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Voyage aux Chagos: «Pas de déclaration»
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Voyage aux Chagos: «Pas de déclaration»
Rien. C’est ce qui est ressorti de ceux qui étaient du voyage scientifique organisé par le gouvernement mauricien aux Chagos. Un mot d’ordre a circulé pour qu’aucune déclaration ne soit faite avant l’arrivée de la délégation à Maurice et la conférence de presse qui se tiendra au courant de la semaine…
Le voyage aux Chagos, qui avait débuté le 8 février, a pris fin hier. Le yacht Bleu de Nîmes est arrivé aux Seychelles vers 8 heures du matin. La délégation devrait atterrir à Maurice aujourd’hui en début d’après-midi. Hormis cela, on n’en saura guère plus. Les Chagossiens sont beaucoup plus loquaces avec les journalistes britanniques, du pays contre lequel Maurice se bat pour sa souveraineté sur l’archipel, qu’avec leurs concitoyens. Le mot d’ordre est passé : silence…
Suzelle Baptiste, originaire de l’archipel et membre de la délégation, a fait savoir qu’aucune déclaration ne serait faite avant la conférence de presse. Idem du côté d’Olivier Bancoult. Quant à Liseby Elysée, qui était aussi parmi les cinq Chagossiens qui sont partis et qui avait déposé devant la Cour internationale de justice à La Haye, elle a déclaré qu’elle était ravie d’avoir fait partie de la délégation. «Nous avons déjà quitté les Chagos et repartons vers les Seychelles. Pour l’instant, nous ne savons pas exactement quelle sera la durée du voyage car tout dépendra du navire et de l’état de la mer. Puis, nous reviendrons à Maurice», nous a-t-elle simplement déclaré plus tôt.
Par contre, dans Africa Today, émission radiophonique de la BBC mise en ligne hier, Olivier Bancoult est revenu sur le voyage. «L’état du cimetière est déplorable. Est-ce que le gouvernement britannique nous considère comme des humains ?» s’est demandé le leader du Groupe réfugiés Chagos au micro d’Andrew Harding, journaliste de la chaîne qui faisait partie du voyage. Ce dernier a fait savoir que pendant une bonne partie du trajet, le Bleu de Nîmes était suivi par un navire anglais et que les autorités mauriciennes ont prévu de formuler une plainte à ce sujet.
Cependant, concernant la mission scientifique à Belinheim Reef, qui devait être l’objectif premier de ce voyage, très peu d’informations ont été publiées et, en l’absence de déclarations à la presse, il sera difficile d’en parler, comme le souhaite le Premier ministre. The Guardian a publié, le 13 février, que des bouées ont été placées par des experts maritimes suédois sol- licités par le gouvernement pour savoir si une partie des récifs reste hors de l’eau à marée haute. Si c’est le cas, Maurice pourra étendre sa zone économique exclusive.
Mais au-delà de cette mission pour délimiter la zone, les médias britanniques ont rapporté qu’une des premières choses que les officiels qui étaient du voyage ont faites a été de construire une base en ciment pour ériger le drapeau mauricien. «C’est la première fois qu’une délégation de Chagossiens retourne sur l’archipel en tant que peuple libre sans les Britanniques», a ajouté Olivier Bancoult, au micro de la presse… britannique.
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