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Shakeel Mohamed: «Le pays est en banqueroute»

21 avril 2022, 19:22

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Shakeel Mohamed: «Le pays est en banqueroute»

Les députés du Parti travailliste (PTr) ont tenu une manifestation symbolique contre la hausse du prix du gaz ménager et des carburants, mardi. Par la suite, Shakeel Mohamed a expliqué que même si la hausse du prix des carburants à la pompe a été annoncée plus tard, les députés étaient déjà informés de la situation, les langues s’étant déliées dans les instances décisionnaires. Dans la foulée, il a confirmé qu’il présentera une motion de désaveu contre ces décisions.

Tout d’abord, à quoi sert une «motion of disallowance» ?
C’est une motion qui permet aux parlementaires de contrôler les régulations pour y apporter des changements légaux. Lorsqu’un texte de loi est présenté, nous pouvons en débattre et proposer nos points de vue. Mais pour les régulations, ce n’est pas le cas, le ministre étant habilité à les valider sans passer par l’Assemblée. Une motion de désaveu contre ces mesures permettrait à chacun d’exprimer son point de vue et de proposer des solutions.

C’est ce que vous comptez faire ?
Bien sûr. Je vais parler de la souffrance que je vois sur le terrain, des difficultés que la population éprouve suivant les hausses de prix successifs et pourquoi rien de tout cela n’est raisonnable. Je proposerai des solutions pour alléger le fardeau de la population. Éviter ainsi que nous allions vers une société à deux classes, à savoir, les riches d’un côté et les pauvres de l’autre.

Vous avez donc des solutions miracles ?
Il ne s’agit pas de miracles. Il faut avant tout comprendre qu’il ne s’agit pas de se tirer dans les pattes. Le Premier ministre doit cesser d’être un simple politicien et s’ériger en leader pour comprendre qu’il est temps d’écouter les idées des autres car le gouvernement n’a pas le monopole des solutions. Le pays est en banqueroute. Au lieu de parler du passé, il faut comprendre que le problème est dans le présent.

Revenons à vos solutions…
Par exemple, on peut demander si les taxes sur l’essence peuvent être enlevées. Et, à ce moment-là, il faudra éviter les discours insensés de l’ordre «kan zot ti la, gaz ti pli ser». Parce que «kan nou ti la», il n’y avait pas une taxe de Rs 4,20 sur l’essence pour subventionner le gaz. Prendre à la population pour lui redonner ensuite ne s’appelle pas une aide.

Supprimer une taxe sauvera-t-elle le pays ?
Avant de vous répondre, attardonsnous sur la taxe pour subventionner les vaccins. Nous avons reçu une importante quantité de vaccins en cadeau donc, est-ce que cette taxe a toujours sa raison d’être ? Puis, ce sera aussi le moment de proposer d’autres solutions. J’expliquerai pourquoi je ne trouve pas normal qu’un ministre, député ou haut cadre, paye le gaz au même prix qu’une personne qui a peu de moyens. Il faut repenser tout le système économique et social et pour une fois, sans visée politique.