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Agalega: la main-d’oeuvre indienne pète les plombs
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Agalega: la main-d’oeuvre indienne pète les plombs
Une nouvelle fois ce week-end, les dortoirs des ouvriers d’Afcons ont été le théâtre de violentes altercations, avec coups et blessures graves. Le Dornier a dû évacuer des victimes. La situation est explosive et les conditions de travail sont déplorables.
Agalega, où des travailleurs indiens ont été embauchés pour la construction d’un aéroport avec une piste d’atterrissage quasiment aussi longue que l’île (3 000 m2), et d’un port pouvant accueillir des navires d’un tonnage plus important, est visiblement parti pour occuper l’actualité pour encore longtemps. Une nouvelle fois ce week-end – puisque ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent –, la police a dû intervenir dans les dortoirs du millier d’ouvriers indiens embauchés par Afcons, l’entrepreneur responsable des travaux, après de violentes altercations avec coups et blessures graves.
Au point où le centre de santé d’Afcons, qui a la réputation d’être plus équipé que celui destiné aux Agaléens dans l’île du Nord, n’a pu soigner les travailleurs étrangers grièvement blessés. Ce qui a alors valu le déploiement du Dornier lundi et hier pour leur évacuation sanitaire.
En sus de l’état de santé des blessés, ce qui préoccupe dans l’archipel mais aussi à Port-Louis et à New-Delhi, c’est la situation tendue parmi la communauté des travailleurs indiens à Agalega depuis quelque temps. Une situation qui peut à nouveau exploser à tout moment. Ceux qui suivent cette affaire de près dans l’île du Nord vont jusqu’à qualifier d’«esclavage» le traitement infligé aux travailleurs indiens. Leurs conditions d’emploi, qu’il s’agisse de salaires, d’heures de travail et de nourriture sont décrites comme étant «désastreuses».
«Ce sont des travailleurs, oui, mais des humains avant tout, qui ont droit à au moins un jour de congé par semaine. Pé fer dominer. Pé kraz zot. Zot pé pas mizer. Priv zot dé laviann, pwason ou mem enn ti apéritif alor ki bann bourzwa, gran sef manz poul, pwason ek gagn zot labwason toulézour. Maurice 2022 pa kapav aksepté sa», déplore-t-on dans l’archipel. Ce qui, poursuit-on, a ouvert la voie au marché noir des boissons alcoolisées, entre autres, bien souvent hors de prix pour les «ti travayer».
Tout ceci est loin de n’être que des racontars puisque, si les conditions de travail et de vie étaient acceptables, les quelque 300 ouvriers indiens n’auraient pas fait grève, ni refusé de travailler, le 24 avril notamment, et exprimé le souhait de regagner leur pays. Le Mauritius Trochetia a même été affrété par Afcons deux fois de suite pour transporter ceux qui n’ont pas souhaité prolonger leur contrat.
Comme quoi, ce ne sont pas que les Agaléens qui militent pour leurs droits dans l’archipel ! Et le Covid-19 pas le seul aléa qui perturbe la livraison des chantiers aéroportuaire et portuaire dans les délais initialement fixés.
Une formation pour une quinzaine d’Agaléens…
<p>Sur et sous-vêtements, savates, pomme de terre en sachet… Depuis quelques jours, les Agaléens peuvent s’approvisionner en produits, jusqu’ici non disponibles, dans l’unique boutique gérée par l’<em>Outer Islands Development Corporation</em>. Afcons, qui avait ouvert sa boutique au départ aux travailleurs indiens uniquement, accueille aussi les résidents désormais. </p>
<p>Par ailleurs, alors qu’une quinzaine d’Agaléens sont employés par l’entrepreneur indien responsable des travaux des nouvelles infrastructures aéroportuaires et portuaires, une quinzaine d’autres se sont vus offrir une formation non-rémunérée dans plusieurs secteurs, toujours par Afcons. Ce qui fait réagir ceux ayant à coeur le sort des Agaléens. <em>«Pourquoi ne pas les former comme bagagistes, agents de sécurité ou à tout autre métier dans le cadre du développement de l’aéroport et du port ? Des formations pour des petites et moyennes entreprises, élevage, la pêche, l’apiculture, la cocoterie auraient aussi mieux servi les apprenants pour le développement de leur archipel qui sera bientôt mieux connecté au monde»</em>, suggèrent ces voix.</p>
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