Publicité
Dons aux associations: la générosité baisse
Par
Partager cet article
Dons aux associations: la générosité baisse
Depuis quelque temps, les organisations non gouvernementales (ONG) constatent que les dons ont baissé. Avec le coût de la vie en hausse et les produits alimentaires qui deviennent presque inaccessibles pour certains, il devient encore plus difficile d’aider les autres. La grande question est de savoir combien de temps ces ONG pourront survivre…
Il se trouve que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont fragilisé la situation financière de beaucoup qui se trouvent au bas de l’échelle. Et, pour compléter le tableau, le coût de la vie n’a cessé d’augmenter au cours des derniers mois. Et qui dit vie chère, dit besoin en aide alimentaire, et les demandes continuent d’affluer, surtout auprès des associations caritatives comme Caritas Maurice.
Sa secrétaire générale, Patricia Félicité, souligne que les dons se font de plus en plus rares. «Les dons que nous recevions des individuels, que ce soit en nature ou en argent, ont drastiquement diminué. Parce que plusieurs personnes sont en difficulté. Même au niveau des entreprises, cela se ressent. Elles ne peuvent plus soutenir les projets et les activités des ONG.»
Elle avance qu’il devient de plus en plus difficile d’aider les nécessiteux. «Nous nous occupons des centres d’éveil. Nous offrons un petit-déjeuner et un déjeuner aux enfants. Pour les familles, les dons se font plus rares. On a l’habitude de mettre un caddie devant les supermarchés en fin de mois, et, cette fois-ci, on ne sait pas trop ce que cela va donner.» C’est sans oublier que le nombre de demandeurs d’aide ne cesse de grimper. «Certaines familles se retrouvent subitement dans la précarité à la suite d’une perte d’emploi ou d’une maladie, ou même en raison du changement climatique car plusieurs se sont retrouvées sans rien après les dernières grosses pluies.»
Patricia Félicité parle aussi de la détresse physique et morale. «Certaines personnes ne savent plus comment rembourser leurs dettes en fin de mois. C’est un stress qui fait surgir de nouvelles maladies…»
Autre ONG qui fait face au manque de dons : SOS Villages d’enfants Maurice. «Même les grandes compagnies ou les banques ne donnent plus comme avant», soutient Fabiola Clair, acting assistant fundraising and sponsorship manager. Du coup, l’association doit trouver d’autres alternatives pour pallier ce manquement. «C’est difficile, surtout avec le coût de la vie. Chaque famille SOS possède un ‘household’ pour faire ses achats, et ce n’est guère facile.» D’où le besoin de faire des campagnes de levée de fonds. «Mais cela ne rapporte pas autant. Hormis les repas et le bien-être des enfants, il y a également la maintenance des maisons à faire.»
De son côté, Umair Milatre ne baisse pas les bras dans sa quête de trouver de la nourriture pour tous ceux qui comptent sur lui au quotidien. En effet, il offre des repas à une cinquantaine d’enfants qui sont soit orphelins, soit ont un parent proche qui est en prison. Mais ce n’est pas tout. Par soirée, quelque 125 repas sont également offerts aux sans domicile fixe de Port-Louis. «Les dons se font très rares. Nous demandons néanmoins à ceux qui veulent aider de nous offrir des sacs de riz, des boîtes de conserve, entre autres. Ma petite équipe s’occupe de la préparation des repas.» Il ajoute que durant la période de confinement, les gens donnaient plus qu’à présent. «On ressent que le coût de la vie impacte beaucoup.»
À quelques semaines de la présentation du Budget, ces associations espèrent que le ministre des Finances viendra avec un plan pour les aider dans leur mission d’aider leurs prochains.
Publicité
Les plus récents