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Siddique Khodabocus: «La nouvelle plateforme pour le contrôle des psychotropes est illégale»
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Siddique Khodabocus: «La nouvelle plateforme pour le contrôle des psychotropes est illégale»
C’est en ce mercredi que la nouvelle plateforme pour le contrôle des psychotropes sera active. Les pharmaciens devront l’utiliser pour informer les autorités de leurs achats, ventes et stocks, concernant ces médicaments listés sous la «Dangerous Drugs Act». Cependant, les pharmaciens déplorent le manque de consultation autour de ce projet. Siddique Khodabocus, président de l’Union des pharmaciens, affirme même que cette plateforme va à l’encontre de la loi.
Vous affirmez que cette plateforme est illégale. Pourquoi ?
Nous l’avons déjà fait ressortir, mais nous n’avons eu aucun retour des autorités. La loi stipule que les informations sur les psychotropes doivent être soumises par les pharmaciens au Permanent Secretary du ministère de la Santé. Or, avec la plateforme mise en place, c’est à la Mauritius Revenue Authority (MRA) que les informations seront divulguées. Puis, les règlements stipulent aussi que c’est le détenteur de la licence d’opération de la pharmacie qui doit s’occuper de remettre ces informations. Mais la loi est claire : les personnes autorisées à manipuler les psychotropes sont les pharmaciens, médecins, dentistes et vétérinaires. Le détenteur de la licence n’est pas toujours pharmacien. De plus, il peut aussi autoriser une autre personne à le faire, mais encore une fois, la personne en question peut ne pas faire partie du domaine médical. Ces deux incohérences rendent ce règlement flou.
Qu’en est-il de la confidentialité ?
Nous sommes tenus de garder le secret sur l’identité des patients. Mais là, on nous demande de soumettre l’ordonnance des psychotropes avec le nom du patient. La MRA aura toutes les informations sur le malade et son traitement. Ce n’est pas une bonne chose et le pire c’est qu’en cas de fuite, on pourra nous poursuivre alors qu’on a déjà tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises à ce propos.
Mais on ne peut tout de même pas nier qu’il y a des abus…
Il faut bien comprendre que nous ne prônons absolument pas une vente sans contrôle. Nous sommes disposés à aider le gouvernement. Par exemple, soumettre l’ordonnance sans les données personnelles des patients est possible. Mais après, il faut aussi comprendre que le contrôle doit être total. Il n’y a pas que les pharmaciens qui manipulent les médicaments classés. Il y a aussi les médecins, les cliniques et les hôpitaux. Si le contrôle strict ne se fait que pour une partie de la profession, les abus vont perdurer !
Que proposez-vous à la place ?
D’abord une consultation avec les pharmaciens. Puis, il faut savoir que toutes les pharmacies ne sont pas informatisées donc, donner un moratoire à celles qui ne le sont pas. Et finalement, il faut absolument que la plateforme soit exclusivement gérée par le ministère de la Santé et qu’elle concerne tous les professionnels du domaine. Ce n’est qu’à ce moment que nous pourrons mettre un frein aux trafics.
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