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Bateaux échoués │ Équipements: quand les garde-côtes rament
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Bateaux échoués │ Équipements: quand les garde-côtes rament
Trois, oui trois bateaux se sont échoués en milieu de semaine, au large de Pointe-aux-Sables et de Bain-des-Dames, à un kilomètre des côtes. À bord : quelque 130 tonnes de fioul. Si la situation inquiète, un incident a fait rire… jaune. Montez à bord.
L’épisode du moteur du bateau de la National Coast Guard (NCG), tombé à l’eau mercredi à Pointe-aux-Sables – alors que les officiers participaient à une opération à la suite de l’échouement de trois bateraux de pêche taïwanais – n’aura pas échappé à l’attention de nombreux observateurs. Alors que le moteur en question est toujours «porté disparu», les garde-côtes sont eux critiqués. Mais est-ce que c’est vraiment leur faute ? «Je trouve que c’est bien que cela soit arrivé sous les yeux des médias car cela aidera le peuple à voir avec quel genre d’outils nous sommes supposés travailler», confie un officier des garde-côtes qui a lui aussi assisté à la scène.
En effet, plusieurs de ses collègues à qui nous avons parlé disent que ce problème de moteur n’est que le sommet de l’iceberg. «Je vous explique : pour que ce moteur soit tombé, il y a deux raisons. Premièrement, il doit certainement dater de plus de 10 ans, comme c’est le cas dans tous nos postes. Deuxièmement, pour qu’il tienne au bateau, il faut le serrer à deux extrémités, sauf que sur plusieurs de nos bateaux, il est courant que l’on ne puisse pas le faire avec une des extrémités parce que c’est lâche. À ce moment-là dès que vous mettez en marche avec les vibrations, il glisse et tombe», confie un autre officier.
Selon eux, il est facile de toujours jeter le blâme sur les garde-côtes en disant qu’ils manquent d’expérience, de patience ou encore de savoir, mais ils affirment que peu d’entre ceux qui critiquent auraient pu travailler dans ces conditions. «Nek al fer enn letour lor nou post île-plate zot ti pou kone. Nou bizin begn ar delo lapli ek servi enn la kwizinn délabré ranpli kankrela.»
Selon un autre officier, ce n’est pas la maintenance qui fait défaut mais l’achat d’outils et d’équipements nécessaires après justement une vérification de maintenance. «Ce sont des garde-côtes qui ont eu une formation en mécanique, entre autres, qui font la maintenance de nos bateaux. Ils sont des professionnels et font leurs rapports comme il se doit. Parce que de toute façon il y va de leur sécurité aussi mais vous dites qu’il manque tel ou tel outil, qu’il faut acheter ou changer quelque chose, cela ne suit jamais. Vous attendez toujours.»
Le pire, disent-ils, c’est que la plupart du temps cela revient vers eux. «Nou ledo gran nou! Si les plongeurs ne retrouvent pas ce moteur-là qui devra mettre la main à la poche pour acheter un autre ? Les coast-guards même.» Il est déjà arrivé à plusieurs reprises, ajoute-t-il, qu’ils doivent cotiser pour s’acheter des équipements abîmés dans l’exercice de leur travail.
Contacté pour savoir ce qu’il en est, l’inspecteur Shiva Coothen affirme, pour sa part, qu’il n’y a aucun manque d’équipements adéquats. «Chaque demande qui est faite pour des outils est prise en considération.» Ce que les gardes-côtes trouvent dommage. «Mentir n’arrangera en rien notre situation. Nous sommes des bouffons aux yeux de la population alors que si on avait ce qu’il nous faut tout cela ne serait pas arrivé.»
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