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Budget 2022-23: ce qu'en pensent les Mauriciens
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Budget 2022-23: ce qu'en pensent les Mauriciens
Que pensent les Mauriciens du Budget 2022-2023? Voici quelques points de vue...
Désirée, travailleuse sociale:
«Je suis reconnaissante pour une chose : l’Autistic Day Care Ward. J’espère qu’ils vont nommer un après Géraldine Aliphon pour tout ce qu’elle a fait pour la cause des enfants autistes en tant que fondatrice d’Autisme Maurice. J’espère aussi qu’ils intégreront réellement tous les aspects des meilleures pratiques en matière de soins aux personnes atteintes d’autisme, ainsi qu’une formation à la sensibilité pour tous ceux qui seront impliqués.»
Elena Rioux, habitante de Rose-Hill :
«‘Sé enn bidzé zet lafimé dan lizié dimounn’. Il n’y a rien pour soulager le petit peuple. Mille roupies de nos jours quand on va faire nos courses, on a qu’à acheter deux produits et on n’a déjà plus un rond. Pourquoi ne pas avoir baissé le salaire des parlementaires comme geste de solidarité ? C’est davantage aux membres du gouvernement de se serrer la ceinture pour améliorer la vie du peuple.»
Pritva Nirsimloo, habitant de Henrietta :
«Je trouve que le Budget n’est pas mal du tout, vu les circonstances de l’économie mondiale dues au Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Il faut s’adapter et se concentrer sur le fait d’économiser au lieu de dépenser. Il faudrait tout simplement s’abstenir un moment des amusements et la routine qu’on avait avant et de trouver une nouvelle voie vers une économie nouvelle.»
Olivier André, habitant d’Albion :
«Je trouve qu’il y a eu d’énormes efforts pour soutenir le pouvoir d’achat des Mauriciens et de très bonnes mesures pour une transformation vers les énergies vertes. La classe moyenne a aussi été prise en compte grâce à des mesures fiscales avantageuses. Le «duty free» sur les véhicules électriques permettra à plus de Mauriciens d’acheter ce type de véhicule et cela réduira notre dépendance aux énergies fossiles.»
Bryan Rush, directeur d’Elysium Events et organisateur d’événements :
«Jusqu’ici, le Budget est, comme on le dit si bien, ‘so far so good’. Ce qui a été annoncé n’est pas mal, reste à savoir si c’est réalisable. Pour ce qui est du secteur événementiel, il y a toujours un manque de transparence sur ce qui a été annoncé pour Côte-d’Or. L’événement bollywoodien qu’ils sont en train d’organiser là-bas c’est un événement dit ‘indoor’ et là-bas, il y a des restrictions, une limite. Néanmoins, étant une personne impliquée dans l’événementiel, je m’attends à ce qu’on enlève les restrictions pour les concerts, les plages et permette au monde événementiel de souffler comme à l’île de la Réunion.»
Olivier Henry, 34 ans, «Restaurant Supervisor» de Forest-Side :
«Je n’attendais pas vraiment un grand truc parce que c’est un cycle répétitif; des projets qui faisaient partie du Budget précédent, notamment le Metro Express, dont la ligne va s’étendre désormais à Réduit maintenant. Pourquoi dans cette région alors que ces zones sont déjà urbanisées et très encombrées aux heures de pointe? De même, la hausse des prix des boissons alcoolisées ; ‘valorisation’ des personnes âgées en augmentant la pension, comme on le dit à chaque fois.»
Nirmal Juggeewon, 31 ans, entrepreneur de Lallmatie :
«Vu les répercussions de la pandémie et du conflit russoukrainien, ce Budget aborde de manière complète les besoins de la population. De bonnes mesures telles que l’encouragement des Petites et moyennes entreprises par des subventions, les exemptions douanières accordées aux véhicules hybrides et électriques qui encourageraient les gens à les acheter, dans le cadre du développement durable. L’accent est aussi mis sur le bien-être à travers la construction de centres récréatifs, ainsi que la modernisation de nos hôpitaux et l’achat d’équipements médicaux pour de meilleurs services. La hausse de 10 % des droits d’accise sur les cigarettes et boissons alcoolisées est également une bonne initiative pour obliger les gens à adopter un mode de vie plus sain. De nombreuses promesses sont faites mais il reste à voir si le gouvernement les tiendra ou non.»
Annabelle Wong, Pointe-aux-Sables
«C’est l’occasion pour nous de nous consacrer à la production alimentaire locale et de vivre une vie à l’ancienne, en mettant l’accent sur la culture de nos propres légumes, par exemple, pour un usage quotidien et en apprenant aux enfants son importance. Cela sera rentable, nous permettra de passer du temps en famille et contribuera à l’économie. Le gouvernement doit également envisager d’ouvrir le marché à l’exportation de produits tels que l’ail et les oignons vers des pays comme La Réunion, afin d’aider les agriculteurs.»
Ziad Peerbux, activiste :
«Ce Budget est le reflet que ce gouvernement qui ne comprend pas l’importance de présenter un vrai plan d’action financier pour relancer et satisfaire les 17 objectifs de Développement durable. Le ministre des Finances a utilisé plusieurs fois ‘We’ll ensure’ et avec la flambée des prix sur les produits alimentaires et l’essence, nous pouvons certainement constater que la situation est plutôt ‘unsure’. C’est un Budget avec des failles : notamment, on ne parle pas de pistes cyclables. Maintenance des centres déjà existants – rien de mentionné. À croire que cela se fera sur la base volontaire des citoyens. Cette année, des familles ont été jetées de leurs maisons. Pourquoi construire des ‘affordable homes’? Donnez des terrains aux familles et assurez-vous du bon développement en collaborant ensemble. La ‘child allowance’ doit aussi être au moins de Rs 1 500. Le Budget parle aussi d’autosuffisance alimentaire mais ne permet pas aux Mauriciens de pouvoir se lancer dans la production de fruits et légumes. Les mesures concernent uniquement les planteurs. Renganaden Padayachy le dit dans son Budget, nous importons 75 % de notre nourriture, et pourtant pas de mesures pour encourager et financer le ‘backyard and rooftop gardening’, la culture hydroponique à petite échelle entre autres. Néanmoins, quelques points positifs. À ma conférence de presse et depuis des mois, j’ai demandé au gouvernement de soutenir les mères célibataires et leurs enfants. Dans ce sens, il y a eu du progrès. Une excellente initiative aussi pour donner une allocation spéciale pour les voitures électriques, mais nous pouvons encore mieux faire. Prendre les anciennes voitures, les recycler et soutenir chaque famille pour l’acquisition d’un transport électrique.»
Aman Ramchurn, 40 ans, consultant en agriculture bio de Beau-Bassin:
«Ce Budget ne met pas suffisamment en avant la lutte contre l’insécurité alimentaire imminente. Les ressources allouées au secteur agricole sont nettement inférieures à celles des autres secteurs, comme le tourisme. De même, aucun accent n’a été mis sur les produits biologiques et nous ne pouvons pas utiliser des aliments chimiques pour soutenir notre banque alimentaire locale. Les mesures proposées sont aussi conventionnelles et empruntées aux budgets précédents. Bref, occasion ratée de vraiment se concentrer sur l’agriculture raisonnée pour combattre l’insécurité alimentaire.»
Ahmed Hosany, pharmacien de Vacoas:
«Un allègement certes, mais temporaire, comme pour toutes les ‘‘margins’’ diminuées dans le passé, alors que le prix des médicaments dépend, autre que la marge, de plusieurs autres facteurs qui grimpent, sur lesquels gouvernement et public n’ont pas de contrôle malheureusement. Les porte-monnaies n’ont jamais été faciles pour autant, après les baisses des marges dans le passé.»
Hansraj Narain, 29 ans, «compliance officer» et membre de «Society of Actuaries» de Camp-Fouquereaux:
«Un Budget de développement économique non productif. Aucune mesure n’a été prise pour améliorer notre taux d’inflation. La contribution sociale généralisée représente Rs 6,2 milliards de recettes pour le gouvernement. Malgré une baisse de l’impôt sur le revenu, les recettes estimées pour le gouvernement devraient augmenter. Ce budget est plutôt un budget donnant-donnant. La diversification de l’économie était l’aspect le plus important que le ministre des Finances aurait dû prendre en considération avant de proposer son budget. Comme chaque année, c’est un Budget copier-coller. Une augmentation du «repo rate» de 2 % à 2,25 % est désavantageuse pour tous ceux qui demandent un prêt. Les gens s’attendaient à un allègement du budget de leur ménage, mais en vain. C’est toujours le ‘business as usual’ pour ce gouvernement.»
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