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Consommation: carburants Et l’allocation de nos élus alors ?
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Consommation: carburants Et l’allocation de nos élus alors ?
Les prix ne cessent de grimper et risquent encore de prendre l’ascenseur. Alors que le commun des mortels doit se serrer la ceinture, opter pour la bicyclette ou encore la «BM double pieds», qu’en est-il de nos chers élus et de leur allocation ?
Depuis l’augmentation du prix de l’essence la semaine dernière, le sujet occupe toujours les conversations quotidiennes, surtout avec l’ombre d’une pro- chaine hausse quasi-certaine qui plane. Alors que la consommation de la population a baissé de 20 % depuis décembre, date de la pénultième hausse. Au milieu des craintes de devoir aste bisiklet – une hausse du prix des transports publics étant aussi dans l’air – une autre question surgit. Combien coûtent les élus en allocation essence ?
La question inquiète tellement qu’elle cause une amnésie partielle : aucune réponse définitive n’a été obtenue. Toujours est-il que, dans le dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB) d’octobre 2021, les salaires des honorables n’ont pas été mentionnés et devraient l’être dans un rapport ultérieur. En ce moment, un député touche Rs 18 981 comme allocation de carburant. Quant aux ministres, ils touchent «environ Rs 29 000 pour l’essence et les PPS, Rs 24 000».
Cette allocation est-elle suffisante ? Cette fois, c’est Sudhir Sesungkur, ancien ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, qui répond. «Cela dépend de l’élu», dit-il. Il y a certes le trajet jusqu’au Parlement, mais il faut aussi tenir compte des déplacements du parlementaire dans sa circonscription. «Il y a des circonscriptions, comme le no 10 où j’étais, ou encore, le no 14, qui sont grandes», explique-t-il. Donc, aller à la rencontre des mandants dans les nombreux villages aura un coût en termes d’essence. Certes, ajoute-t-il, si l’élu ne sort pas, son allocation sera largement suffisante. Toujours est-il qu’avec ces chiffres, les élus coûtent actuellement environ Rs 19 071 108 par an aux contribuables.
Cependant, il n’est pas sûr que les allocations pour l’essence augmentent avec la hausse des prix car l’exercice n’est pas simple. Tout d’abord, le PRB doit recalculer les salaires et allocations des élus par rapport aux nouveaux barèmes pour les fonctionnaires. Puis, le Premier ministre devra amender la National Assembly Allowances Act pour valider les propositions. «Auparavant, cet exercice se faisait juste après le rapport du PRB. Mais en ce moment, c’est une décision politique délicate. Le Premier ministre attend certainement le bon moment car il y aura sûrement des critiques concernant ces benefits», explique un député de l’opposition.
Les fausses comparaisons
Depuis que le prix du carburant a grimpé, les critiques ne tarissent pas. Ce qui a poussé la MBC à diffuser, cette semaine, un tableau comparatif des prix à la pompe à Maurice et ailleurs pour illustrer que nous ne sommes finalement pas si mal lotis, car en France, le litre d’essence coûte Rs 88,06 ou encore, Rs 72,04 aux Seychelles. Dès la diffusion de ce tableau, les lacunes ont commencé à sortir. Alors que certains ont rappelé que le salaire minimum en France est de Rs 78 198, d’autres ont fait ressortir que le Produit intérieur brut (PIB : la richesse produite du pays divisé par le nombre d’habitants) est nettement inférieur aux autres pays. Le PIB de Maurice est de $ 8 622 alors que celui de la France est de $ 38 625 et aux Seychelles, il est de $ 11 425
Sudhir Sesungkur : «Un des seuls moyens pour remplir les caisses et leurs poches»
L’ancien ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance est catégorique. Le prix de l’essence ne va pas baisser et il est peu probable que les taxes soient allégées car le carburant est, pour le moment, un des seuls moyens pour le gouvernement de remplir les caisses. «Et leurs poches aussi», ironise-t-il. Il estime que, contrairement à ce qui a été annoncé, les chantiers titanesques, y compris le Metro Express, ne vont pas aider l’économie locale. Tout d’abord, parce que les prêts contractés en Inde sont versés directement aux compagnies indiennes sans que l’argent n’arrive à Maurice. Ensuite, comme les employés sont étrangers, leur salaire est en grande partie rapatrié dans leur pays. «Donc, un des seuls moyens pour l’instant pour le gouvernement d’avoir de l’argent, ce sont les taxes indirectes.» Or, avec le passage du Covid, la consommation a grandement baissé, ce qui fait que les revenus de la TVA ne sont plus aussi conséquents qu’avant. «Puis, les gens ne sortent plus, ce qui fait que les commerces, comme les restaurants, ne tournent plus. L’économie se grippe», explique l’ancien ministre. L’autre moyen qui reste à l’État d’avoir des revenus, ce sont les taxes sur les carburants.
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