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La semaine décryptée
Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 2 mai 2022 au vendredi 6 mai 2022.
Lundi 2 mai
Pas de géant dans la «Jugnauthisation» de Maurice
Il est question dans l’express du lundi 2 mai de la création par le gouvernement d’une nouvelle compagnie qui aura pour principales activités la mise en place d’un nouvel hippodrome. Et cela dans la localité de Côte-d’Or.
Ce sera un pas de géant accompli dans la décolonisation de Maurice et la Jugnauthisation de notre société. Côte-d’Or est devenue la pièce centrale de ce processus de Jugnauthisation. Il est intéressant de noter qu’une stratégie a été créée avec comme objectif final, l’émergence de Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) comme un grand bâtisseur qui ferait éventuellement abstraction des Mahé de La Bourdonnais et Pierre Poivre d’une autre époque.
Déjà avec le tramway et les grands travaux d’infrastructures, les Mauriciens sont de plus en plus exposés à un style de vie très moderne qui efface de plus en plus les vestiges de létan margoz. Avec le Champ-de-Mars oblitéré, le siège du gouvernement installé aussi à Côte- d’Or, on démantèle certainement les grands centres de pouvoir construits par les puissances coloniales.
Mardi 3 mai
Le paradoxe du charbon importé
Depuis plusieurs décennies, dans les pays avancés, on produit de l’électricité par des moyens autres que des sources fossiles, comme charbon, pétrole et gaz. Car cela endommage considérablement l’environnement et coûte plus cher que les énergies renouvelables – solaire, éolienne et hydraulique. Contrairement aux pays avancés qui ne sont pas ensoleillés une bonne partie de l’année, Maurice ne manque ni soleil, ni vent, ni eau douce ou de mer.
Pourquoi donc Maurice, qui dispose d’assez de ressources financières pur mettre en place un système de tramway, n’a-t-il pas investi massivement dans les énergies renouvelables ? Simplement, parce que les énergies fossiles favorisent mieux le grand business. Où va-t-on récolter des commissions si chaque maison à Maurice est dotée de plaques captant l’énergie solaire pour produire l’électricité pour sa propre consommation ?
Il est vrai que l’acquisition massive d’équipements pourrait créer des opportunités genre Pack & Blister mais ce serait une transaction one-off alors qu’avec les fossiles, le business roule sans cesse, mois après mois, année après année.
Mercredi 4 mai
Raquel et ses munitions pour alimenter un «backlash»
Dans son édition du mercredi 4 mai, l’express rapporte que Raquel Jolicoeur (photo), un habitant de Roche-Bois, fait face à pas moins de quatre accusations, dont une de terrorisme.
La police a donné une dimension terroriste à cette affaire sur la base de la découverte chez ce Rocheboisien d’un revolver, de munitions et d’explosifs. Jusqu’ici, aucun spécialiste de la police n’est venu prouver comment ce matériel était vraiment capable de faire sauter les Casernes centrales et le Parlement mauricien. Car selon la police, Raquel Jolicoeur déclaré qu’il comptait faire exploser le quartier-général de la police et l’édifice où Sooroojdev Phokeer règne en maître.
Ce qui est certain dans toute cette histoire de terrorisme, c’est qu’on a trouvé en Jolicoeur des… munitions pour alimenter davantage la psychose qu’on a voulu construire après les émeutes à Camp-Levieux, Barkly et Roche-Bois pour dresser une section de la population contre une autre. Il n’y a d’ailleurs pas de meilleurs symboles du pouvoir de nou-bann que les Casernes centrales et l’Hôtel du gouvernement, qui abrite aussi l’Assemblée législative.
Jeudi 5 mai
The rise and fall of a «tout-puissant»
À la une de l’express du jeudi 5 mai : la chute de Rudy Veeramundar qui officiait comme di- recteur-général du Government Information Service (GIS). Pour faciliter son installation, le gouvernement avait fait partir le titulaire, un fonctionnaire diplômé et expérimenté. Que s’est-il passé pour qu’un homme aussi puissant se soit vu contraint de soumettre sa démission ? Au fait, au moment de sa nomination, Veeramundar était au sommet de sa puissance alors que le conseiller Prakash Maunthrooa était toujours sous la menace d’une condamnation dans l’affaire Boskalis. Puis ce dernier en est sorti blanc comme neige pour prendre les allures du conseiller le plus puissant, désarçonnant même Ken Arian.
Et Maunthrooa a décidé de régler ses comptes à tous ceux qui l’avaient attaqué quand il se trouvait au sol. Parmi, un certain Rudy Veeramundar qui avait dévoilé l’affaire Boskalis dans le défunt journal Samedi Plus. Lui et Rajen Bablee, le présent directeur de Transparency à Maurice. Bablee avait même reçu un prix pour avoir aidé à faire éclater l’affaire Boskalis. La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Rajen Bablee, please take note…
Vendredi 6 mai
Le super coup du DPP
Le Directeur des poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, a réalisé un super coup en ordonnant une enquête judiciaire sur l’expulsion du Slovaque Peter Uricek. Cette affaire a causé une grande controverse car un juge avait interdit l’expulsion de cet étranger en attendant que l’affaire soit formellement entendue. Or la police mauricienne a quand même procédé à cette expulsion manu militari.
L’enquête du DPP fera établir si les différents acteurs concernés – le Premier ministre lui-même, le commissaire de police, le chef du bureau des passeports et le directeur de l’aviation civile – ont respecté la loi dans la façon dont le Slovaque a été contraint de quitter le territoire mauricien.
Cette affaire risque de ternir davantage l’image de Maurice comme un État de droit. Car si les étrangers commencent à entretenir des doutes sur l’objectivité et l’honnêteté des autorités policières, cela pourrait avoir un impact négatif sur l’économie mauricienne. Nous dépendons grandement de l’apport des touristes, investisseurs et millionnaires étrangers, surtout des Français et des SudAfricains, ces derniers s’installant en grand nombre chez nous.
Jusqu’ici Maurice a échappé au rituel pratiqué dans les aéroports des républiques bananières où un étranger est avisé par un préposé au comptoir des arrivées que «one page is missing in your passport, sir». C’est un message codé qui veut dire que la page manquante, c’est un billet de 100 dollars.
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