«Je suis contente qu’aujourd’hui tout le monde peut voir ces vidéos, mettant en lumière la vérité. Soit comment les détenus sont traités. Je lutte depuis 1999 pour dénoncer cette injustice. C’est pour cette raison que j’avais créé, d’ailleurs, l’association Justice, pour lutter contre la brutalité policière», témoigne Véronique Topize, la veuve du chanteur Joseph Reginald Topize, dit Kaya, mort en cellule à Alcatraz, le 21 février 1999.

«Lorsque je faisais entendre ma voix autrefois, je n’avais pas de preuve comme Christopher Pierre-Louis, victime de brutalité policière. Mwa, mo ti ena prev lor enn kadav. Beaucoup comme moi et avant moi ont eu comme preuve un cadavre.» Elle révèle que son défunt mari allait très bien avant ce drame. Âgé de 38 ans, il était en bonne santé, précise-t-elle. Soulignant qu’elle a reçu le cadavre de son mari portant 32 blessures. «Je ne sais pas avec quel objet ils l’ont torturé… À l’époque certains avaient trouvé qu’il le méritait, qu’il était normal de le tabasser, il y avait des avis divers… C’est très dur pour ceux qui ont vécu cette situation.»

Elle fait ressortir qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de preuves comme il y en a aujourd’hui pour que tout le monde puisse voir la vérité. «Je félicite Christopher Pierre-Louis pour sa démarche. Ce n’est pas aux victimes de torture d’avoir honte mais à ceux qui ont torturé des humains. Ce n’est pas un traitement à infliger à un humain. Mo kwrar inn ler pou gete ki ena pou fer, pa pou kapav kontinie koumsa. J’ai crié haut et fort depuis 1999. Mo’nn kriye ziska mo’nn fatigé. Zordi an 2022, lavérité ki mo ti pé kriyé inn sorti.» déclare Véronique Topize.