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Chiens «errants»: une loi plus sévère bientôt contre les propriétaires
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Chiens «errants»: une loi plus sévère bientôt contre les propriétaires
Des agressions par des chiens dits errants ont eu lieu au cours des derniers jours. Selon les associations protectrices d’animaux, ces chiens ne sont pas pour la plupart errants car ils ont bel et bien un propriétaire. Si l’ONG Quatre Tilapat milite pour la construction d’un sanctuaire, le gouvernement envisage, lui, d’amender la loi pour durcir les textes s’appliquant aux propriétaires.
Les médias en font état depuis la semaine dernière. Chemin-Grenier, Britannia ou encore Vacoas, toutes les régions sont ciblées par des attaques de chiens. Mais qui sont réellement à blâmer ? La question a été posée à Preety Saachi, de Rescuer of Animals in Distress. «Les propriétaires qui maltraitent leurs propres chiens et qui ne cessent de traîner sur les routes. Car il faut savoir que ce ne sont pas nécessairement des chiens errants qui attaquent les gens dans la rue. Dans la majorité des cas, ce sont des chiens qui ont un propriétaire», indique-t-elle. Celle qui est aussi secouriste pour les animaux avance que les lois devraient être plus sévères à l’égard des responsables. «Si la loi est plus sévère, ces gens prendront davantage soin de leurs chiens. Ils ne les laisseront pas sortir de leur cour.»
Elle ajoute qu’il y a une réalité mauricienne. Celle où les propriétaires en soirée laissent les chiens sortir de leur cour pour aller se promener. «J’entends souvent cette histoire. Mais dans les autres pays, on n’entend pas cela car les lois sont plus strictes. C’est irresponsable de la part des propriétaires.»
L’autre solution demeure la stérilisation. «C’est l’unique moyen de contrôler la population de chiens errants sur l’île. Le gouvernement devrait également mettre l’accent sur cette solution. Je pense que si un travail est fait en ce sens, les propriétaires seront également intéressés à le suivre», soutient notre interlocutrice.
Il faut savoir qu’une stérilisation coûte cher, surtout en clinique privée. «Ainsi, si une opportunité leur est donnée, ils ne vont pas la laisser passer.» Il existe également des solutions pour éviter que les chiens n’agressent le public. L’organisation non gouvernementale (ONG) Quatre Tilapat a déjà soumis des propositions au gouvernement, depuis 2018. Pour Linley Moothien, président de l’ONG, il est clair que les animaux doivent être d’un côté et les humains de l’autre. «Tant que les chiens vont errer dans les rues, ils ne seront pas à leur place. Malgré toute la bonne volonté des ONG, il ne suffit pas de leur donner à manger sur les routes car cela ne fait que contribuer au dysfonctionnement de la situation. Lari napa enn labri.»
«Dog sanctuary»
Il soutient que la meilleure des solutions reste un «dog sanctuary». «Cela avait été dans le Budget de 2017-2018. On a même proposé un business plan à moindres frais, juste avec les salaires. Les clôtures auraient été faites avec du matériel recyclé provenant du ministère des Infrastructures publiques. On avait même trouvé deux lieux, à La Marie et à La Flora, où les terrains appartiennent déjà au ministère de l’Agro-industrie. On a même fait des recherches et on a découvert qu’aucun projet ne sera fait dans ces endroits.» Mais aucune réponse ne nous est parvenue de l’État.
Ne serait-il pas le moment d’amender la loi pour la rendre encore plus sévère envers les propriétaires d’animaux ? En tout cas, l’on apprend que cette idée a déjà germé chez la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW). Mais maintenant la décision repose entre les mains du ministère concerné. Selon l’Animal Welfare Act, les chiens doivent être enregistrés mais cet article de la loi n’a pas été proclamé depuis 2013.
La loi dit également que les propriétaires n’ont pas le droit de laisser «traîner» leurs chiens librement dans les rues. Ces agressions pourraient amener à faire bouger les choses.
La MSAW à nouveau accusée de «catch and kill»
La MSAW est à nouveau sous le feu des projecteurs. Cette fois-ci, des activistes accusent l’organisme sous la tutelle du ministère de l’Agroindustrie d’avoir repris sa pratique de «catch and kill».
L’activiste Reda Chamroo explique que la semaine dernière, une chienne errante a été retrouvée dans les locaux de la MSAW à Rose-Hill. Selon lui, c’est une sexagénaire, une habitante de Belle-Rose, qui était à la recherche de la chienne errante qu’elle a l’habitude de nourrir tous les jours dans un morcellement à Ébène. Toutefois, la chienne n’était plus à sa place habituelle depuis quelques jours. Elle venait tout juste de donner naissance à des chiots. Les petits ont été délaissés. Selon l’activiste, l’habitante a emmené les petits chez elle pour les nourrir au biberon. Entre-temps, elle en a profité pour rechercher la maman.
Reda Chamroo raconte que l’habitante a pu repérer la maman dans l’enceinte de la MSAW le mercredi 16 février. Ce n’est que le lendemain qu’elle a pu la libérer, après avoir fourni Rs 3 000 à la MSAW. Elle a ensuite déposé une plainte au poste de police car elle a reçu des appels intimidants dans lesquels une personne se faisant passer pour la Criminal Investigation Division lui a demandé de bien vouloir supprimer des publications contre la MSAW sur Facebook.
«L’express» a sollicité la MSAW, mais les questions que nous avons fait parvenir le mardi 22 février par courriel sont restées sans réponse. Pour avoir le cœur net, nous avons posé les questions suivantes à l’organisme : «Comment la chienne s’est retrouvée à la MSAW ? Pratiquez-vous toujours le «catch and kill» ? Peut-on visiter les locaux de la MSAW dans le cadre d’un reportage ?»
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