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L’équipe de Derochoonee dénoncée en 2020: Krishna Seetul réclame 90 m à l’état
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L’équipe de Derochoonee dénoncée en 2020: Krishna Seetul réclame 90 m à l’état
«So lipie ek ledan inn kase. Zot inn met tors elektrik ar li. Zot inn pas pima lor so bann dimal.» C’est ainsi que commence le récit de Jayraj Seetul, que nous avons rencontré, qui se fait porte-parole de son fils, Krishna. Ce dernier, un habitant d’Arsenal, avait été arrêté en février 2020. Il était alors âgé de 26 ans. Mais son arrestation s’est transformée en vrai calvaire lorsque la police de la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge l’a torturé, affirme le père. C’est sur son lit d’hôpital, où il a dû être admis, que Krishna s’est confié au quinquagénaire, qui l’y avait rendu visite. Son dos, notamment, était recouvert de multiples traces visiblement causées par des coups infligés et il avait les deux jambes fracturées…
«Mo ti avek dimounn-la kan inn ariv sa le 1er Fevriye, me mo pann kokin, zot pa kapav bat mwa koumsa. Nou ti pe marse kan CID Terre-Rouge inn debous lor nou, zot inn trap mwa, amenn dan bwa e mo finn gagn bate ek mo kamarad Kovilen inn sove», a relaté Krishna Seetul à son père. C’est son ami, a-t-il affirmé, qui avait arraché le sac d’une dame et pris la fuite. Ce dernier l’avait quitté d’une bonne dizaine de mètres. Et c’est Krishna que la police a arrêté et fait entrer dans leur 4x4…
Cependant, du côté des forces de l’ordre, on réfute catégoriquement les allégations de brutalité. «Krishna Seetul est tombé en essayant de prendre la fuite. Un groupe de personnes qui a pu mettre la main sur lui l’a salement amoché», explique une source.
La famille a alors retenu les services des Mᵉˢ Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary, Priyanka Gungah et Laksh Rampat. Une charge de brutalité policière avait été retenue contre les limiers de la CID de Terre-Rouge comprenant l’inspecteur Derochoonee, les constables Pargass et Shibchurn. La famille Seetul avait porté plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) et un officier de l’instance avait pris la déposition du jeune homme à l’hôpital. Une mise en demeure avait été servie en 2020 à l’État et au commissaire de police, à qui Krishna Seetul réclame Rs 90 millions pour les préjudices causés.
Deux ans après les faits, révèle Jayraj, son fils porte toujours les séquelles de la torture qu’il a subi : il est aujourd’hui psychologiquement instable. Mais, heureusement, dit le père, Krishna a une famille soudée qui le soutient. «Je suis sûr que justice sera bientôt faite à mon fils. Bat zanfan dimounn sa fason-la pa gagn drwa.»
Quand l’inspecteur Derochoonee dénonce Anoup Goodary au CCID
Contacté, l’avocat Anoup Goodary nous explique comment son homme de loi Mᵉ Gavin Glover l’avait tiré d’affaire dans ce cas. «J’ai été choqué quand j’ai entendu dire que j’étais convoqué ‘under warning’. J’ai montré des vidéos et photos concernant des brutalités policières. Il fallait dénoncer ces actes de barbarie contre mon client. C’était inadmissible qu’il ait les mains et les pieds fracturés en même temps.» Anoup Goodary a, en effet, été convoqué à se présenter au Central Criminal Investigation Department le lundi 10 février 2020 dans le sillage des dénonciations qu’il avait faites.
La police suspecte alors l’avocat de «breach of ICTA – Information and Communication Technologies Act». Elle lui reproche d’avoir mis un ‘post’ sur sa page Facebook dans lequel il mentionnait le nom des officiers de la CID de Terre-Rouge qui auraient torturé son client, arrêté dans une affaire de vol avec violence. Les policiers en question, mécontents, ont porté plainte contre Anoup Goodary
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