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Flash Floods: comment s’en protéger

11 mars 2022, 22:00

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Flash Floods: comment s’en protéger

Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement, est de ceux qui estiment que le changement climatique lié aux activités humaines contribue largement aux phénomènes d’inondation et d’accumulation d’eau, communément appelés flash floods ou crues subites. «Il y a un réchauffement de l’océan avec la chaleur stockée par l’utilisation du gaz et du pétrole, qui cause plus d’évaporation et plus d’humidité dans l’atmosphère. Donc, il y a plus de gouttes d’eau, soit de la pluie plus conséquente, voire torrentielle.» 

Les flash floods sont directement liées au changement climatique, et selon notre interlocuteur, faire construire des drains ne serait pas une solution à long terme mais juste utiliser comme du Panadol au lieu de régler le problème réel. «La solution durable serait de protéger les forêts, les cours d’eau naturels et les drains naturels aussi bien que de s’attaquer aux constructions sauvages et illégales.» Vassen Kauppaymuthoo souligne que les inondations sans précédent en Australie récemment viennent tirer la sonnette d’alarme et qu’il faut désormais se préparer au pire et ne plus fermer les yeux sur ces problèmes. Selon un rapport du Climate Council, une organisation indépendante australienne, intitulé A supercharged climate : Rain bombs, flashfloodings and destruction – (voir ci-dessous), le changement climatique ira en s’accentuant, comme illustré par l’apparition des inondations de 2022 dans certaines régions de l’Australie, avec des précipitations tout simplement hors du commun. 

«Au cours des dernières décennies, l’intensité des précipitations extrêmes de courte durée a augmenté de 10 % ou plus dans certaines régions. Les précipitations totales quotidiennes associées aux orages ont augmenté au cours des 40 dernières années. Pour chaque augmentation de 1 °C de la température moyenne mondiale, l’atmosphère peut contenir environ 7 % d’humidité en plus. Une atmosphère plus chaude signifie également qu’il y a plus d’énergie pour alimenter les tempêtes qui génèrent de fortes pluies. Ces facteurs augmentent la probabilité d’averses extrêmes. Ainsi, plus les températures mondiales augmentent, plus ces événements s’aggravent», indique le rapport. 

 

Constructions sauvages 

Pour l’ancien directeur de la station météorologique de Vacoas, Soubiraj Sok Appadu, c’est non. «On ne peut pas tout mettre sur le dos du changement climatique.» Pour lui, il y a un manque infrastructurel d’évacuation des eaux. Il manque tout bonnement de drains. Puis, il y a des constructions sauvages qui font souvent obstruction aux drains naturels, ce qui fait que l’eau de pluie n’est pas évacuée comme il se doit. «Pourquoi n’avons-nous pas de Flash Floods dans les champs de cannes par exemple ?» se demande-t-il. 

Pour lui, les flash floods ont toujours existé, dans le passé et le phénomène est causé par un effet de brise de mer sur Maurice, plusieurs fois par an, dépendant des conditions météorologiques. 

«La seule solution à long terme et de faire construire des drains appropriés et de ne plus obstruer ceux existants. Bizin geté kouma ena tou kalité dese dan nou bann drain.» Mais surtout, fait-il ressortir, il faut savoir où les millions de roupies budgétés pour les drains sont passés au fil des années. «Depuis 2013, après l’inondation meurtrière de Port- Louis, avez-vous vu des drains construits dans la capitale ? Il faut poser la question.» 

Le site de la station météo parle, pour sa part, de baisse constante des précipitations durant ces dix dernières années : «Warming of the atmosphere has also impacted the hydrologic cycle over the southwest Indian Ocean. Longterm time series of rainfall amount over the past century (1905 to 2007) show a decreasing trend in annual rainfall over Mauritius. In fact the average rate of decrease per decade is around 57 mm. The total decrease during the last ten years is about 8 % when compared to the 1950s.» 

Et il précise : «even though the number of rainy days is decreasing, heavy rainfall events leading to numerous flash floods […] during the summer months of February and March have increased.» Avis donc aux concernés !

 

Grosses pluies dans la capitale: le marché de Port-Louis prend l’eau

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<p>Mercredi dernier, la capitale a été submergée en à peine 30 minutes par des crues subites. La station météorologique de Vacoas a émis un avis de fortes pluies vers la mi-journée mais ceux présents à Port-Louis ont été surpris par la montée des eaux, y compris les marchands du marché central de Port-Louis qui a fait eau de toutes parts. Situation que ces derniers déplorent vivement.&nbsp;</p>

<p>Bala, âgé d&rsquo;une cinquantaine d&rsquo;années, opère un magasin de vente de produits artisanaux malgaches dans la New Wing du marché central. Il ne mâche pas ses mots et précise que ses produits ont été endommagés par la pluie. <em>&laquo;Tou sa banane mo la la, zame mo&rsquo;nn trouv bazar koule koumsa. Mo bann prodwi inn gate tou bann prodwi malgas sa&raquo;</em>, confie le propriétaire de Bala Tourist Shop. Il estime ses pertes aux alentours de Rs 100 000.&nbsp;</p>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="500" src="/sites/lexpress/files/images/gershwin_r.jpg" width="362" />
		<figcaption><strong>&copy; Gershwin R.</strong></figcaption>
	</figure>
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<p>Comme lui, d&rsquo;autres marchands ne comprennent pas cette situation rarissime. Comment cela s&rsquo;est-il produit ? Canalisations obstruées ou changement climatique ? Bala explique qu&rsquo;hier matin des officiers de la mairie de Port-Louis sont venus sur les lieux pour constater l&rsquo;ampleur des dégâts.<em> &laquo;Nous sommes conscients qu&rsquo;il pleut assez souvent à Port-Louis mais de là à envahir les magasins en si peu de temps, c&rsquo;est du jamais-vu, sauf pour le fameux 30 mars 2013&raquo;</em>, déplore-t-on. Même son de cloche pour Ashvin, marchand de faratas. <em>&laquo;Enn zour nou pou nwaye ek nou prodwi sa. Lapli pann tonbe pandan lontan e delo pe ariv kot zenou.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Nous avons essayé d&rsquo;appeler le maire de Port-Louis, Mahfooz Moussa Cadersaib Hossen, mais il est resté injoignable. On nous a promis un retour.</p>

 

 

 

 

 

Flooding and climate change: the facts

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/australie.jpg" width="620" />
		<figcaption><strong>Une Australienne et son enfant face à la montée des eaux le 28 février 2022, à Brisbane.</strong></figcaption>
	</figure>
</div>

<p>► The intense rainfall and floods that have devastated communities are taking place in an atmosphere made warmer and wetter by climate change, which is driven by the burning of coal, oil, and gas.&nbsp;</p>

<p>► For each 1&deg;C rise in global average temperature, the atmosphere can hold approximately 7 percent more moisture (Trenberth 2011). A warmer atmosphere also means there is more energy to fuel storms that generate heavy rainfall. These factors increase the likelihood of extreme downpours.&nbsp;</p>

<p>► The pattern of more frequent, intense rainfall events is well established. In recent decades, the intensity of short duration (hourly) extreme rainfall events has increased by around 10 percent in some regions, with larger increases observed (...).&nbsp;</p>

<p>► Globally, the frequency of intense rainfall events experienced at the moment is likely to almost double with each degree of further warming (Myhre et al. 2019).&nbsp;</p>

<p>► Heavy rainfall events seen in recent years that led to catastrophic flooding were made more likely by climate change (IPCC 2022).&nbsp;</p>

<p>► Floods made worse by climate change are costing our economy billions of dollars. By 2060, this could cost Australians as much as $40 billion per year (Deloitte Access Economics 2021).&nbsp;</p>

<p>► Governments which have failed to substantially reduce emissions over the past decade have sentenced communities worldwide to a far more dangerous future than if they had acted on repeated warnings from scientists.&nbsp;</p>

<p>► The latest Intergovernmental Panel on Climate Change assessment warns that because of past inaction, a gradual or slow response is not enough to avoid catastrophe (IPCC 2022). At this point, truly transformative climate action is required. By the Climate Council&rsquo;s assessment, that means at least halving global greenhouse emissions over the coming decade, and reaching net zero emissions globally by 2040 at the latest. Given the scale of the global emissions reduction task, and taking into account very high level of emissions and huge renewable energy resources, we should aim to reduce national emissions by 75% by 2030, before reaching net zero.&nbsp;</p>

<p>► Failing to rapidly and deeply reduce greenhouse gas emissions means growing climate risks for communities and businesses.&nbsp;</p>

<p><em><strong>(Source : climatecouncil.org.au)</strong></em></p>