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Siddick Khodabaccus: «L’avenir des petites pharmacies en péril»
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Siddick Khodabaccus: «L’avenir des petites pharmacies en péril»
Faites-vous partie de ceux qui pensent que la baisse la marge de profit sur 15 médicaments, annoncée par le gouvernement, ne soulagera pas les patients ?
En un an, le fret est passé de $ 2 800 à $ 8 000 pour un conteneur de 40 pieds. Concernant les matières premières, le prix du paracetamol a augmenté de 200 %. La roupie baisse. Donc, on aura beau baisser la marge de profit, dans quelque temps, le prix sera de nouveau pareil. Le seul effet que cela aura eu, c’est de mettre en péril la profession. D’ailleurs, on se demande pourquoi tous les secteurs, sauf les pharmacies, bénéficient de subsides.
Le public doit donc souffrir ?
De quelle souffrance parle-ton ? Le ministère importe environ 7 000 médicaments de qualité. Donc, tous ces médicaments dont on parle sont disponibles dans les établissements publics. Lorsque vous venez dans le privé, il y a forcément un prix à payer et encore une fois, ce n’est pas de notre faute, mais celle de la conjoncture économique. Puis, il ne faut pas oublier qu’il y a des génériques qui coûtent jusqu’à 80 % moins cher que les produits de marque. Mais on peut aller plus loin. Il faut désormais revoir les accords et autoriser l’importation parallèle, c’est-à-dire, un même produit mais d’un autre pays. Par exemple, le Felden qui coûte Rs 390 lorsqu’il est importé d’un laboratoire, mais Rs 149 d’un autre. Même Sanofi a des laboratoires un peu partout dans le monde ; donc, il faut autoriser l’importation de pays où les frais ne sont pas chers. Et troisièmement, il faut encourager les patients à contribuer aux assurances pour le remboursement des médicaments.
Mais pourquoi le dire maintenant ?
Nous l’aurions dit si on nous avait demandé notre avis. Ni les pharmaciens, ni les petits importateurs n’ont été consultés. Nous aurions dit que cette mesure mettrait en péril l’avenir des petites pharmacies, qu’il serait difficile de faire tourner le commerce et donnerait hypothétiquement lieu à des pratiques illicites. Nous aurions aussi demandé si l’importation des médicaments commence à peser lourd pour le ministère et s’il veut nous faire partager le fardeau…
Ce n’est pas la première fois que les pharmaciens sont au coeur de l’actualité…
Si vous parlez des Rs 100 comme professional fees, laissez-moi vous dire que la mesure a été prise, déformée et amplifiée dans le but de diaboliser toute une profession. On a fait croire que dès que vous posez une question à un pharmacien, vous allez payer. Ce n’est pas ça. C’est simplement que lorsque vous demandez conseil à un professionnel, il vous facturera une somme minime. C’était ça le projet.
Vous venez d’être réélu aux élections du Pharmacy Council. Quelles seront les priorités du nouveau conseil ?
Tout d’abord, faire de sorte que lors des inspections pour les psycho- tropes, les pharmaciens soient traités comme des professionnels et non des criminels. On ne peut pas arrêter une personne parce que son livre n’a pas été updated pendant quelques jours. Puis, nous demanderons aussi une formation pour les pharmaciens afin qu’ils soient autorisés à prescrire. Cela allègera le système de santé.
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