Les vidéos montrant des policiers de la CID de Terre-Rouge, torturant des suspects, les ont marqués aussi. Les membres de l’entente de l’Espoir ont donc organisé une conférence de presse hier après-midi pour réclamer une commission d’enquête, présidée par un ancien juge de la Cour suprême, afin de faire la lumière sur les cas mis au jour depuis samedi et les précédents. 

Cette commission, précise Xavier-Luc Duval, le leader du PMSD, doit également faire des recommandations pour améliorer le protocole pour les enquêtes. «Combien de personnes ont été jugées après avoir fait des confessions sous la torture ? Combien attendent d’être jugées ? Est-ce que les magistrats agiront désormais lorsqu’ils doivent donner leur verdict ?» 

Paul Bérenger, le leader du MMM, a quant à lui affirmé qu’il n’est pas contre l’idée du Bar Council, qui a souhaité qu’une commission d’enquête, présidée par un juge du Commonwealth, soit mise sur pied. «Mais cela prendra du temps pour avoir un juge du Commonwealth. Nous proposons donc que ce soit un ancien juge de la Cour suprême qui enquête pour connaître l’étendue de cette pratique dans la police.» De son côté, Nando Bodha se demande si le commissaire de police connaissait l’existence de ces vidéos. «Quelle a été sa responsabilité ? Est-ce qu’il en avait informé le Premier ministre ? Il faut situer les responsabilités», a affirmé le leader du Rassemblement mauricien. 

Roshi Bhadain a fait savoir qu’il expliquera toute l’affaire, d’un point de vue légal, dans une vidéo. Le chef de file du Reform Party a, en outre, confié qu’il a rencontré ses confrères du barreau, qui lui ont confié que 95 % des cas mineurs, comme des vols, arrivent en cour avec des aveux des suspects… «Quand la police dit qu’elle mène une enquête, c’est plutôt une confession qu’elle cherche. Il faut que la police change d’approche et qu’elle s’appuie sur des éléments scientifiques.»