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Infrastructures: le déplacement du campus universitaire en 2025 accélère

2 mai 2022, 21:00

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Infrastructures: le déplacement du campus universitaire en 2025 accélère

Est-ce pour que l’opposition cesse de l’appeler «éléphant blanc» ? En sus du futur hippodrome qui devient plus concret avec la création de la société d’État, depuis 2018, les budgets nationaux ne cessent d’auréoler la région de Côte-d’Or comme centre névralgique du développement. Parc technologique, académie de football, zone industrielle, smart city, health et education hubs : autant de promesses des autorités. Certaines datent d’ailleurs de 2010. Sur le plan universitaire, depuis 2021, plusieurs instituts supérieurs mettent les bouchées doubles, du moins sur papier, pour s’implanter sur cette terre promise. À titre d’exemple, l’an dernier, l’Open University of Mauritius (OUM) a conclu un accord avec Landscope Mauritius pour louer un terrain de dix arpents qui abriterait un nouveau campus. 

Qu’en est-il dans le concret ? Ces projets sont-ils bien en marche ? «Les procédures sont en cours pour retenir les services d’un Project Management Consultant pour le projet de construction du nouveau campus à Côte-d’Or. On invitera les firmes et consultants à soumettre leur proposition d’ici deux semaines tout en suivant les procédures de la Public Procurement Act», affirme le directeur général de l’OUM, le Dr Kaviraj Sukon. Sont prévus des salles de cours de diverses capacités, une bibliothèque, des salles de conférences, un auditorium, une cafétéria et des bureaux pour le personnel, entre autres. 

Parallèlement, Côte-d’Or accueillera le nouveau campus du Mauritius Institute of Education (MIE). Un terrain de 7,5 arpents a déjà été identifié et ce campus «qui sera opérationnel en 2025 dotera le MIE d’un cadre moderne pour la formation. Cette région s’aligne comme un education hub avec la future opération de diverses institutions et autorités éducatives, une teachers’ academy pour le développement des éducateurs, l’OUM et le MIE, entre autres. Cela créera une synergie. Dans le cas du MIE, ce n’est pas une simple relocalisation. À Côte-d’Or, c’est également une projection de l’éducation dans l’avenir», déclare l’acting director du MIE, Vassen Naeck. Ce qui nécessite un travail énorme, indiquet- il, ajoutant qu’à ce stade, le projet est déjà conceptualisé et les ministères des Finances et de l’Éducation oeuvrent pour sa mise en oeuvre. «Ce ne sera pas pour demain. Un processus est nécessaire. Mais d’ici trois à quatre ans, le MIE bougera à Côte-d’Or. C’est déjà enclenché.» 

Pourquoi Côte-d’Or en particulier puisqu’il n’y a guère d’infrastructures sur place, à part le stade olympique qui a vibré durant les Jeux des îles de l’océan Indien et le morcellement Aurea qui est en piteux état ? D’après le Dr Kaviraj Sukon, Côte-d’Or a été choisi justement parce que bientôt des projets d’infrastructures d’envergure dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la biotechnologie y verront le jour. «Il y a l’avantage d’avoir le centre sportif de Côte-d’Or près du site identifié pour notre campus. C’est pratiquement à proximité de l’autoroute, ce qui est accessible. On espère que la gare du métro sera construite près du site. Puisque l’OUM est littéralement financièrement indépendante, on est très stratégique sur le choix de notre investissement et notre campus.» 

D’après Vassen Naeck, la région de Côte-d’Or est une sorte de corridor. «Cela ne concerne pas uniquement l’éducation et la formation. Il y a aussi la pharmaceutique et d’autres institutions liées au sport, etc. En parlant de formation et d’éducation, on peut instituer une approche holistique de la health and physical education.» D’ailleurs, renchérit-il, la structuration se fera de manière intégrée. Un comité travaille dessus, indique-t-il, pour optimiser les capacités. «Par exemple, parfois les institutions ont les mêmes besoins, notamment en termes de salles de conférences. On peut les partager. C’est la force de l’approche intégrée et holistique.» 

Pour sa part, Surendra Bissoondoyal, ancien président de la Tertiary Education Commission, renommée comme Higher Education Commission, évoque le besoin de migration des institutions tertiaires vers Côte-d’Or. «Réduit est trop saturé. Il y a une concentration d’instituts tertiaires et pas assez de place pour respirer. En même temps, pour l’OUM, comme les étudiants ne viennent pas tous les jours, vu que leur programme est à distance, il faudrait penser à des centres régionaux. Pour le MIE et toute autre institution qui s’y installent, on doit penser à l’accessibilité des transports.» L’accessibilité tout court, couplée aux facilités logistiques, doit devenir réalité pour ne pas basculer dans la dégradation, comme en témoigne le projet Auréa. Le problème, explique Surendra Bissoondoyal, est le manque de planification. «Il ne faut pas que les décisions soient prises de manière aléatoire. Côte-d’Or se positionne bien comme un education hub à condition qu’on planifie bien les choses.» 

Justement, en termes de transport, le Traffic Manager de l’United Bus Service, Yousouf Sairally, affirme que deux lignes desservent cette région mais de manière minimale en l’absence de lay-by et d’arrêts d’autobus, notamment sur l’autoroute. Éléments à prévoir dans les futurs développements éducatifs. «Les autorités du transport devront définir les accès routiers. De plus, lors d’une réunion datant de quelques semaines avec le ministère du Transport, l’usage du complexe sportif pour des activités a été mentionné, ce qui nécessitera l’activation des services de transport. Mais il faut que les infrastructures en soient pourvues.» 

Nous avons essayé à plusieurs reprises d’avoir une déclaration du président du conseil de district de Moka, de qui dépend Côte-d’Or, sans succès.