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Apprentissage: quatre nouveaux cours pour ne plus écorcher le kreol morisien
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Apprentissage: quatre nouveaux cours pour ne plus écorcher le kreol morisien
Ne plus perdre ses moyens à l’écrit. Et être aussi à l’aise qu’à l’oral, quand il s’agit de s’exprimer en kreol morisien (KM). C’est pour «répondre aux demandes reçues depuis des années», explique Arnaud Carpooran, que l’université de Maurice, l’Akademi Kreol Repiblik Moris, en collaboration avec le Mauritius Institute of Education et la Creole Speaking Union lancent quatre cours de KM.
Il y a un kour fondasion qui ouvre la voie à trois options : celle du gran piblik. «Des parents d’élèves qui étudient le KM nous ont dit que cette matière optionnelle n’existait pas quand ils étaient à l’école. Zot zanfan konn ekrir me zot pa konn ekrir.» Il y a aussi deux options professionnelles : l’une destinée à l’administration, car les demandes des ministères et corps paraétatiques sont «constantes». L’autre cible les médias et la communication, un secteur où des besoins ont également été régulièrement exprimés.
«Le ‘kour’ est ouvert à ‘ninport ki dimounn ki konn koz kreol ou ki ena enn konesans oral lor lang-la’»
Il faut passer par le kour fondasion avant de se diriger vers l’une des options. Le kour fondasion commence le 25 avril. Alors que les options démarreront à partir du 1er juin. Chaque cours (l’approbation du Mauritius Qualifications Authority a été recherchée) est d’une durée de 20 heures. Le kour est ouvert à «ninport ki dimounn ki konn koz kreol ou ki ena enn konesans oral lor langla e ki deza alfabetize». Les cours, en mode hybride, combinent le présentiel à l’université de Maurice et le virtuel. Le tarif est de Rs 3 000 par cours, par participant. Date limite pour s’inscrire : le 15 avril.
Ces cours arrivent dix ans après l’entrée du KM comme matière optionnelle à l’école. «C’était le moment de faire un bilan. Du point de vue académique, on peut considérer que c’est une success story», affirme Arnaud Carpooran, doyen de la faculté de Sciences sociales et humanités de l’université de Maurice et président de la Creole Speaking Union. Les craintes de «drop out» au fil du temps se sont dissipées. Les chiffres montrent un taux de réussite de «plus de 80 % parmi les élèves inscrits en 2012».
En 2018, le KM entre au collège. «Le nombre d’élèves reflète le nombre d’enseignants disponibles dans les collèges. Mais la demande est de quatre à cinq fois supérieure», souligne Arnaud Carpooran.
Parallèlement, la société a développé de nouveaux réflexes. Des ministères éprouvent le besoin de communiquer en KM, «comme la Sécurité sociale et la Santé par exemple. Ils font régulièrement appel à nous pour viser leurs communiqués en kreol. On s’est aperçu que l’information ne touche pas tous ceux à qui elle est destinée quand elle n’est pas écrite dans la langue appropriée».
D’autres ont développé une «conscience orthographique». C’est quand le «public adulte» se demande s’il écrit correctement le KM. Au point de consulter la Creole Speaking Union et l’université de Maurice. L’arrivée des cours est aussi une «culmination des débats sur le kreol au Parlement et la nécessité préalable de formation», soutient Arnaud Carpooran. Tout en sachant que l’année prochaine, le KM à l’école atteindra le niveau du School Certificate.
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