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Avertissement du FMI: des pressions sur les dépenses de l’État pourraient faire grimper le déficit budgétaire à 10 % du PIB
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Avertissement du FMI: des pressions sur les dépenses de l’État pourraient faire grimper le déficit budgétaire à 10 % du PIB
Le Fonds monétaire international tire la sonnette d’alarme. La mauvaise performance touristique avec des arrivées en dessous des projections depuis l’ouverture des frontières en octobre, couplée à l’application du PRB en novembre influerait négativement sur le déficit budgétaire. Il filerait à 10 % du PIB au terme de l’année fiscale 2021-22 contre une projection budgétaire de 5 %. Parallèlement, l’institution financière internationale a revu les ambitions du Trésor public d’une croissance de 9 % au 30 juin 2022, la ramenant à 7 % pour l’année en cours.
Ce diagnostic de l’état de santé économique, dressé par les spécialistes du Fonds monétaire international (FMI) suivant leur visite virtuelle à Maurice du 9 au 17 février dans un Back-to-Office Report, souligne l’effet de la pandémie sur l’économie, plus particulièrement le tourisme, comme vecteur de croissance. Même s’il existe des signes de reprise, celle-ci est tributaire de la performance de ce secteur dont les projections initialement établies seraient de 500 000 à un million d’arrivées en 2022, comparées à 1,4 million de touristes avant la crise du Covid.
Or, depuis l’ouverture, en octobre 2021, seuls 176 000 touristes ont foulé le sol mauricien alors qu’en janvier, la situation n’a été guère brillante, le pays ayant enregistré qu’un peu plus de 40 000 touristes. À ce rythme, il est peu probable que le pays franchisse la barre de 650 000 touristes d’ici juin 2022.
D’ailleurs, au ministère des Finances, on tente d’adopter une posture réaliste tout en affirmant que cette projection provient des chiffres fournis par le ministère du Tourisme et qu’il serait injuste aujourd’hui de lui faire un mauvais procès. Toujours est-il que le ministre des Finances a toujours corrélé la robustesse de la croissance à la reprise du secteur touristique, maintenant qu’au-delà de 500 000 touristes, chaque 100 000 touristes supplémentaires rapporteraient 0,6 % de points de croissance. Décidément, il devra revoir ses calculs.
Fonds hors budget
À quatre mois de la présentation du troisième Budget du gouvernement issu des élections de novembre 2019, le FMI attire l’attention sur l’impact inflationniste sur la consommation, plus particulièrement sur la flambée de prix qui frappe les produits de grande consommation et les carburants, qui ont connu samedi, une deuxième majoration de prix de 10 % en l’espace de deux mois.
Sur la base d’une accélération en 2021, l’inflation pourrait atteindre 6 % cette année, selon les experts du FMI, tirée par la hausse des prix à la pompe, les coûts élevés du fret et la forte dépréciation de la roupie. L’institution internationale ajoute que même si les coûts de ces différentes augmentations sont subventionnés par des institutions de l’État ainsi qu’à travers des fonds hors Budget, il n’est pas à écarter qu’ils pèseront lourd dans le prochain exercice budgétaire.
Par ailleurs, la décision de la Mauritius Investment Corporation (MIC) d’entrer dans l’actionnariat d’Airports Holdings en y injectant Rs 25 milliards est vue ni plus, ni moins comme une démarche visant à réduire la dette publique de l’État auprès du National Savings Fund et du National Pensions Fund à hauteur de 6,7 % du secteur public. Toutefois, en ce faisant, celui-ci minimise l’urgence de préparer des plans de consolidation fiscale pour stabiliser graduellement ses dettes à moyen terme.
Pour autant, l’institution financière note que la Banque de Maurice n’a pas une grande marge de manœuvre pour gérer aujourd’hui toute la problématique entourant les taux d’intérêt. Cela, dans un contexte de reprise fragile de l’économie du pays, de fortes pressions inflationnistes et d’une capitalisation limitée pour ses opérations monétaires. Le FMI revient sur les Rs 60 milliards transférées de la BoM au Trésor public et comptabilisées par la Banque centrale comme des dividendes puisés du Special Reserves Fund (SRF) de la BoM, aujourd’hui fortement fragilisé.
Le FMI appréhende que le SRF soit négatif face à une éventuelle reprise touristique, entraînant un flux de devises étrangères et par ricochet une appréciation de la roupie qui de facto aura un «adverse valuation effect and turning the SRF a negative value». Du coup, le FMI n’estime que la BoM, avec une capitalisation limitée, et le SRF peuvent devenir un facteur visant à repousser le resserrement de la politique monétaire.
Pour le moment, aucune mention n’est faite par le FMI de sa demande que la BoM se désengage de l’actionnariat de la Mauritius Investment Corporation, comme cela a été le cas dans le dernier Article IV. Certes, il n’est pas exclu que cette recommandation revienne sur la table des discussions lors de la visite de la délégation prévue du 20 avril au 4 mai. Mais le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a déjà affirmé que cette question reste une pomme de discorde entre le Bâtiment du Trésor et l’institution de Bretton Woods. Et il compte insister pour que ce soit ainsi…
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