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Restrictions sanitaires: Ramadan 2022 version «new normal»
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Restrictions sanitaires: Ramadan 2022 version «new normal»
Après deux ans, les Mauriciens de foi musulmane observent cette année le jeûne avec un semblant de normalité. Même si cela n’a plus rien à voir avec l’ère pré-Covid, Riad Hullemuth, recteur et ancien patient positif, souligne que le ramadan, version «new normal», est tout de même plus simple sans confinement…
Le ramadan, rappelle Riad Hullemuth, est un mois de partage et de charité. Cela fait plusieurs années déjà que ce recteur et travailleur social a pour habitude de distribuer des vivres aux démunis de New-Grove et des alentours pendant cette période. Cette année, les activités pourront de nouveau avoir lieu, tout en respectant les mesures sanitaires.
«Mais déjà, par rapport aux deux années précédentes, nous avons cette fois l’occasion d’aller dans les lieux de culte. Au-delà des prières, c’est un endroit d’échanges», explique-til. C’est là qu’il rencontre les habitants et qu’il peut ainsi savoir qui sont ceux qui ont besoin d’aide, surtout après les ravages financiers, notamment, de la pandémie.
Les pertes d’emploi couplées à la hausse incessante des prix n’aident guère. «Non seulement les gens font plus attention avant de dépenser de l’argent, mais il y a bien plus de familles qui sont passées sous le seuil de pauvreté», fait valoir Riad Hullemuth. Un malheureux constat qu’il a effectué sur le terrain.
Cette fois, cependant, Riad Hullemuth est tout de même ravi de pouvoir observer le jeûne à la maison, aux côtés de son épouse et de ses trois enfants. En 2021, à la même époque, il était hospitalisé à l’ENT. «J’y ai passé 25 jours, dont cinq en isolement et sous oxygène.»
«Se remettre du traumatisme de l’année dernière pour profiter du mois de jeûne, de charité et de partage.»
Ce moment, ne cesse-t-il de répéter, était traumatisant. En plus de son état de santé qui était instable, il a aussi dû faire face au matraquage médiatique après que le Dr Kailesh Jagutpal a publiquement balancé son nom lors d’une conférence de presse. «Non seulement j’étais loin de ma famille, mais il a fallu faire face aux interrogations de la population.»
On lui reprochait alors d’avoir enfreint les règles pendant le confinement et d’être sorti. «J’ai expliqué à chacun que je ne faisais que distribuer de la nourriture aux pauvres et les gens ont compris…»
Il n’était pas le seul de sa famille à être positif. Sa belle-mère, ses trois enfants et son épouse ont aussi contracté le virus. Les cinq étaient placés en quarantaine dans la même chambre, chose que jusqu’à présent, il ne comprend pas. Ses questions demeurent sans réponse. «Jamais un nom n’avait été balancé par le High Level Committee, jamais cinq personnes n’avaient été placées en quarantaine ensemble, dans une seule chambre. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Face au silence, je me suis dit que cela devait être dû à mon appartenance politique…»
Cet épisode est désormais derrière lui. En 2022, les habitudes sont de retour, avec quelques restrictions. Les prières se font en petits comités. La distribution se fait avec des masques et la distanciation physique est respectée. Sa famille, elle, essaie tant bien que mal de se remettre du traumatisme de l’année dernière pour profiter du mois de jeûne, de charité et de partage.
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