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Rao Ramah: «Un système ‘cashless’ à l’étude pour assurer la sécurité des passagers»

31 mars 2022, 16:45

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Rao Ramah: «Un système ‘cashless’ à l’étude pour assurer la sécurité des passagers»

Deux ans après le premier confinement, comment se porte la CNT?

Un peu comme toutes les compagnies à travers le monde, la CNT a été largement affectée par la pandémie. Nous avons noté une réduction d’au moins 25 % de nos revenus depuis 2019. Une augmentation drastique des coûts, liée à la hausse du fret et du taux de change, a aussi rendu la situation financière très difficile. Heureusement que les opérateurs d’autobus ont pu compter sur le Wage Assistance Scheme, qui nous a permis de rester solvables, d’honorer nos engagements et d’assurer le service aux passagers.

Parmi les facteurs qui ont affecté le nombre de voyageurs au quotidien, il y a le télétravail. De plus, avec le tourisme mis en pause, les écoles perturbées et l’économie en général qui a tourné au ralenti, moins de passagers ont voyagé au cours de ces deux dernières années.

Le public pointe souvent du doigt les véhicules fumigènes, dont les autobus. Est-ce qu’au niveau de la CNT, l’on s’est penché sur cette question ? Et quelle solution pourrait être apportée ?

La CNT a plus de 200 autobus âgés de plus de 12 ans, d’autres ont plus de 16 ans. Ces vieux autobus sont davantage enclins à émettre une fumée noire et à tomber en panne. Donc, il est impératif de renouveler la flotte. Dans notre plan stratégique pour les prochains quatre ans, nous comptons remplacer 199 autobus dans les prochains 12 mois et 361 sur les quatre prochaines années. Nous recherchons aussi à acheter des autobus électriques malgré leur coût élevé. Il faut savoir que cela coûte trois, voire quatre fois plus qu’un bus qui tourne au diesel.

Nous avons déjà testé ce type d’autobus au cours du dernier mois. Nos études ont démontré que nous économisons 50 % d’énergie et que ces autobus s’adaptent bien à nos routes. Sur le plan économique, l’achat de ces bus électriques semble être le seul moyen de rendre les opérations de la CNT viables et durables. D’autant que le diesel et les réparations des bus font partie des trois dépenses les plus coûteuses dans notre budget.

L’introduction des vans à 15 places semble faire son bonhomme de chemin à la CNT. Quel est votre constat et quelles sont les nouvelles régions qui seront desservies par ce moyen?

C’est après une étude sur le coût du fonctionnement et la disponibilité des gros bus que j’ai décidé d’introduire ces minivans. Nous avons réalisé qu’à certaines heures de la journée, ces bus de 60 places véhiculaient très peu de passagers. Donc, il serait judicieux d’utiliser de plus petits bus.

Lors des essais réalisés l’année dernière, nous avons constaté que le coût d’opération était moindre. Nous avons même trois ans de garantie sur ces vans, ce qui réduit les coûts de maintenance et de réparation. Après le lancement à St-Hubert l’année dernière, Camp-Levieux a été doté de ces vanset cette semaine, cela a été au tour de Chamouny. Le public semble apprécier cette innovation.

Craignez-vous que les vans de 15 places utilisés comme «feeder buses» soient en concurrence avec les opérateurs déjà sur ces routes ?

Non, car ces minivans ne sont utilisés que sur les itinéraires que dessert déjà la CNT pour suppléer le bus de 60 places. Donc, il n’y a aucune concurrence avec les autres opérateurs.

Actuellement, le débat est lancé sur la hausse des prix du ticket d’autobus. Peut-on connaître votre ressenti sur la question?

Je crois que la dernière augmentation des tickets d’autobus remonte à plus de sept ans. Depuis, il y a eu plusieurs hausses, surtout depuis la pandémie. Le prix du carburant et des pièces de rechange est monté en flèche et les revenus ont, eux, diminué. Une hausse du tarif est nécessaire et juste afin de permettre aux opérateurs d’autobus de continuer à améliorer le service.

Le transport par autobus semble menacé par l’introduction du métro. D’autant qu’il desservira les régions où la CNT a un monopole comme Floréal, Vacoas, ou encore Quatre-Bornes. Des craintes à avoir ?

Nos passagers vont sans doute prendre le métro et cela risque d’affecter nos revenus. Nous avons déjà constaté une réduction du nombre de passagers sur les lignes desservies par le métro. Certes, ce moyen de transport est un bon projet gouvernemental qui facilitera le transport dans les zones urbaines. Nous avons élaboré des stratégies sur les moyens de diversifier nos revenus, de moderniser notre flotte et de réduire les coûts afin que l’entreprise reste durable. D’où l’importance d’acheter des bus électriques car les passagers voyageant en métro auront plus d’exigences en termes d’offres de service.

Doit-on, selon vous, revoir le secteur des autobus, surtout sous sa forme actuelle ?

Définitivement oui. 450 000 personnes voyagent par le transport public au quotidien, dont la grande majorité par le bus. Il est de notre devoir de nous assurer que les passagers fassent le même nombre de voyages autant que possible. Et l’on sait que leurs attentes sont grandes. Nous allons, dès le mois prochain, lancer un vaste programme de formation pour nos équipes et notre personnel afin d’améliorer le service envers la clientèle.

Nous comptons investir dans la technologie comme le GPS pour la gestion de la flotte. Un système cashless est aussi à l’étude pour rendre les déplacements plus fiables, économiques et pratiques pour le passager.