrations de la fête de l’indépendance, les hélicoptères ne manquent pas d’agrémenter le spectacle.

Maurice devrait songer à investir dans l’efficacité plutôt que de tomber dans le piège de la facilité. Ainsi, contrairement aux pays développés, nous n’avons ni l’expérience, ni l’expertise voulue pour opérer des hélicoptères américains de type Sikorsky capables de grandes missions, dont héliporter de lourds camions. Un tel appareil aurait grandement aidé à décongestionner le trafic à chaque fois qu’un autobus ou un poids-lourd tombe en panne et paralyse la circulation.

Mardi 25 janvier - Le cas Mike Brasse

Selon l’express du mardi 25 janvier, le trafiquant de drogue Mike Brasse a été arrêté, aussitôt arrivé à Plaisance. L’octroi d’un passeport à Mike Brasse pour qu’il puisse se rendre en vitesse à la Réunion a fait l’objet d’une enquête officielle qui a impliqué l’ancien commissaire de police Mario Nobin. Mike Brasse fait face à une accusation de complot.

Qui dit complot sous-entend la participation de plus d’une personne. Aussi, il serait intéressant de voir ce que fera Mike Brasse après son inculpation. Va-t-il incriminer d’autres personnes ? Dans les traditions mauriciennes, on prend souvent des décisions non-conformes aux règlements quand on reçoit des directives «d’en haut».

Quelles furent les différentes étapes dans la prise de décisions de remettre en mode express un passeport à Mike Brasse ? Généralement, on accorde un passeport de toute urgence quand il y a une évacuation médicale ou qu’un représentant officiel doit participer à un événement à l’étranger dans les meilleurs délais pour raison d’État.

Mercredi 26 janvier - «Travailleurs étrangers» sous le soleil mauricien

Dossier sur l’emploi dans l’express du mercredi 26 janvier où il est question de la main-d’œuvre étrangère «indispensable» malgré la hausse du chômage chez nous. Situation paradoxale car le pays ne comptait pas moins de 49 800 chômeurs au troisième trimestre 2021 alors que des étrangers continuent d’être employés chez nous.

Plusieurs raisons expliquent le recours à la main d’œuvre étrangère. En effet, quand on prend les facteurs coût, efficience et productivité, l’étranger est d’un apport plus bénéfique pour l’employeur qu’un Mauricien. Mais on est quand même pris dans un cercle vicieux car la présence d’étrangers ne contribue pas à améliorer l’efficience et la productivité des Mauriciens. S’il ne pouvait pas faire appel à des étrangers, l’employeur mauricien n’aurait pas eu d’autre choix que d’améliorer le niveau de compétence et la productivité de ses employés mauriciens.

L’expertise et la productivité des étrangers sont démontrées tous les jours sur les différents sites de travaux entrepris par Larsen & Toubro pour l’aménagement du tramway à Maurice. Si on avait confié ces travaux à des Mauriciens, le projet aurait pris au moins 10 à 15 ans pour être réalisé et cela, à un coût de plus en plus élevé et avec un grand nombre d’accidents de travail. Sans compter les go-slow, grèves, syncopes après consommation de drogue, longues conversations au téléphone, effet des chansons et news qu’on écoute à la radio, visites d’inspecteurs du Travail, meetings des syndicalistes sur les sites et le vol systématique des matériaux.

Jeudi 27 janvier - Ce que symbolise le téléphone de Gurroby

La prison de Melrose, inaugurée sous le précédent gouvernement Ramgoolam, jouit du statut de high security. Pas tout à fait comme l’Alcatraz d’antan au large de San Francisco mais une prison dotée d’équipements et d’infrastructures assurant une sécurité maximale.

Mais c’était sans compter l’élément humain mauricien. Tout comme dans les autres centres de détention ou d’emprisonnement, les gardiens eux-mêmes se chargent d’aider les détenus en leur fournissant téléphones, chargeurs, cartes SIM, boissons, drogues, etc. Ce qui fait que Nitesh Gurroby, soupçonné d’être impliqué dans un réseau de drogue, a été surpris en possession de téléphone, carte SIM, câble USB et d’une batterie de rechange à la prison de Melrose.

De l’avis des spécialistes de la fonction publique à Maurice, les gardiens détiennent le record en termes de corruption. Un gardien faisant face à une inculpation pour corruption jouit de la totalité de son salaire, sans ses allocations, avant le verdict final sur son cas. Entre-temps, il se lance dans un petit business. S’il arrive à se défendre sur des technicalities, il reprend son job. Sinon, il aurait bénéficié d’une double rente pendant un certain nombre d’années. Au fait, il ne risque pas gros en faisant le courrier entre les détenus et leurs proches hors des murs de la prison.

Vendredi 28 janvier - La malchance de Rodrigues

Ce qu’on craignait pour Rodrigues s’est malheureusement produit. Le Covid-19 a frappé de plein fouet la deuxième île de la République de Maurice. On savait bien que tôt ou tard, Rodrigues ferait face à une situation d’extrême urgence mais le gouvernement central et l’administration régionale ont eu deux ans pour se préparer à cette éventualité.

La menace d’un cyclone, la rupture de stocks dans les points d’approvisionnement et les élections régionales viennent compliquer la situation. Le fait que les élections entraînent la mobilisation d’un certain nombre d’officiels et de policiers mauriciens n’est pas pour rassurer les Rodriguais qui font face à une certaine psychose anti-mauricienne. La solidité des institutions, tant centrales que régionales, sera mise à rude épreuve dans les jours à venir.