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Allégations de trafic de drogue: le trajet d’Akil Bissessur reconstitué

27 août 2022, 19:00

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Allégations de trafic de drogue: le trajet d’Akil Bissessur reconstitué

Selon des sources policières, Akil Bissessur était sous surveillance depuis reconstitué au moins trois semaines. Chaque vendredi, il faisait le trajet de Quatre-Bornes à plusieurs villages de l’ouest en voiture.

Le vendredi 19 août, date à laquelle la Special Striking Team a procédé à l’arrestation de l’homme de loi et de sa compagne Doomila Moheeputh, les deux avaient quitté Quatre-Bornes à bord de la voiture de la femme. En route, ils conduisaient à tour de rôle. De Quatre-Bornes, ils se seraient rendus à Tamarin. Là, Akil Bissessur, selon la police, est descendu de la voiture et est revenu avec un sac. Puis, à Bambous, le couple s’est arrêté de nouveau et l’avocat serait descendu une nouvelle fois avec le sac. Le véhicule aurait aussi été aperçu dans les environs de La Ferme et Beaux-Songes. Ces images, explique-t-on, ont pu être retracées grâce aux caméras Safe City, qui fonctionnaient bien ce soir-là.

La vitesse d’analyse interpelle

Dans une déclaration, Vidhu Madhub-Dassyne avait expliqué que les analyses du Forensic Science Laboratory peuvent prendre moins de 24 heures. Dans la foulée, elle a expliqué que les saisies dont la valeur dépasse Rs 100 000 ne sont pas conservées au FSL, mais avec la police. Raison pour laquelle dans certains cas, les analyses peuvent prendre du temps. «C’est sur rendez-vous que l’Exhibit officer apporte l’échantillon pour une série de procédures : pesage, analyse des scellés, celle de l’intégrité de la preuve, avant même que les exhibits ne soient ouverts. Ce qui prend du temps», avait dit la directrice. Toujours est-il que la drogue saisie chez la compagne d’Akil Bissessur est estimée à Rs 260 000. Comment se fait-il que l’analyse s’est quand même faite rapidement ? Du côté de la police, on avance que la drogue saisie a été remise très vite au laboratoire pour les analyses car l’affaire est considérée comme importante et les motions s’enchaînent devant la cour. Il n’y a pas eu besoin de prise de rendez-vous, vu que tout s’est fait rapidement, dit-on.

Le «synthé» plus cher que le cannabis

Autre point qui interpelle est la valeur de la drogue. «Actuellement, sur le marché, le cannabis plus commun, qui vient de la Réunion ou de l’Afrique du Sud, se vend entre Rs 1 500 et Rs 2 000 le gramme. L’hydroponique se vend un peu plus cher. On en trouve à Rs 2 500 et Rs 3 000», avance un consommateur régulier. Quant aux 52 grammes de drogue synthétique saisis chez Akil Bissessur, l’estimation de la police est de Rs 260 000, ce qui fait Rs 5 000 par gramme. Un prix inconcevable sur le terrain, surtout que le but du «synthé» est d’être plus abordable. Comment est-ce que la police évalue le prix de la drogue ? Au Police Press Office, l’on explique que l’information n’est pas disponible à leur niveau. Un haut gradé de la brigade antidrogue avance que l’ADSU a un barème qu’elle utilise pour l’évaluation. «Nous avons une indicative list. Chaque drogue a un prix. Cela nous permet d’être cohérent dans les enquêtes», dit notre interlocuteur. C’est sur la base de cette liste que les affaires sont débattues en cour. Comment se fait-il que la drogue synthétique saisie chez l’homme de loi se vend à un prix plus élevé que le cannabis ? «Pa nou lanket sa, nou pa kapav koz lor la.»

Cependant, il faut faire ressortir que depuis un certain temps, Rs 5 000 par gramme de drogue synthétique est l’évaluation standard de la police. En janvier, 358 grammes saisis avaient été évalués à Rs 1,8 million. Le 14 mars dernier, 9,86 grammes de drogue de synthèse saisis à Rose-Hill étaient évalués à Rs 49 200, ce qui fait Rs 5 000 par gramme. Le 10 avril, 588 grammes avaient été évalués à Rs 2 940 000.