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MCCI: Namita Jagarnath Hardowar succède à Guillaume Hugnin

1 avril 2022, 15:00

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MCCI: Namita Jagarnath Hardowar succède à Guillaume Hugnin

Guillaume Hugnin, Président sortant de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice, n’a pas été «démis de ses fonctions» lors de la 173e Assemblée Générale, jeudi. Nous nous excusons pour avoir utilisé ce terme inexact dans l’article paru hier matin. Le mandat de M. Hugnin venait à expiration cette année. Il avait été élu à la présidence en 2020 pour un mandat, puis réélu président en août 2021 pour un nouveau mandat.  Il a occupé le poste de vice-président durant l’année 2019. Il a été invité à siéger sur le nouveau Conseil d’administration de la MCCI en sa qualité d’«Immediate Past President».

Namita Jagarnath Hardowar, directrice d’Expert Institutional Services, est la nouvelle présidente de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI). Elle succède, après deux ans, à Guillaume Hugnin. Charles Harel, Chief Executive Officer du groupe Harel Mallac, a, lui, été élu vice-président. 

Lors de son discours pour la 173e assemblée générale annuelle, Guillaume Hugnin, le président sortant, a fait état de la situation économique ainsi que des mesures à prendre en compte pour surmonter les défis qui se posent. Il relève le changement dans le paysage fiscal avec des impôts additionnels, tels que la solidarity levy de 25 % et la Contribution sociale généralisée. 

Comme les calculs fiscaux complexes et des taux d’imposition élevés encouragent l’évasion fiscale, il précise que ceuxci pourraient entraîner des recouvrements d’impôts plus faibles que prévus, tout en réduisant l’attractivité et la compétitivité du pays auprès des investisseurs. Selon lui, ceci impactera la relance car l’activité commerciale en subira les conséquences. 

«Une fiscalité excessive et complexe favorise le développement d’un secteur informel. Motivés par la possibilité d’éviter le paiement des impôts, ces acteurs prospèrent dans une économie parallèle où l’on privilégie les transactions en espèces. Ce contexte appelle donc une gestion budgétaire disciplinée, pour réduire la dette publique et surtout éviter que cette dette ne s’alourdisse.» Il faut, dit-il, hiérarchiser les dépenses pour remédier à la divergence croissante entre les dépenses et les recettes. 

De plus, avec l’inflation préoccupante en raison de notre dépendance de l’importation, il est nécessaire de trouver des solutions «aux coûts de production élevés, à la concurrence des importations, à l’accès limité aux terres et aux animaux reproducteurs, à l’absence d’une structure de marché organisée, aux difficultés à se conformer aux réglementations environnementales». Il est d’avis que le «défi sera aussi de contenir ces risques d’intensification des pressions inflationnistes de sorte qu’elles évitent de provoquer une hausse rapide des taux d’intérêt et un net resserrement des conditions financières, et exercent des pressions sur le pouvoir d’achat des ménages». 

Pénurie de talents 

Il aborde aussi le problème de manque de main-d’oeuvre, faisant ressortir que de nombreux professionnels et artisans talentueux quittent le pays pour de meilleures opportunités à l’étranger, «(…) découragés, entre autres, par notre régime fiscal». Au final, le marché fait face à une pénurie de talents dans plusieurs secteurs et ceci affecte la productivité, et les entreprises emploient une main-d’oeuvre étrangère, souvent plus coûteuse. Parallèlement, beaucoup de diplômés sont au chômage. Dans ce contexte, une meilleure évaluation des besoins en ressources humaines, à moyen et à long termes, et des programmes pour renforcer les talents sont nécessaires, estime-t-il. Soulignant que développer la culture de l’entrepreneuriat reste aussi important. Pour Guillaume Hugnin, l’État doit alléger les contraintes administratives qui pèsent sur le secteur privé et qui peuvent freiner son développement , tout en prenant des mesures pour faciliter davantage les affaires. 

Il est urgent d’adopter une nouvelle approche de la politique industrielle, axée sur «le soutien à l’innovation et au transfert de technologie, tout en abordant les questions transversales de développement des compétences, de concurrence, de gestion des ressources naturelles et de partenariats public-privé», pour de nouveaux types d’activités et de secteurs, avec une productivité progressivement plus élevée, des emplois mieux rémunérés et un plus grand potentiel de valorisation.