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Concours de photographie: évoquant un manque de transparence et d’intégrité, Yahia Nazroo retire sa candidature
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Concours de photographie: évoquant un manque de transparence et d’intégrité, Yahia Nazroo retire sa candidature
Cela devait être un concours donnant la chance aux photographes locaux de mettre en avant leur talent et par la même occasion, permettre au gagnant de repartir avec la somme de Rs 100 000. Mais au fil des semaines, l’ABSA Photography Award, organisé par le Caudan Arts Centre et sponsorisé par la banque, s’est retrouvé emmêlé dans des polémiques autour de la date de soumission des projets. L’affaire a pris une telle ampleur que l’homme de loi et photographe, Yahia Nazroo, a retiré sa candidature, arguant que le manque de transparence a faussé les données…
Le concours était initialement ouvert du 16 mai au 2 juin. Les participants devaient soumettre six photos respectant le thème Le Changement. Cependant, certains participants, se fiant au règlement de soumettre un «maximum» de six photos, en avaient soumis moins car la formulation, selon eux, laissait sous-entendre que n’importe quel nombre en deçà de six était permis. Le gagnant devait être annoncé le 6 juin dernier. Sauf que le jour de fermeture des soumissions, la décision avait été prise d’étendre le délai au 10 juin. Un autre bémol : les participants n’avaient pas été prévenus. La nouvelle date pour l’annonce des gagnants a été fixée au 16 juin. De plus, les Terms and Conditions originaux n’ont pas été amendés.
<p> Ce n’est que plusieurs jours plus tard que certains participants ont appris l’extension du délai à travers les réseaux sociaux. Après avoir cherché des explications, la raison qui leur a été donné est que ce délai supplémentaire devait permettre à certains artistes de compléter leurs projets car sur les 50 soumissions reçues, seulement 10 projets étaient complets. D’ailleurs, parmi ceux qui avaient soumis moins de photos, certains ont été contactés par l’équipe organisatrice pour leur demander de compléter leur soumission.</p>
<p><strong>«Impression de favoritisme»</strong></p>
<p>Face aux problèmes soulevés, plusieurs questions ont été posées à l’organisateur le 7 juin. Parmi figure celles de Yahia Nazroo, qui souhaitait savoir si l’extension concerne uniquement ceux qui avaient respecté la date du 2 juin mais qui n’avaient pas eu le temps de compléter le projet avant la soumission. Cette formule, apprend-t-on, a été acceptée à demi-mots, mais dans la foulée, il a été dit qu’une erreur s’était glissée dans la première communication. Il ne s’agissait pas de 50, mais 172 participants.</p>
<p>L’affaire se corse le lendemain. Un mail envoyé aux participants stipule qu’il a été décidé que même les nouvelles soumissions seront prises en considération. Il a aussi été dit que la décision a été prise afin de «permettre à certains artistes qui ont fait la requête de compléter leur projet» avant de rajouter que c’était pour permettre à un plus grand nombre d’artistes de participer. Ce qui fait dire aux candidats contestant le mode d’organisation que les règles changeantes et le manque d’explications, d’autant plus qu’il y a un prix monétaire en jeu, peuvent donner l’impression de favoritisme, surtout que l’extension a eu lieu après la demande des participants ayant soumis des projets incomplets.</p>
<p><em>«Je ne </em><em>conteste pas la décision d’accorder une extension, mais la raison qui a été évoquée à un moment. Si rien n’avait été dit concernant l’extension, cela aurait été normal. Mais la raison donnée, à savoir, pour permettre à certains artistes qui ont fait la requête de compléter leurs projets, fausse la donne totalement. Cela se confirme lorsque la date de l’extension est prise en considération. Si les organisateurs souhaitaient donner la chance à un maximum d’artistes, ils n’auraient pas attendu le jour de l’expiration du délai pour l’étendre»</em> avance Yahia Nazroo, rajoutant que cela peut aussi donner l’impression que le groupe ayant demandé plus de temps a été favorisé. Selon lui, dans un esprit d’équité, la décision d’étendre le délai aurait dû être communiqué à tous avant le 2 juin.</p>
<p>Parmi les candidats ayant respecté le délai du 2 juin, Yahia Nazroo avait soumis un nouveau projet avant l’expiration de l’extension alors que d’autres se sont tenus à leur première soumission, même si le mode a changé en cours de route. Cependant, suivant une chaîne d’échanges depuis l’extension du délai, Yahia Nazroo a préféré retirer sa candidature avant. Il explique qu’il avait soumis un nouveau projet avant le 10 juin avec l’idée que le concours serait réservé uniquement aux soumissionnaires initiaux qui avaient rendu moins de six photos. <em>«L’idée était d’être sur un même pied d’égalité avec les autres candidats»</em> explique-t-il. Mais la décision de maintenir de nouveaux soumissionnaires change la donne. <em>«Je ne peux pas participer à un concours où le manque d’intégrité est flagrante. Les organisateurs n’ont pas réagi à ma requête de maintenir uniquement les projets soumis jusqu’au 2 juin et sauver le concours»,</em> poursuit-t-il.</p>
<p>Sollicité, la cellule de communication a expliqué que ce concours a été organisé pour donner une plateforme aux artistes mauriciens et que le délai a été étendu pour compléter les dossiers incomplets. <em>«Nous voulons créer des initiatives pour les artistes. Nous avons fait plaisir à un maximum, mais pas à tous»</em> déplore Tessa de Chaslin, rajoutant qu’il est triste de voir un concours, qui a pour but de promouvoir les talents locaux, être entaché par de telles polémiques. Quant à Absa, elle a fait savoir que le concours était en ligne avec la philosophie de la compagnie et que le but derrière était de donner une plateforme aux photographes amateurs et professionnels pour exposer leur talent. <em>«Le délai pouvait être étendu à la discrétion de l’organisateur et nous pouvons assurer que nous avons à cœur l’intérêt des candidats et nous considérons la transparence comme étant primordiale».</em></p>
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