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Baie-Jacotet: la «landing station» au cœur de la «survey-llance»
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Baie-Jacotet: la «landing station» au cœur de la «survey-llance»
Incursion à Baie-Jacotet. Voyons voir de plus près cette «landing station» si stratégique pour le pays.
Une semaine après la démission de Sherry Singh, le Premier ministre a fait trois déclarations contradictoires. Peut-être la plus controversée d’entre elles a été sa confirmation d’une conversation téléphonique avec ce dernier, pendant le mois d’avril, pour une demande d’autorisation d’une équipe technique d’une tierce partie pour avoir accès au réseau de Mauritius Telecom, à la station de Baie-Jacotet, afin de faire un «survey», mettant les communications du pays sous surveillance, sous prétexte de consolider la sécurité nationale. Il a néanmoins précisé qu’il n’y a eu aucune conversation à propos du «sniffing» d’équipement.
Direction cette célèbre «landing station» à Baie-Jacotet, en face de la plage qui mène à l’îlot Sancho, une île presque paradisiaque qui semble assister à des opérations pas si agréables. L’accès est refusé à quiconque, y compris aux journalistes, souhaite entrer dans ces bâtiments «privilégiés» et «extrêmement importants». Du moins, c’est ce qu’indique le tableau explicite «Restricted Area, Keep Out». Si cela ne suffit pas, les hautes clôtures murales en béton avec des fils électriques ne peuvent pas le rendre plus clair. Nous parvenons cependant à prendre des photos depuis le portail d’entrée, en face duquel est stationné un véhicule militaire de la Special Mobile Force comme pour nous rappeler que le gouvernement est bien au garde-à-vous et contrôle minutieusement l’accès aux locaux, aussi gardés par des nombreuses caméras de surveillance. Qui, nous sommes sûrs, sont fonctionnelles, contrairement à celles installées dans certains lieux.
À droite de la station se trouve un poste de police de trois étages. Celui-ci semble désert et sa hauteur idéale pour que si policiers y a, ces derniers puissent voir sans être vus. Pas loin, le quadricolore qui flotte rassure. À gauche de ce local isolé, le bureau de Mauritius Telecom, avec son nom bien visible, nous rappelle l’amitié de 15 ans, jusqu’ici inébranlable, de son ex-PDG avec l’actuel Premier ministre.
Pour rappel, Mauritius Telecom est membre fondateur du SAT3/WASC/ SAFE, avec plus de 30 opérateurs de téléphonie. Le câble SAFE – couvrant plus de 13 000 kilomètres et reliant la Malaisie à l’Inde, puis l’Inde à Baie-Jacotet, jusqu’à l’île de la Réunion et enfin l’Afrique-du-Sud et au-delà – a été mis en route en 2002 pour permettre d’accéder un réseau international. La voie goudronnée bien structurée de la porte principale, rouillée et peinte en bleu, à l’entrée, avec des fils électriques, mène à l’arrière d’un immeuble du bureau principal. Ce qui est à peine visible depuis l’entrée.
Alors que nous prenons des photos, à l’autre bout de la route sur la plage, un agent de maintenance que nous rencontrons raconte qu’il a assisté à l’installation du câble de fibre optique sous-marin. Celuici passe à côté de l’îlot Sancho et s’enfonce sous le bâtiment principal de la landing station.
À côté de ce bâtiment principal, une petite ruelle déserte nous mène à l’arrière. Au milieu des grands arbres et buissons tout aussi hauts se cachent trois radars blancs gigantesques. Leur accès est également protégé par de hautes clôtures murales avec des fils électriques. L’atmosphère extérieure semble plutôt paisible et calme, mais menaçante, avec une forte sécurité autour du bâtiment. En marchant vers l’arrière, sur un sentier sinueux au milieu des buissons, seul le bruit de ses propres pas peut être entendu. En faisant un petit saut pour jeter un coup d’œil à l’intérieur de l’enceinte, seuls quelques conteneurs métalliques rouillés et peints en bleu s’offrent à notre vue.
L’endroit est si inaccessible et calme, mais fortement sécurisé, que d’instinct l’on pense être surveillé en tout temps. Brillante «survey-llance»
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