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Cherté de la vie: les allocations supplémentaires inadéquates face à la hausse des prix
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Cherté de la vie: les allocations supplémentaires inadéquates face à la hausse des prix
Tous les employés touchant jusqu’à Rs 50 000 brut auront droit à une allocation de Rs 1 000. Idem pour les parents ayant un nouveau-né à partir du 1er juillet. Les pensionnés, eux, ont bénéficié d’une majoration de Rs 1 000 et de Rs 2 000 pour ceux de 65 ans. Les consommateurs subissant l’envolée des prix, c’est une des mesures budgétaires 2022-2023 qui a retenu leur attention. Si celle-ci a plu au début, toutefois, avec la hausse incessante des prix, elle fait de moins en moins l’unanimité. Voire considérée comme nulle.
Rs 1 000, avec la fin des subventions, et, par conséquent, une augmentation exponentielle des prix des produits essentiels et courants, est-ce suffisant ? Une semaine après les premiers décaissements, l’allocation annoncée dans le Budget 2022-23 sert-elle son but ? Celui de soulager les consommateurs et augmenter leur pouvoir d’achat. Ces derniers n’en sont pas convaincus ; certains soulignant son inefficacité...
Sweety, une habitante de Vacoas qui vient de donner naissance à son premier enfant, fait partie de ceux qui jugent l’allocation de Rs 1 000 insuffisante.«La vie devient de plus en plus chère. Élever un enfant coûte les yeux de la tête. C’est pour cette raison que beaucoup de personnes préfèrent n’avoir qu’un enfant ou aucun.» Les couches ainsi que le lait et autres produits de base pour bébé coûtent une fortune, poursuit la jeune femme. «En moyenne, il nous faut environ Rs 3 500 à Rs 5 000 pour élever un enfant», se plaint-elle. Loin du montant proposé, donc, pour encourager les naissances.
Même son de cloche du côté d’Imran, 64 ans, qui touche Rs 10 000 à titre de pension de vieillesse, et qui affirme que cela ne représente rien de nos jours. «Par rapport au coût de la vie, l’allocation supplémentaire de Rs 1 000 n’est pas suffisante. Les produits de base coûtent beaucoup plus cher aujourd’hui. Certes, je suis content d’avoir eu au moins Rs 1 000 au lieu de rien, mais on dépense plus que ça, en payant les factures, en achetant les médicaments, et les produits de première nécessité», dit le Port-Louisien. Il ajoute que le gouvernement devrait soulager les Mauriciens plutôt que de leur compliquer la situation.
Coralie, employée de rayons dans un supermarché, est sur la même longueur d’onde que les deux précédents interlocuteurs. «Bann ti dimounn kouma nou trouv lavi dir. Bann gro palto pe gagn gro lapey zot. Donk zot pa pou remark sa», dit la jeune femme, mère de deux enfants.«Sa alokasion-la sorti depi nou pos. Aujourd’hui, le gouvernement ne peut pas chanter pour dire que c’est lui qui nous a donné cette allocation. De plus, avec Rs 1 000, en allant au supermarché, vous n’avez presque rien.»
Selon le président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs Suttyhudeo Tengur, les Rs 1 000 pour les salariés ne sont pas suffisantes. Il fait ressortir que «le gouvernement aurait dû effectuer une étude pour connaître le montant suffisant». Pour ce qui est de la pension, il rappelle que le gouvernement est déjà en retard concernant son augmentation à Rs 13 500.
En ce qui concerne le voucher sur lequel travaille le ministère du Commerce pour soulager les plus vulnérables, Suttyhudeo Tengur soutient que tout gouvernement sensible et responsable a le devoir de soutenir les pauvres. «S’il ne le fait pas, ce sera un fardeau social.»
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