Elle a fait tout le chemin de Beau-Bassin à Britannia, a défié le froid et le temps, pour ne pas rater le mariage de ses proches, Yevanen et Shivani Virasami, dimanche dernier. Coquette, elle se savait attendue. Ponama Curpen, 104 ans, a surpris l’assistance quand elle a rejoint l’animateur-comédien-chanteur Alain Narainsamy pour se livrer à quelques pas de danse. La petite assistance de privilégiés a été agréablement surprise.

Britannia, selon ses proches, demeure l’un de ses endroits préférés. Le temps y est figé, à travers des champs de canne à sucre et du vieux moulin. La culture d’antan n’a pas pris une ride, contrairement au béton, qui a envahi nos villes. «Zamé mo ti pou rat enn program dan Britannia. Sa rapel mwa mo lanfans», nous a confié Ponama Curpen.

Sa démarche et son ton enjoué évoquent les traces qu’on laisse derrière soi, à l’image de ces traditions évocatrices de tant de souvenirs. Tantine Ponama transmet aussi l’idée qu’il faut ralentir et profiter de sa vie tranquillement. De se contenter de bien manger, de bien dormir, de danser avec ses proches, de construire son expérience progressivement, d’être bien entouré et de mener une vie qui nous apporte le sourire et non pas le stress.

Pour notre centenaire, rien ne nous oblige à poursuivre de grands rêves. Mener une vie modeste peut se révéler aussi satisfaisant. Du moins, vu de sa longue perspective…