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La BoM menacerait de révoquer le «board» si le bras-de-fer avec le CEO Mc Allister continue

1 juillet 2022, 22:17

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La BoM menacerait de révoquer le «board» si le bras-de-fer avec le CEO Mc Allister continue

La situation à la banque AfrAsia ne semble pas se décanter. Son CEO nie avoir démissionné,contredisant ainsi l’annonce du «board» de la banque. Par ailleurs, la banque centrale réclame des éclaircissements d’AfrAsia et menace de sanctionner son «board»

On assiste à une drôle de situation à la direction d’AfrAsia Bank. Alors que le board a fait croire mardi que Malachy Mc Allister avait soumis sa démission pour des raisons personnelles et annoncé Thierry Vallet comme suppléant, voilà qu’on assiste à un revirement dans cette affaire. Pour preuve, la communication du CEO sortant soumise à la presse, qui nie sa démission et confirme au contraire que le board aurait «abrutptly and wrongfully terminated» son contrat.

Face à cette situation, la Banque de Maurice (BoM), qui suit cette affaire de près, monte au créneau pour réclamer, nous dit-on, des éclaircissements sur les événements qui ont conduit à la démission du CEO. Pire, BoM Tower n’aurait pas apprécié que la décision du board de se passer de Malachy Mc Allister, et communiquée en interne au personnel d’AfrAsia, mardi, n’ait pas été communiquée à la BoM, comme le veut la procédure pour toute nomination et démission d’un CEO et d’un chairman du board d’un établissement bancaire.

Du coup, des explications sont recherchées auprès du board d’AfrAsia dans cette affaire. Au cas contraire et si un terrain d’entente n’est pas trouvé entre le CEO et le board, ce dernier ferait l’objet d’une révocation. En fait, selon nos recoupements d’informations, Malachy Mc Allister aurait été victime de pratiques de mauvaise gouvernance au sein d’AfrAsia. Pour cause, certains directeurs du board se seraient permis de s’ingérer dans le day-to-day management de l’institution en s’appropriant même le rôle du CEO.

Cette situation n’aurait pas plu au CEO, qui rappelle au passage à qui veut l’entendre qu’il était «deeply unhappy with the current state of affairs (…) and that if solutions to the problems he faced could not be found, he did not see himself continuing in his role». La suite, on la connaît. Il n’y a pas eu visiblement de négociations pour une sortie honorable du CEO ; son nom et profil ont été enlevés du site Web de la banque et le communiqué promis par les services de communication de celle-ci se fait toujours attendre plus de 48 heures après l’annonce de sa démission.

Si ses accusations s’avèrent, certains observateurs estiment qu’elles seraient très embarrassantes pour le principal actionnaire de la banque, le groupe IBL. D’autant plus que son CEO, Arnaud Lagesse, a été dans le passé chairman du comité sur la bonne gouvernance. Comprenne qui pourra.

Certes, ces nouvelles turbulences ouvrent une nouvelle phase d’instabilité pour cet établissement bancaire qui se voit condamné à faire du damage control même si financièrement AfrAsia Bank a maintenu une performance stable ces derniers mois. Notamment pour les neuf mois se terminant au 31 mars 2022 avec un bénéfice net après impôts de Rs 1 milliard. Malachy Mc Allister avait attribué cette performance «au modèle d’entreprise diversifié et résilient de la banque, avec une structure financière solide construite au fil des ans et ses engagements durables en faveur de l’orientation client en tant que priorité de l’entreprise».

Affaire à suivre.