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Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie: en parler pour éduquer

23 mai 2022, 07:41

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Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie: en parler pour éduquer

Le 17 mai a marqué la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Cette année, le thème était «Nos corps, nos vies, nos droits». Pour marquer le coup, la «Young Queer Alliance» a organisé une formation destinée aux journalistes pour les aider à mieux cerner le sujet et ainsi mieux le présenter dans les articles de presse. Mais qu’estce que le terme LGBTQIA+ ? Pourquoi c’est aussi tabou ? On te dit tout avec Najeeb Ahmad Fokeerbux, président de la «Young Queer Alliance», soutenu par Anjeelee Kaur Beegun, cofondatrice de la plateforme «RekonekT», l’association «VisaGe» et Ambika Mudhoo, assistante exécutive du Collectif Arc-En-Ciel. Toutes ces associations militent pour la cause.

Que signifie LGBTQIA ?
LGBT est un acronyme signifiant lesbiennes, gay, bisexuels, transgenres. Ce terme regroupe tous ceux qui ne sont pas hétérosexuels (attirés uniquement par le sexe opposé) ou dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe de naissance. 
Lesbienne : une fille qui a une relation amoureuse avec une autre fille. 
Gay : un garçon ou un homme qui a une relation amoureuse avec un autre homme. 
Bisexuel : une personne a une relation amoureuse ou est attirée par les hommes et les femmes. 
Transgenre : une personne qui adopte des tendances différentes de son genre de naissance. Exemple : un homme qui se comporte et s’habille comme une femme. 
Queer : Queer englobe toutes les orientations sexuelles et identités de genre de la communauté LGBTQ+, y compris celles qui ne s’identifient à aucune autre identité dans cet acronyme. 
Intersexe : Une personne intersexuée est une personne qui ne peut être définie comme homme ou femme. Par exemple, une personne qui a des traits primaires d’homme/femme mais un appareil génital correspondant au sexe opposé. 
Asexuel : une personne qui n’a d’attirance pour aucun sexe. La communauté LGBT est représentée par un drapeau arc-en-ciel. Cependant, à l’intérieur de cette communauté, la plupar t des différentes orientations sexuelles et identités de genre ont leur propre drapeau.

Pourquoi ce sujet est-il tabou à Maurice ?
Plusieurs raisons font que c’est un sujet tabou. Dans un premier temps, il y a l’éducation. Les enfants ne sont pas exposés à ce thème par les parents qui, eux-mêmes, n’en parlent pas ou sont gênés d’en parler. Du coup, dans les écoles, le travail commence par l’éducation sexuelle. Le groupe RekonekT propose des ateliers dans les écoles pour familiariser les jeunes à ces termes ; mais il note avoir plus facilement accès aux écoles privées qu’aux écoles publiques pour en parler. Dans un deuxième temps, il y a l’aspect religieux. Dans un troisième temps, il y a la partie médiatique car les journaux doivent en parler mais aussi savoir comment en parler. Il y a différents termes que les journalistes doivent maîtriser pour mieux rapporter les faits.

Quels sont les événements à Maurice pour les personnes LGBTQ ? 
Il y a la gay pride chaque année en juin, pour le pride month. Une marche. En général, des associations et organisations non gouvernementales (ONG) dont RekonekT, Young Queer Alliance, le Collectif Arc-En-Ciel et VisaGe y participent. Elles oeuvrent pour défendre les droits des personnes LGBT à travers des activités, réunions, séances de travail et affiches.

Les personnes transgenres ont-elles un mode de communication spécifique ? 
Oui, il y a des codes qu’elles utilisent dans leur petite communauté. Ces codes-là existent même à l’étranger.
Salamba salamba dégage : on bouge
Sonia : sale
Canada: la police
Canadien : prisonniers
Château : Jardin de la Compagnie
Biscuit Cabine : une personne violente
Biscuit Lu : une personne gentille
Cheng : l’argent
À Maurice, les ONG luttant pour les droits des personnes LGBTQ travaillent avec l’agence Avocats sans frontières France (ASF France). C’est une association de solidarité internationale qui contribue à faire respecter les droits humains fondamentaux.

Quel est le combat pour avancer et briser les tabous existants ? 
L’article 250 de la loi condamne les relations homosexuelles ; elle dit que les personnes de même sexe ne peuvent avoir de relations amoureuses. Annuler la loi permettrait à beaucoup dans la communauté LGBTQ de vivre leurs relations librement.

Quelles sont les récentes avancées dans la lutte ? 
En 1990, l’homosexualité était toujours considérée comme une maladie par l’Organisation mondiale de la santé. Plus de médecins ont été formés à ce sujet car eux aussi avaient comme perception que c’était une maladie. Beaucoup disent que c’est une question de choix et d’autres non. 

Néanmoins, certaines réalités sont toujours aussi dures. Selon un sondage fait en 2017, les personnes de la communauté LGBTQ ont cinq fois plus de risque de ne pas obtenir un emploi. 63,2 % des personnes LGBTQ ne connaissent pas leurs droits alors qu’elles veulent juste avoir une vie normale et stable. Certaines ont peur et ne viennent pas de l’avant. Peur du regard des gens, de la discrimination ou du rejet.