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Torture: quand les autorités «pa konn nanye»
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Torture: quand les autorités «pa konn nanye»
Une clé USB avec des éléments incriminant des membres de la police avait été déposée par Mᵉ Rama Valayen, en 2020, aux Casernes centrales. Personne cependant n’aurait pris connaissance du contenu de cette clé, se défendent des haut gradés pour expliquer pourquoi aucune action n’a été prise jusqu’à present.
Une chose est sûre ; la police était au courant de l’existence de ces vidéos depuis 2020. Cependant, tous ceux qui ont eu la clé USB entre les mains ont des versions légèrement différentes de l’histoire. Quant au Premier ministre, il a affirmé que ce n’est que cette semaine qu’il a pris connaissance du problème. Mais force est de constater que ses affirmations ne sont pas exactes…
La clé USB avait été remise à l’ancien commissaire de police, Khemraj Servansingh, qui l’a ensuite donnée à l’inspecteur Shiva Coothen. Mais dans une autre version des faits, c’est ce dernier qui l’avait reçue et remise au commissaire. Puis, la clé a été remise au DCP Heman Jangi. «Mo pa pou kone. Mo kone ti ena enn ofisie ti pe fer lanket, me li ti pé deal direk ek Headquarters», a répondu le patron du Central Criminal Investigation Department (CCID), dont les hommes sont visibles sur quelques-unes des vidéos. Qu’en est-il de l’enquête ? Shiva Coothen a fait savoir qu’il faut attendre sa conclusion pour en savoir plus. En deux ans donc, aucune sanction n’a été prise.
Une délégation officielle pour parler de torture
Mais il n’y avait pas que la police qui était au courant de cette affaire. Comme l’a rappelé Roshi Bhadain dans une vidéo, en 2017, une délégation, menée par Maneesh Gobin, s’était rendue au bureau des Nations unies à Genève, pour parler de ce problème, qui avait retenu l’attention de cette instance.
Parmi figurait le secrétaire permanent du Bureau du Premier ministre. Il était alors question du traitement des plaintes pour torture et de la punition prévue en cas d’accusation pour torture, qui ne correspondait pas à la gravité du crime ou encore, les aveux obtenus sous la torture. Il était aussi question des violences commises par la police contre les enfants.
La délégation avait alors parlé d’un projet de loi sur les procédures judiciaires qui, cinq ans après, n’a toujours pas été présentée. Puis, la délégation a fait savoir qu’une alternative à la détention à Maurice était la pose du bracelet électronique alors que cette pratique n’a jamais vraiment été mise en place. «Pe koz manti ek Nations unies», a reproché Roshi Bhadain. Dans les autres réponses, la délégation avait affirmé que les lois à Maurice interdisent la torture ou encore l’installation de caméras de surveillance dans les lieux de détention gérés par la police et dans les salles d’interrogatoire…
La délégation avait aussi affirmé, que les personnes subissent un examen médical pour déterminer dans quel type d’établissement elles seront détenues et si elles présentent des fragilités psychologiques. Pour rappel, cette semaine, Aljojah Issou, patient psychiatrique arrêté en 2017, s’est vu lancer, entre une pluie de coups, «to swiv tretman mantal. Atann to pou re al laba ankor» et «to pou vin pli fou ankor».
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