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518 cas de Covid-19 à Rodrigues: la «Domiciliary Monitoring Unit» a fort à faire
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518 cas de Covid-19 à Rodrigues: la «Domiciliary Monitoring Unit» a fort à faire
Les chiffres donnent quotidiennement froid dans le dos. Alors que Rodrigues jouissait jusqu’ici du statut de «Covid-free», le jeudi 27 janvier, la petite île a enregistré une première contamination locale au Covid-19. Depuis, les chiffres ont évolué drastiquement. Hier après-midi, 518 cas ont été recensés. La «Domiciliary Monitoring Unit» a été lancée samedi soir pour suivre les cas positifs et symptomatiques à domicile.
Depuis vendredi, Rodrigues est passée en semi-confinement vu l’évolution rapide du virus. Le couvre-feu de 19 heures à 6 heures est en vigueur depuis samedi. Néanmoins, selon l’adjointe au chef commissaire et porte-parole du Rodrigues High Powered Committee (HPC), Franchette Gaspard-Pierre Louis, vendredi, une série d’activités est autorisée, comme l’agriculture, l’élevage, la pêche en individuel et les constructions. Les pêcheurs d’ourite, 1 200 au total, ont été appelés à ne pas travailler aujourd’hui et seront compensés.
Toutefois, cela n’a pas empêché la hausse des contaminations qui sont passées à 518 hier après-midi, contre 421 le matin. Vingt-neuf personnes sont admises à l’hôpital. De plus, la Domiciliary Monitoring Unit a eu fort à faire, depuis samedi soir. Dans la nuit, elle a eu 45 appels et fait deux interventions. Selon la Dr Arlette Saint-Pierre-Drack, face à la presse, hier, les cas positifs sont sur toute l’île.
DOUBLE MENACE
Alors que l’île est frappée par le Covid-19, les Rodriguais doivent aussi faire face au cyclone Batsirai. Une situation que ces derniers tentent tant bien que mal de surmonter, à l’instar de Johnson P., de Citron Donis. Lui, qui a pour habitude de «tras enn ti kari lamer» pour sa femme et ses deux filles, a vu la situation changer drastiquement.
«A krwar enn malédiksion. Covid ek siklonn ansam. Mo ti éna enn ti larzan mo’nn rési asté enn de ti komision pou fami pou pas lockdown mé sa bann dimounn ki napa sa la ki pou fer.» Cet homme d’une cinquantaine d’années a eu fort à faire, entre mettre son bateau à l’abri et trouver le temps d’aller faire des achats. «Quand je ramenais mon bateau à terre, j’ai entendu dire que les supermarchés étaient pris d’assaut. Mes enfants sont partis faire des achats et je les ai rejoints sinon on n’aurait rien eu.»
Jessica, de Port-Mathurin, était préparée et n’a été nullement surprise par la situation. «J’ai suivi la situation à Maurice et je savais que tôt ou tard on allait y passer bien que nous faisions très attention. Quand j’ai lu dans les journaux que le commissaire électoral est arrivé à Rodrigues sans quarantaine, j’ai eu un mauvais pressentiment», relate cette employée d’hôtel. Cette jeune femme indépendante a pris pour habitude depuis un an de faire ses courses en y rajoutant toujours quelques provisions additionnelles. «Mo ti koné.»
Jean Danoel Jolicoeur, pour sa part, propose la distribution d’oxymètres car la situation actuelle à Rodrigues se résume à l’incertitude. Il déplore n’avoir appris qu’hier matin que les boutiques n’allaient pas travailler : une information qui ne figurait pas, selon lui, dans les annonces du High Powered Committee, samedi.
«C’est problématique pour ceux qui rentrent chez eux après la quarantaine car on ne sait pas si leurs maisons sont adéquates pour l’auto-isolement ou pas. On ne sait pas quel traitement et quel médicament est prodigué à qui et comment. On ne sait pas s’il y a prévision d’oxymètres pour ceux en auto-isolement. Avec tout ce qu’on entend, ça fait peur de partir à l’hôpital pour des soins, surtout si on a des enfants qui présentent des signes de Covid.»
Danoel Jolicoeur, pour améliorer la situation, propose que les centres communautaires affichent les foyers de Covid et de placer une surveillance stricte pour les personnes en auto-isolement. «Ici, nous n’avons pas de maison comme à Maurice, nous avons encore des familles élargies avec les personnes âgées qui vivent avec nous.» Il suggère aussi d’accentuer la campagne de vaccination avec la mise en place de caravanes mobiles, d’offrir les services de psychologues pour suivre les Rodriguais en auto-isolement à travers des centres d’appels, le redéploiement des fonctionnaires pour décongestionner le travail administratif des infirmiers afin que ces derniers se concentrent uniquement sur ce qu’ils sont censés faire.
Danoel est chez lui et se prépare pour les examens du 5 février, étant donné qu’il est enseignant. Il a pris toutes les mesures nécessaires pour sa famille et lui, impliquant une trousse de premier secours, le covid testing kit, des médicaments et des herbes médicinales qu’il cultive. «J’ai pris un stock de bouteilles d’eau, du gaz ménager, des bougies. Comment sera la vie après ? On ne sait pas car on ne sait pas encore comment ça va se passer pour les écoles, si les frontières vont rouvrir car nous sommes dans “l’ancien normal”. Il nous faudra du temps pour nous adapter. Je souhaite bon courage à tous mes amis rodriguais. Nous restons solidaires.»
En ce qui concerne la tenue des élections régionales, prévues pour le 13 février, une réponse est attendue.
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