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Shakeel Mohamed: «Nou pa kapav al dézéné ek enn tifi, kan retourné li ansint!»

14 août 2022, 16:00

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Shakeel Mohamed: «Nou pa kapav al dézéné ek enn tifi, kan retourné li ansint!»

Il a déclaré, cette semaine, qu’il n’est pas au courant des négociations qui ont eu lieu entre les leaders des partis de l’opposition. Dès lors, les interrogations fusent. Froid chez les Rouges ? Est-il sur le départ ?

Allons droit au but. Est-ce qu’il y a un froid au sein du Parti travailliste (PTr) ?

Absolument pas. Il y a uniquement des questions sans réponse. D’ailleurs, il n’y a pas que moi qui me pose des questions. D’autres députés, membres du parti, et nos mandants sont dans la même situation.

Quelles sont vos questions ?

Nou pa kapav al dézéné ek enn tifi, kan retourné li ansint! Par exemple, la question d’une alliance n’était pas à l’agenda, les discussions devaient tourner autour d’une marche. Puis, une entente en marge des élections municipales avait été évoquée. Avant même d’arriver au stade des discussions, il a été annoncé que Navin Ramgoolam serait Premier ministre pendant cinq ans. Donc, de quoi a-t-on discuté ? Cela dit, je ne suis pas contre une alliance pour les municipales, mais il faut qu’on soit au courant des tenants et aboutissants. Est-ce une alliance éventuelle qui ne se concrétisera qu’en cas d’annonce d’élections municipales ? Si c’est le cas, pourquoi 2024 est entrée dans le débat ? Puis, il y a aussi d’autres questions en suspense. Est-ce que la question du poste de leader de l’opposition et du whip a été abordée, puisqu’à un moment, c’était sur la table.

Si une alliance PTr-MMM-PMSD se concrétise vraiment, serez-vous à l’aise au sein de cette formation ?

Moi, je serai à l’aise avec ce que la majorité décide. Mais je pense que nous passons à côté du débat. Ce qui est important, ce n’est pas la composition du regroupement, mais son niveau de sérieux et sa capacité à s’adresser aux questions urgentes. Depuis le temps, l’électorat en a assez du gouvernement actuel. Mais regardons la réalité en face. Elle reste sur sa faim même lorsqu’elle se tourne vers l’opposition. Il n’y a pas de proposition qui convient. Donc, il faudrait tout d’abord avoir ce que le regroupement peut proposer pour changer fondamentalement et radicalement le système.

Quels changements faudrait-il ?

Déjà, disons merci à Pravind Jugnauth, car il a tellement abusé du système qu’il nous a montré ses limites. Mais aujourd’hui, si n’importe qui, même Navin Ramgoolam, vient et demande simplement à l’électorat de le choisir pour remplacer Pravind Jugnauth, sans proposer des changements, il aura tort. Il faudrait déjà interdire la nomination des proches. Il faut plus de transparence quant aux promotions. Le changement doit être profond.

Dans l’éventualité de la victoire de l’alliance de l’opposition, vous ferez partie des «decision makers». Quels changements proposez-vous de mettre en place ?

Je n’en sais rien ! Je ne sais même pas ce dont on a discuté, comment savoir si je ferais partie d’un gouvernement ? Mais encore une fois, on s’égare. Je reste persuadé qu’il faut un rassemblement de l’opposition, mais pas uniquement du PTr, MMM et PMSD. Il faut ouvrir les discussions à l’opposition extraparlementaire, aux ONG et la société civile car personne n’a le monopole des bonnes idées.

Même Roshi Bhadain et Sherry Singh ?

Je rejoins les propos de Xavier Duval sur ce point. Sherry Singh est crédible. Quant à Roshi Bhadain, nous avons eu des différends politiques. J’avais des reproches à lui faire, et je l’ai fait. Mais c’est un politicien qui a un dynamisme, des idées et la passion. En ce moment, nous devons mettre de côté nos différences et work on our commonalities.