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Énergie renouvelable: De l’électricité à partir du bambou pour remplacer le charbon

29 avril 2022, 16:16

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Énergie renouvelable: De l’électricité à partir du bambou pour remplacer le charbon

Produire de l’électricité avec une source locale et parallèlement développer une économie circulaire. Tel est l’objectif du projet de Sen Carooppunnen, gérant de l’Océan Indien et l’Océanie de Zeta, une entreprise française, pour Maurice. Le projet comprend la culture du bambou pour remplacer le charbon afin de produire de l’électricité propre et l’utilisation de déchets solides pour produire du top soil afin d’éviter l’acte d’enfouissement au site de Mare-Chicose et ainsi éliminer la production toxique de lixiviats. Le projet sera financé par une banque australienne, la Commercial Development Bank, une banque souveraine dont Sen Carooppunnen est partie prenante. L’ensemble de leur vision permettra un investissement de 500 millions d’euros à Maurice.

Le bambou est une espèce résistante aux maladies et sa croissance est considérée très prévisible, non-invasive et non-graminée. Il peut être récolté après trois ans avec un rendement de plus de 135 tonnes par hectare par an au maximum. Ce champ pourrait compter environ 30 perches de plantes de 10 à 12 mètres de haut chacune, avec un poids de 12 à 18 kilos par poteau. Cette source locale permettrait une autosuffisance énergétique basée sur les énergies renouvelables et ainsi à une réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2 ). Le bambou est un très bon absorbeur de CO2 dont on pourra vendre l’équivalent du crédit carbone aux pollueurs.

Selon des études, chaque hectare de plantation de bambou produit de l’oxygène pour plus de 500 personnes par an et pourrait neutraliser l’empreinte carbone de 32 humains. Et sa capacité à tenir le carbone est de 46 % à 52 % et provient de l’absorption du CO2 de l’atmosphère. Rappelon que le réchauffement climatique est l’un des enjeux environnementaux majeurs. Comme l’activité humaine à travers l’émission de gaz à effet de serre contribue au réchauffement, il faut réagir. De plus, le bambou est ouvert aux marchés du bois d’œuvre et du textile. Le permis pour la culture du bambou a été octroyé en 2016 par le National Plant Protection Office de Maurice.

Selon une étude, le potentiel de production énergétique est de 150 MW pour 8 000 heures l’an, soit l’équivalent du nombre d’heures de la production du charbon. C’est une autonomie énergétique garantie par une production de source biomasse locale, fait ressortir Sen Carooppunnen.

Pour ce qui est de la transformation des déchets solides en top soil, notre interlocuteur explique que l’usine, do- tée de panneaux photovoltaïques, est autonome et sans émission. «Le déchet est traité. Les parties organique et inorganique sont séparées par voie électromécanique d’une façon très précise. Le top soil produit est à un ph de 7 à 7,5. Ce top soil sera utilisé dans la plantation du bambou. Il sera aussi bénéfique pour d’autres cultures agricoles.»

Le projet est au stade de démarrage. La chaudière a une efficience de 79 % en norme européenne pour la production énergétique. Et l’usine de traitement de déchets a la capacité de traiter 1 800 tonnes en trois chiffres par jour. Représentant le tonnage de la déchèterie de toute pile journalière. «Les terrains identifiés se situent à Rose-Belle, Sans-Souci, Cluny, Dubreuil et Bois-Cheri. On a fait des études du sol dans ces endroit depuis 2016», indique Sen Carooppunnen.

Ce dernier relève que ce projet n’est pas assujetti aux devises étrangères ni à une parité de change. En plus des bienfaits pour l’environnement, il permettrait une réduction des dépenses de l’État, estimée à Rs 6 milliards, et créerait 3 000 emplois et en même temps attirerait l’investissement étranger à Maurice. «Il est temps d’innover et de développer une économie locale», déclare-t-il.

Par ailleurs, notre interlocuteur annonce qu’il est aussi prévu d’ouvrir une banque à Maurice, prochainement, qui sera accessible aux PME, aux agriculteurs et aux éleveurs afin d’atteindre l’objectif gouvernemental non seulement en autosuffisance énergétique mais aussi en autosuffisance alimentaire.