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Débats budgétaires: du «Krapo pé déklar bef» de Hurreeram au «Père du désastre économique» signé Armance
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Débats budgétaires: du «Krapo pé déklar bef» de Hurreeram au «Père du désastre économique» signé Armance
Ramful défend Sithanen et Padayachy s’énerve
Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est d’habitude toujours très calme et suit les différentes interventions budgétaires avec attention. Mais tard dans la soirée de mardi, il a commencé à perdre patience et à s’énerver quand Ritesh Ramful a défendu Rama Sithanen par rapport à l’introduction de la National Residence Property Tax, critiquée par de nombreux membres du gouvernement.
Le député du Parti travailliste (PTr) a indiqué que cette taxe ne concernait que 16 000 personnes dont les revenus étaient supérieurs à Rs 38 000 et qu’elle n’avait rapporté que Rs 100 millions. Il a poursuivi en disant que la taxe sur la valeur ajoutée a rapporté Rs 38 milliards l’année dernière alors qu’en 2008, elle n’avait contribué que Rs 18 milliards aux caisses de l’État. Renganaden Padayachy, qui essuyait des critiques dès le début de l’intervention du député Ramful avec les chiffres fournis par ce dernier, notamment sur des emprunts de Rs 49 milliards contractés auprès de différents pays et institutions, s’agitait sur son siège.
Alors lorsque le député Ramful lui a demandé si «léker pé fer mal?», le ministre des Finances a réclamé un point de droit. Il a fait ressortir que «non, mo léker fer mal kan ti pé aras dipin dan labous bann zanfan». Un point de droit que le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, n’a pas pris en considération. Et juste après, le député Kenny Dhunoo a enchaîné avec un autre point de droit auquel, là encore, le Deputy Speaker n’a accordé aucune considération. «Ki point of order bidon to pé demandé ?» s’est enquis le député Ramful auprès du député du MSM.
Le député du PTr a alors poursuivi son intervention en rappelant les montants scandaleux dépensés à la Dubaï Expo, qui ont coûté Rs 43 millions, l’affaire Betamax (Rs 6 milliards) ou encore l’achat d’équipements médicaux durant la pandémie du Covid-19 à travers la State Trading Corporation (STC).
Les remerciements et félicitations de Kenny Dhunoo…
Le député de la majorité de CurepipeMidlands n’a pas tari d’éloges pour ses collègues ministres, surtout le PM et le ministre des Finances, hier. Au début de son intervention, il a semblé se perdre dans ses papiers, qu’il li- sait, paraissant avoir même sauté une page. À moins que ce soit son discours qui était décousu. Quoi qu’il en soit, l’index levé, il rappelait les exploits de ses collègues ministres.
Merci à Steven Obeegadoo qui construira 12 000 logements sociaux, tout en lui demandant d’inviter Osman Mahomed à prendre des photos, «lui qui aime prendre en photos les projets du gouvernement», dit-il. Merci à Alan Ganoo pour son projet métro ; merci à Kalpana Koonjoo-Shah, on ne sait pas trop pourquoi. Mais aucune expression de reconnaissance pour Bobby Hurreeram pour l’échangeur de Wooton. Merci au PM pour la suppression de la taxe immobilière municipale. Bravo à Ivan Collendavelloo qui a remporté le procès de «pétition électorale», et «[mes] regrets au MMM qui l’a perdu et a perdu aussi la pétitionnaire Adebiro».
Là, on apprend aussi que Kenny Dhunoo travaillait auparavant au Board of Investment et au Small Farmers Welfare Fund. Toutes nos félicitations !
Les mises en garde de Paul Bérenger
Paul Bérenger a commencé son intervention d’hier sur l’inflation. «Après la campagne de l’opposition, le gouvernement a fait des efforts dans le Budget, mais c’est insuffisant. Ces mesures seront rendues caduques avec l’inflation.» Il souligne que les Rs 1 000 accordées aux salariés gagnant moins de Rs 50 000 mensuellement proviennent de la Contribution sociale généralisée (CSG). Et regrette que des subsides sur certains produits de base ne soient pas renouvelés. Il ne fait pas confiance aux chiffres donnés par le ministre Padayachy et se fie à ceux du Fonds monétaire international. Le déficit budgétaire est plus élevé en réalité, car pour lui, il y a deux budgets : l’officiel, qui ne veut rien dire, et celui des Special Funds d’où on dépensera Rs 23 milliards en 2022-2023. «Il n’y a pas d’argent ni de ministre magique. La vérité, c’est que l’on a emprunté Rs 30 milliards de l’Agence Française de Développement et de la Japan International Corporation Agency. On a pillé les réserves du CEB, de la STC et de la MPA.» Sans parler des Rs 158 milliards puisées des réserves de la Banque centrale, avec pour conséquence, selon lui, une menace de banqueroute de cette institution, et «il a fallu que la roupie soit dévaluée pour rapporter des fonds à la Banque de Maurice. C’est ce qui cause l’inflation galopante».
Le leader du MMM met en garde contre une rétrogradation de notre pays par Moody’s, même s’il reconnaît que le niveau de notre dette extérieure n’a pas atteint celui du Sri Lanka. «Mais il faut arrêter ce glissement vers l’augmen- tation de notre dette.»
Richard Duval: «le Dr Jagutpal adore le chant du coq»
«Le Dr Jagutpal adore le chant du coq. Envisage-t-il de changer de parti avant que le soleil se lève ? Il doit savoir que le PMSD a propulsé le MSM au pouvoir lors des élections depuis 1983 (…) Le gouvernement est un adepte du gaspillage. Les caisses sont vides quand il s’agit d’aider les plus vulnérables alors que l’on dépense de l’argent pour rénover un pont à Curepipe ou le stade de Côte-d’Or.»
Tania Diolle: «notre économie est plus diversifiée que celle des Maldives et des Seychelles»
«L’opposition a tendance à nous comparer aux Seychelles et aux Maldives. Mais notre économie est beaucoup plus diversifiée que ces deux pays qui comptent principalement sur le tourisme (…) L’opposition ne vient pas avec des alternatives et passe son temps à critiquer. Les tortures policières ont également choqué le gouvernement qui n’est pas resté insensible.»
Bobby Hurreeram: «krapo pé déklar bef
«Il me semble que la course au leadership du Parti travailliste est ouverte. Si mon ami, l’honorable Rajesh Bhagwan était ici ce soir, il aurait dit : ‘‘Krapo pé déklar bef.’’ Et certainement, ce n’est pas en hurlant plus fort que cela deviendra une réalité. On parle de Rs 1 milliard, Rs 15 milliards et Rs 8 milliards, mais disons-le aujourd’hui à la population, sur deux ans de baisse d’exportations de biens et services, notre pays a perdu 140 à 150 milliards de roupies.»
Mahen Seeruttun: «l’opposition se contredit»
«Je ne comprends pas cette opposition qui se contredit. Tantôt, elle dit où le gouvernement obtiendra l’argent pour financer le Budget et tantôt, elle avance que le ministre des Finances dispose d’un trésor de guerre. Certains soulignent que le gouvernement aurait dû enlever des taxes sur le carburant, mais si tel est le cas, la bonbonne de gaz de 12 kilos se vendra à Rs 609. Un kilo de la farine se vendra à Rs 14 au lieu de Rs 4,85 et un kilo du riz à Rs 13,10 au lieu de Rs 5,40.»
Franco Quirin: «les casinos repaires de prédateurs»
«Je suis outré de voir ce qui s’est passé aux Casinos de Maurice. Autrefois considérés comme un fleuron parmi les entreprises mauriciennes, ceux-ci se sont aujourd’hui transformés en repaires pour prédateurs sexuels et incompétents en tous genres.»
Teenah Jutton: «les gens sont plus que satisfaits»
«Même Paul Bérenger dit qu’il y a eu des efforts. Malheureusement, il dit que c’est insuffisant. Les gens sont plus que satisfaits. Les provisions de ce Budget ont dépassé les attentes générales de la population.»
Patrick Assirvaden: «combien de temps dureront les Rs 1 000 ?»
«Les Mauriciens souffrent en général. Les familles passent par des moments difficiles. Les Rs 1000 dureront combien de temps ? La dépréciation de la roupie tue, comme un cancer, le budget familial chaque mois. Rien n’a été fait pour alléger le fardeau, pour soulager les familles (…)»
Gilbert Bablee: «le PM a fait ouvrir les coffres»
«Le peuple a faim. Le gouvernement ne peut garder le silence. Le Premier ministre a fait ouvrir les coffres, réserves de la banque, pour soutenir son peuple. Malgré les attaques gratuites de certains membres de l’opposition, le gouvernement a fait le choix d’ouvrir les vannes pour venir en aide à une population en grande détresse. Le gouvernement reste aux côtés de son peuple dans les moments d’allégresse et de détresse. (…)»
Ehsan Juman: «apprenti chauffeur»
«La situation est difficile, compliquée. Ce qu’on attend de ce gouvernement et du ministre des Finances c’est de la transparence (…) A-t-on fait un inventaire pour rationner l’huile ? Le ministre Callichurn choisit de rationner d’abord puis de faire l’inventaire (…) Il y a pénurie en vue. On découvre que sur le bateau, il n’y a pas de capitaine mais un apprenti chauffeur (…)»
Sudheer Maudhoo: «quel exploit !»
`«Le ministre Padayachy a, une fois de plus, prouvé qu’il est le ministre des Finances dont le pays a besoin en ces moments difficiles (…) Feu SAJ était un homme d’action. Navin Ramgoolam ne lui arrive pas à la cheville (…) Le monde s’est mis debout pour l’acclamer sur la question des Chagos. Quel exploit ! Le 3 septembre 2018, à l’âge de 88 ans, feu SAJ n’a pas hésité à porter sa robe d’avocat pour défendre la cause chagossienne dans une cour de justice. Le peuple se rappelle affectueusement de SAJ. Il restera dans le cœur des Mauriciens.» l
Patrice Armance: «le père du désastre économique»
«Le ministre des Finances est le père incontesté du désastre économique, qui est le bébé du MSM et de ses alliés. La dévaluation de la roupie, la perte de crédibilité, la perte de pouvoir d’achat (…) C’est un gouvernement sans cœur qui va laisser un peuple à genoux. Je veux répondre au député Léopold qui a passé une majeure partie de son discours à critiquer le PMSD et son ancien leader Sir Gaëtan Duval. C’était un homme reconnu à travers le monde et qui a beaucoup contribué pour le peuple de Rodrigues. Je peux comprendre votre amertume car le coq chante haut et fort à Rodrigues.»
Kavi Doolub: «billet Rs 1000 …»
«En écoutant l’honorable Armance, je me demande comment il a pu dire que ce billet de mille roupies est sans valeur alors qu’il présente l’effigie de sir Gaëtan Duval. Ce Budget 2022-23 répond aux attentes. Ce Budget a le moyen de répondre à de nombreux défis et consolidera la résilience de notre économie. La cherté de la vie est une réalité. Mais l’économie marche bien et pour preuve, un hypermarché va ouvrir ses portes à Ébène bientôt.»
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