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Décédée de septicémie à l’hôpital: sa famille dénonce une brutalité policière
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Décédée de septicémie à l’hôpital: sa famille dénonce une brutalité policière
Anielle Humbert laisse derrière elle un fils âgé de quatre ans et sa mère, mourante dont elle s’occupait. Décédée à l’hôpital le 22 février, sa famille crie à une mort suspecte et a porté plainte, lundi, en présence de leur avocat, Me Taij Dabycharun, à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Flavia Louis, soeur de la défunte, revient sur les circonstances de son admission à l’hôpital.
Le 28 janvier, des officiers de la brigade antidrogue (ADSU) et ceux du Groupement d’intervention de la police mauricienne débarquent chez sa soeur, à Résidence Barkly. «Un officier de l’ADSU nous a demandé de ne pas bouger et nous a informés qu’une fouille serait faite. Li dir nou Marcelin Humbert (NdlR, leur oncle décédé dans un accident en 2021) népli la, mwa ki la. A enn moman doné, ofisié-la ti pé lité ek mo ser é mo mama inn bizin intervénir pou dir li ki pé fer ek so zanfan», confie Flavia Louis à l’express.
Une fois la fouille terminée, Anielle Humbert est placée en état d’arrestation pour trafic de drogue et elle est, dans un premier temps, emmenée au bureau de l’ADSU à Rose-Hill, avant d’être traduite au tribunal de district de la localité. Par la suite, elle est transférée à la prison de Beau-Bassin. «J’ai reçu un appel de la prison, m’informant que ma soeur y était détenue. Toutefois, je reçois un autre appel le lendemain où on m’indique que ma soeur, découverte inconsciente dans sa cellule, a été transportée à l’hôpital ENT. Zot dir mwa dokter pé okip li bien», poursuit notre interlocutrice, qui devait apprendre que sa soeur de 23 ans avait été testée positive au Covid.
Le 12 février, elle est transférée à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jawalarhal Nehru, à Rose-Belle. «Je n’ai pas eu l’occasion de lui parler étant donné qu’elle est restée inconsciente et c’est à travers une vitre que je pouvais la voir. Or, le 22 février, j’ai appris qu’elle était guérie du Covid-19 mais qu’elle était décédée.» Déplorant un manque de communication des autorités qui, dit-elle, auraient dû lui permettre d’identifier le corps de sa jeune soeur avant l’autopsie, Flavia Louis raconte avoir remarqué des blessures sur le corps de sa soeur après l’autopsie.
Le médecin légiste ayant pratiqué l’autopsie attribue la cause du décès à une septicémie mais il n’aurait pas inclus dans son rapport, selon nos recoupements, la présence de blessures externes sur le corps de la jeune femme. La famille est d’avis que les blessures sur le front, le pied, la jambe, le dos et l’oreille proviendraient plutôt d’actes de brutalité policière. «On est dans l’incompréhension parce que c’est impossible qu’elle ait tant d’ecchymoses sur le corps après avoir souffert du virus du Covid-19. Covid pa fer gagn bos lor fron et li pa ti éna problem lasanté», lance-t-elle.
Pour cette dernière, Anielle Humbert aurait été tabassée soit par les officiers de l’ADSU, soit en prison. «Son fils est inconsolable et ne verra plus sa mère. Elle ne s’occupera plus de ma mère qui est en phase terminale d’un cancer», déplore Flavia, qui réclame qu’une action soit prise contre le(s) responsable(s) de la mort de la jeune femme. «On réclame une enquête approfondie», lâche cette jeune femme, angoissée.
Du côté de l’IPCC, les dossiers sur les allées et venues de la victime au bureau de l’ADSU et à la prison, ont été réclamés. «L’enquête a démarré certes devant cette institution et c’est à elle de faire la lumière sur les circonstances entourant le décès de la jeune femme en situant les responsabilités. Une fois le rapport soumis, la police pourra, si jamais la faute revient aux officiers, les interroger», dit un préposé de la cellule de communication de la police.
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