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Les phrases choc de Sherry Singh

13 juillet 2022, 10:11

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Les phrases choc de Sherry Singh

Ci-dessous quelques verbatims de l’ex-CEO de Mauritius Telecom en live sur le plateau de l’express, hier:

«Le câble SAFE est le poumon en termes de communication à Maurice (…) Si l’on intercepte le trafic à Baie-Jacotet et on le donne à une third-party, elle pourra intercepter le trafic entrant et sortant, ce qui veut dire que demain, elle pourra influencer un gouvernement.»

«Baie-Jacotet est un endroit sensible. Lorsque j’ai reçu la lettre du Premier ministre demandant les détails sur le lieu, je suis parti à la rencontre du Secterary to Cabinet, qui est aussi le Chairman. Je lui ai dit de faire attention car je ne suis pas sûr qu’il comprenne les implications. Pour la sécurité nationale, il ne faudrait pas partager les informations avec n’importe qui.»

«Dans les deux lettres du PMO, il n’y avait aucune mention de survey physique. C’était uniquement la demande d’une série d’informations sur Baie-Jacotet.»

«Le 14 avril, le Chairman m’informe qu’il y a une équipe technique indienne qui est venue et qu’elle souhaite réaliser un survey à Baie-Jacotet. J’ai été surpris car j’avais déjà donné les informations, et maintenant, on vient me dire qu’il y aura un survey.»

«Un fonctionnaire du PMO accompagné d’un Monsieur ki éna enn gro moustas sont venus à ma rencontre dans mon bureau. (…) Je demande à Monsieur Moustache quel est le but de ce survey. Il est le leader de l’équipe technique. Il m’a expliqué qu’il est venu analyser le set-up technique de SAFE et le trafic pour pouvoir calibrer les équipements qu’ils comptaient installer plus tard. Je lui ai demandé la raison. Il m’a dit que c’est un appareil qui peut capter le trafic entrant et sortant, en d’autres mots, c’est ce qu’on appelle sniffing, pour des raisons de sécurité.»

«On n’a pas de cadre légal pour cela. Et, deuxièmement, je n’ai aucune instruction formelle pour laisser ce type de survey. Je lui ai expliqué que le câble appartient à un consortium. Pour ces raisons, je ne pouvais pas lui laisser réaliser un survey sur le câble SAFE. Il m’a dit qu’il faut que je règle cela avec mon gouvernement.»

«Le 15 avril, le PM m’appelle. Il me dit : ‘‘Ki arivé? Mo’nn tann dir to pé réfiz aksé a bann dimounn mo pé avoyé?’’ Je lui ai demandé s’il a été briefé sur ce qu’ils veulent faire. Je lui ai alors expliqué. Ils voulaient faire une intervention physique sur le câble SAFE (…) et que cela peut créer un incident diplomatique car le câble appartient à un consortium. (…) Je lui ai dit que je ne vais accepter aucun appareil à Baie-Jacotet sous aucun prétexte. Je ne vais pas prendre cette responsabilité. Il m’a dit qu’il va prendre la responsabilité et si moi je ne peux pas, il va devoir prendre des dispositions.»

«Le PM, qui est ministre de l’Intérieur, m’a demandé de donner accès pour une intervention physique. Ce n’était pas pour installer un appareil. C’était un survey pour calibrer l’appareil qui sera installé. Cette intervention est illégale. (…) J’ai demandé à mon collègue d’accompagner la délégation pour s’assurer qu’elle n’installe rien.»

«Je n’ai pas informé le board car je n’avais rien d’officiel. On what basis j’allais les informer ?»

«Il y a des vidéos de CCTV qui montrent que l’équipe étrangère, accompagnée de l’équipe de MT, était à Baie-Jacotet à 12 h 59 et à 18 h 52, lorsqu’ils sortaient, on voit clairement les visages des membres de l’équipe, dont Monsieur Moustache.»

«Nous parlons de quel type de survey ? À Baie-Jacotet, il y a la sécurité, gérée par la SMF, et l’aspect technique, qui concerne la sécurité des données. Ce que le PM n’a pas dit au Parlement, c’est qu’aucune correspondance ne faisait mention d’un survey physique. Vous ne pouvez pas faire cela sans écrire à l’opérateur.»

«Le PM a confirmé que j’ai refusé l’accès. Je suis un nominé. S’il y avait une demande formelle, il n’y avait pas de raison pour refuser. Il a aussi accepté que c’est sous ses instructions que j’ai donné l’accès.»

«Nous comprenons tous c’est quoi un survey. Le PM a dit qu’il a demandé l’assistance d’un autre pays pour la sécurité nationale. Si on a un problème de sécurité nationale, d’où ça vient ? Si c’était le cas, il devait y avoir des correspondances avec le pays en question. Jusqu’à présent, il n’y a pas de preuves dans ce sens. Puis, lorsque vous appelez le chef d’État d’un autre pays pour demander de l’aide technique, nous parlons de quel type de techniciens ? Est-ce en télécommunication ? Networking ? Vous pensez que c’est simplement ‘Mo éna enn problem sékirité nasional-la, to kav avoy enn ti lékip?’»

«N’importe quelle intervention sur le câble SAFE doit passer par le consortium. La demande doit être faite 14 jours avant. Cela appartient à un consortium. On ne peut pas y toucher. En cas de problème, il faut informer le consortium. Cela ne passe pas par une conversation téléphonique.»

«Du moment qu’ils expliquent qu’ils vont se connecter au ré- seau pour contrôler le trafic, c’est automatiquement du sniffing.»

«Le premier délit est d’avoir donné les instructions à une équipe étrangère pour avoir accès à une restricted area sans demande formelle et sans permission du consortium. Le deuxième est qu’on n’a pas le droit de faire une intervention sur le câble sans l’aval du consortium.»

«Il y a eu plusieurs interventions sur notre réseau pour comprendre notre trafic. C’est illégal.»

«Lorsque vous faites une intervention sur un réseau ou un serveur, cela laisse une trace. Naturellement, j’ai les preuves de l’intervention pendant les six heures que les techniciens étaient sur place. Cela prouve sans aucun doute qu’il y a eu une intervention. Même si vous invoquez l’intérêt national, vous serez toujours en dehors de votre juridiction. Vous serez toujours dans l’illégalité.»