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Système politique: la République expliquée
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Système politique: la République expliquée
Aujourd’hui est un grand jour pour notre pays car nous célébrerons les 54 ans de notre indépendance des Anglais et les 30 ans de notre République. Sais-tu ce qu’est une République ? Nous te l’expliquons.
Ce qu’elle signifie ?
«Le mot République vient du latin Res publica, qui veut dire que le peuple est roi. Tu dois comprendre qu’il y a dans le monde plusieurs systèmes de gouvernement. Et la République est un de ces systèmes. Dans cette forme d’organisation politique, le chef de l’État ne le devient pas par hérédité* et ne le reste pas à vie. La personne qui gouverne cet État est appelée un président. La République est en opposition à la monarchie. La monarchie signifie que le pays est gouverné par un monarque, c’est-à-dire un roi. Le roi a un droit divin, cela veut dire qu’il détient son pouvoir de Dieu. Outre les rois, il y a aussi dans le monde des empereurs, comme c’est le cas au Japon. L’empereur détient également son mandat de Dieu», explique l’historien Jocelyn Chan Low.
La différence entre une indépendance et une République
Quand un pays accède à son indépendance, cela signifie qu’il n’est plus gouverné par le gouvernement d’une autre nation. Par exemple, notre île a d’abord été dirigée par les Français, puis par les Anglais, avant d’accéder à l’Indépendance enmars 1968. «Même si nous avions accédé à l’Indépendance, nous gardions quand même un lien très fort avec l’Angleterre car nous avions toujours un gouverneur général et certains de nos dirigeants portaient le titre de ‘sir’, nominations qui sont des pratiques anglaises», souligne l’historien Jocelyn Chan Low. La République, en contrepartie, se détache de la monarchie et le pouvoir suprême est détenu par le peuple du pays concerné, car c’est lui qui choisit les représentants qu’il souhaite avoir à la tête du pays.
De plusieurs types
«À Maurice, nous faisons une confusion. Quand nous parlons de République, nous avons tendance à nous référer à la République française. Mais il existe plusieurs types de République à travers le monde et tous ne fonctionnent pas de la même manière. Il y a, par exemple, la République socialiste soviétique (URSS) ou encore la République islamique. Chacune fonctionne différemment et a des valeurs qui lui sont propres. Le mot de République n’est pas né avec la révolution française. Il existait depuis l’époque des Romains», souligne Jocelyn Chan Low, qui ajoute que «la République la plus distinguée est celle de Haïti car elle a promu l’égalité entre les hommes au-delà de la race et de la couleur de peau et a aboli le communalisme. Mais on l’oublie souvent».
Comment devient-on République ?
«Souvent, c’est à travers une révolution que le peuple décide de se prendre en main et accède au pouvoir. Cela a été le cas pour la France. La République a été une réponse à la monarchie. Les Haïtiens ont également connu une révolution mais dans leur cas, le pays a dû payer une compensation de plusieurs millions de francs à la France», explique l’historien. Il souligne, toutefois, que «pour que Maurice accède à la République, nous n’avons pas eu à nous battre. Ce n’était pas une décision du peuple mais plutôt un accord passé entre deux partis politiques pour se partager le pouvoir».
Et Maurice dans tout cela ?
Depuis 1992, année au cours de laquelle Maurice a accédé au statut de République, il y a eu plusieurs présidents. Ils étaient sir Veerasamy Ringadoo, Cassam Uteem, Karl Offmann, sir Anerood Jugnauth, Kailash Purryag, Ameena Gurib-Fakim et, actuellement, c’est Prithvirajsing Roopun qui occupe ce poste. Toutefois, pour Jocelyn Chan Low, même si nous sommes une République, nous ne mettons pas en avant les valeurs républicaines, qui sont, entre autres, la transparence*, la méritocratie* et le droit à la parole citoyenne*. «Ce qui explique pourquoi il n’y a pas d’effervescence* autour de la notion de République. D’ailleurs, il n’y a pas eu de grand changement depuis que nous sommes devenus uneRépublique. C’est le titre de gouverneur général qui a été remplacé par celui de président. Et encore, le président n’a pas beaucoup de pouvoir», explique l’historien. Selon ce dernier, nous avons besoin d’une nouvelle République pour qu’il y ait une adhésion* populaire mais «comme tous les partis qui arrivent au pouvoir profitent de cet accord, il sera difficile de le changer».
Le dico
<p> *Hérédité : transmission de quelque chose des parents à leur enfant.</p>
<p>*Monarchie : régime politique où le détenteur du pouvoir l’exerce par hérédité.</p>
<p>*Transparence : un accès libre à l’information dans les domaines qui concernent le public.</p>
<p>*Méritocratie : système dans lequel le mérite détermine la hiérarchie.</p>
<p>*Parole citoyenne : la faculté de s’exprimer librement en tant que citoyen.</p>
<p>*Effervescence : excitation, agitation vive.</p>
<p>*Adhésion: ralliement à une idée, à une organisation.<br />
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