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Faut-il boycotter le Mondial 2022 ?

14 septembre 2022, 19:00

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Faut-il boycotter le Mondial 2022 ?

Du 20 novembre au 18 décembre, la planète vibrera (ou pas) avec la Coupe du monde de football qui se tiendra au Qatar. Plusieurs personnalités internationales et certains médias, dont le «Quotidien de La Réunion», disent qu’ils boycotteront l’événement. Pourquoi ? Faut-il leur emboîter le pas ? Maurice peut-il se passer de football ? Débat.

Avant  son premier coup de sifflet, la 22e édition du Mondial reçoit déjà un carton rouge. Du moins, de la part de diverses personnalités publiques et groupes médiatiques. Le 8 août, l’ex-footballeur international allemand Philipp Lahm a déclaré qu’il ne se rendra pas au Qatar pour le Mondial 2022, en raison du nonrespect présumé des droits humains par le pays organisateur. «Je ne fais pas partie de la délégation et je n’ai pas l’intention de faire le voyage en tant que supporter.» L’ancien capitaine de la Mannschaft, championne du monde en 2014, et actuel président de l’organisation de l’Euro 2024 en Allemagne, a donc délibérément fait une croix sur cet événement footballistique. Il n’est pas le seul. L’ex-footballeur Éric Cantona se positionne également contre. L’acteur Vincent Lindon a rappelé récemment les valeurs humanistes de la République qui doivent conduire la France et les pays européens qualifiés à boycotter la prochaine Coupe du monde de foot. Les pétitions s’enchaînent.

Dont l’une d’une cinquantaine de personnalités du Gard, dont des élus, d’anciens élus et des personnalités publiques du département. Pour Kathy Guyot, adjointe au maire de Vauvert, cette Coupe du monde au Qatar est une aberration. «Nous sommes dans une situation critique sur le plan environnemental, critique sur le plan social et le Qatar n’est pas un exemple de démocratie, c’est un pays homophobe où les femmes ne sont pas considérées comme des citoyennes à part entière.» Elle a aussi déclaré dans les médias être préoccupée par la manière dont sont traités des milliers de travailleurs migrants venus construire les stades. «Certains vont aller s’asseoir sur des tribunes ou jouer sur des pelouses qui sont tachées de sang. C’est un véritable scandale.»

Faut-il donc boycotter la Coupe du monde de football 2022 ? Vincent Vibert, directeur du Quotidien de La Réunion, publication qui a fêté ses 46 ans d’existence hier, vient d’annoncer le boycott total de cette compétition sportive. À compter de cette date, il n’y aura plus, dans ses colonnes, ni articles, ni publicités évoquant l’aspect sportif du Mondial 2022. Pour quelles raisons ? «Le Quotidien de La Réunion est une publication indépendante. Par rapport à ce que représente cette Coupe du monde par rapport à nos valeurs d’engagement, de respect, de bienveillance, cet événement draine à lui seul des atteintes intolérables du point de vue des droits humains et de la préservation de l’environnement. Conséquemment, le Quotidien ne peut soutenir un tel événement», déclare-t-il. En disant non à la Coupe du monde 2022, il ne s’agit pas de juger un État, une population (quel pays dans le monde oserait se targuer d’être irréprochable ?) mais bien de constater et d’éveiller les consciences à des pratiques qui ne sont plus acceptables et qui sont loin des valeurs du sport, renchérit le directeur médiatique.

«Pourquoi boycotter le Qatar et pas la FIFA»

Avec tant de mordus du ballon rond sur notre sol, Maurice doit-il aussi boycotter le Mondial ? D’ailleurs, l’île pourrait-elle se passer de football ? «C’est vrai que Maurice est un grand supporteur de football. Chacun est libre de sa décision mais il y a aussi la prise de conscience derrière. Quand on voit le sens de la Coupe du monde aussi bien sur les droits humains et son impact environnemental, il faut se questionner. On peut aimer le foot mais regardez la très forte position d’Éric Cantona face à cela», répond Vincent Vibert. Que dit donc Éric Cantona ? En janvier, l’ancien joueur de Manchester United a vivement critiqué l’organisation de la Coupe du monde au Qatar dans les colonnes du Daily Mail. «Au Qatar, il n’y a pas un potentiel de développement, il n’y a rien, ce n’est qu’une question d’argent…»

La catastrophe humaine que représente aussi la construction des stades, avec plus de 6 000 ouvriers décédés, constitue également une des sources du dégoût d’Éric Cantona pour une édition qu’il ne regardera pas. Selon le site Ouest France, depuis l’attribution de la compétition au Qatar en 2010, plus de 6 500 travailleurs migrants seraient morts sur les chantiers. Des décès imputables à une chaleur trop intense, des chutes et des insuffisances cardiaques, entre autres. «Ce n’est qu’une question d’argent et la façon dont ils ont traité les gens ayant construit les stades, c’est horrible. Des milliers de personnes sont mortes. Et pourtant, nous allons célébrer cette Coupe du monde», a ajouté l’ex-footballeur.

De son côté, Erickson Mooneeapillay, président de Dis-Moi Maurice, estime que l’organisation du Mondial 2022 doit être faite d’une façon éthique. «Cela dit, je ne pense pas que ce soit suffisant de boycotter la Coupe du monde. Je pense que la Fédération Internationale de la Football Association (FIFA) doit imposer au pays hôte de dédommager les familles dont les proches ont été victimes d’accidents.»

Doit-on donc suivre ses pas et mettre hors-jeu le Mondial 2022 ? Asir Fatagar, porte-parole de Sportsry, dirigé par The Independent à Singapour, s’y oppose. «Nous ne devons pas boycotter le moindre événement sportif sur la base de certains agendas politiques contre quelques pays. Si des médias spécifiques non impliqués sur le plan footballistique s’opposent à la diffusion, qu’ils le fassent. Même si certaines publications européennes le font, nous allons camper sur notre position et faire ce qu’il faut comme nous sommes dans un monde libre.» Pour lui, le Qatar a remporté le droit d’accueillir cette compétition de manière juste et honnête. Ce pays a fait de son mieux pour accommoder le monde pour cela. «Sportsry, qui est un site sportif, en fera la couverture médiatique. Je m’interroge sur les autres médias : pourquoi boycotter le Qatar et pas la FIFA car c’est cette fédération qui a accordé les droits à ce pays d’y organiser le Mondial 2022 ?»

Il remet en question la dimension de droits humains dans ce débat. Pourquoi l’Europe peut maltraiter certains réfugiés et défendre les droits des travailleurs qui ne peuvent même pas y décrocher un emploi ? Bannir la Coupe du monde symbolise aussi proscrire les livestreams télévisés. Ce qui serait une catastrophe commerciale et en période de récession, personne ne peut se le permettre. Et Maurice dans tout ça ? «Honnêtement, je ne crois pas que Maurice pourrait y procéder. Un embargo immédiat sur le Mondial 2022 ne tiendra pas non plus. Les fans vouent une véritable passion au football et ce n’est pas limité à Maurice. Bien d’autres pays comme la Malaisie, Singapour, l’Indonésie, la Thaïlande sont fidélisés à la Coupe du monde de football avec des supporters masculins comme féminins», confie Asir Fatagar.

Qu’en est-il de l’argument écologique appelant à boycotter le Mondial 2022 ? Sunil Dowarkasing, expert en développement soutenable, affirme que l’engagement climatique de la FIFA pour la compétition au Qatar semble caduc. «Car les nouveaux sept stades construits et le huitième qui a été rénové émettront huit fois plus d’émissions de carbone que le taux déclaré officiellement. Puis, l’aménagement des espaces verts artificiels n’absorbera pas le carbone. C’est un autre gros faux pas.»

Selon lui, les organisateurs du Mondial 2022 ont négocié avec le Global Carbon Council qui alloue des crédits pour offset les émissions de carbone. Pour la première fois, cet organisme a accordé 1,8 million de crédits. «Par ses transactions mondiales passées, le nombre était de 130 000 crédits. Celui accordé au Qatar est largement exagéré et probablement non réalisable selon les écologistes et observateurs. L’engagement climatique ne tient pas.» Considérant que le Qatar, une oil-based economy, n’est pas un modèle en lui-même, notre interlocuteur estime que cette nation ne rejoint pas les normes et standards d’engagements environnementaux et climatiques.

De plus, ce pays recevra des millions de spectateurs alors que ses hôtels ne disposent que de 130 000 chambres. Ces derniers devront loger dans des pays avoisinants. «Qatar Airlines devra effectuer 160 vols additionnels pour amener les supporteurs aux matchs. Qu’advient-il des émissions carbone de ces vols ? Ce sera très élevé. Le Quotidien a raison sur sa position relative aux arguments écologiques.» Cette Coupe du monde générera 3,6 millions de tonnes de gaz à effet de serre, qui équivalent à 1,5 million de plus que la Russie, pays organisateur en 2018. Amoureux du football, Sunil Dowarkasing souligne qu’il ne faut pas forcément mettre à l’index l’événement. Cependant, les organisations doivent assumer leurs responsabilités et corriger les anomalies nécessaires en marge du coup d’envoi en novembre.

Finalement, c’est tout le «foot system» qu’il serait peut-être temps de repenser…

Levée de boucliers des supporters mauriciens

<p><em>&laquo;Impensable de rater un match en direct !&raquo;</em></p>

<p>La Coupe du monde football a-t-elle le même impact en France, à La Réunion et à Maurice ? Il convient peut-être de se poser cette question avant d&rsquo;anticiper un éventuel boycott du Mondial 2022 au Qatar, qui approche à grands pas.</p>

<p>Maurice est un pays qui adore le football, une culture dont nous avons hérité de l&rsquo;Angleterre, puisque le football anglais a commencé à être suivi assidûment chez nous à travers les ondes, via BBC Radio, dans les années 70. Au fil du temps, la Premier League est devenue sacrée et la plupart des Mauriciens se rangent sans honte derrière Liverpool, Manchester United, voire d&rsquo;autres équipes (Arsenal, Chelsea, Manchester City, etc.).</p>

<p>Ces mêmes stars du football anglais sont celles qui brillent lors des Coupes du monde, ce qui en fait un événement incontournable. <em>&laquo;Il est impensable de rater un match d&rsquo;un Mondial en direct à la télé, que ce soit au Qatar, ou je ne sais où ! Tous les quatre ans, les Mauriciens prennent leurs congés s&rsquo;il le faut, mais la Coupe du monde est un &lsquo;must&rsquo;</em>&raquo;, nous explique Teddy Maruthamuthee, fan de l&rsquo;Angleterre habitant Roches-Brunes.</p>

<p><strong>Samir Sobha </strong>: &laquo;<em>Engouement extraordinaire chez les jeunes&raquo;</em></p>

<p>Le président de la Mauritius Football Association (MFA), Samir Sobha, confirme que chaque Coupe du monde suscite un engouement indescriptible chez nous. <em>&laquo;La Coupe du monde déchaîne toujours les passions des supporters. Les jeunes adorent ça. Vous n&rsquo;avez qu&rsquo;à regarder sur les réseaux sociaux, ils ne parlent que de ça ! Après chaque Mondial, l&rsquo;engouement créé est extraordinaire, beaucoup de jeunes se mettent à taper dans un ballon. Le nombre de licenciés explose.&raquo;</em></p>

<p>Le <em>big boss </em>de la MFA ne comprend pas que nos voisins du Quotidien boycottent le Mondial 2022 au Qatar : &laquo;<em>C&rsquo;est étrange&hellip; Pourtant, la France championne du monde en titre participera bien au Mondial 2022 non ? Et sera même l&rsquo;une des grandes favorites pour le titre n&rsquo;est-ce pas ? Je crois que le cas du Quotidien est un cas isolé. Les autres médias ne boycotteront pas la Coupe du monde.&raquo;</em></p>

<p>Fan de l&rsquo;Argentine après les Mondiaux de 1986 et 1990, Samir Sobha raconte qu&rsquo;il est devenu lui-même un mordu du ballon rond en regardant les exploits de Diego Maradona lorsqu&rsquo;il avait huit ans : &laquo;L<em>&rsquo;Argentine est la première équipe qui m&rsquo;a fait vibrer et Diego celui qui m&rsquo;a fait rêver. J&rsquo;aimerais bien qu&rsquo;une équipe africaine brille cette fois&hellip;&raquo;</em></p>

<p><strong>Claude Julie </strong><em><strong>: </strong>&laquo;On ne mélange pas sport et politique&raquo;</em></p>

<p>À 82 ans, Claude Julie a longtemps été le doyen des journalistes sportifs du pays avec quelque 28 ans de service à écrire des comptes rendus de match de première division pour l&rsquo;express, avant de prendre une retraite méritée. Pour lui, il faut toujours se garder de mélanger sport et politique.</p>

<p><em>&laquo;Boycotter la Coupe du monde au Qatar ? Pourquoi ça ? Moi, j&rsquo;ai tout le temps séparé la politique et le sport. On est à la veille de l&rsquo;événement et on veut faire un boycottage ? C&rsquo;est un peu tard !&raquo;</em> réagit ce fan d&rsquo;Arsenal et du Brésil.</p>

<p>&laquo;<em>Le sport resserre les liens d&rsquo;amitié entre les équipes, entre les peuples. Boycotter le Mondial serait un beau gâchis ! Aucun fan de foot et de sport ne peut cautionner ça. Je suis d&rsquo;accord que le problème du Qatar avec les travailleurs qui ont construit les stades aurait pu être géré autrement, c&rsquo;est très regrettable, mais le sport et le Mondial ne peuvent pas servir de bouc émissaire maintenant.&raquo;</em></p>

<p>Comme d&rsquo;habitude, Claude Julie sera bien installé devant son petit écran et ne manquera pas une miette du spectacle à la minovembre. &laquo;<em>La Coupe du monde, c&rsquo;est l&rsquo;événement sportif phare. Devant les Jeux olympiques pour moi. C&rsquo;est une fête que chaque Mauricien attend tous les quatre ans. Le plus beau Mondial reste celui de 1970, lorsque le Brésil bat l&rsquo;Italie 4-1 avec la meilleure qualité de jeu pratiquée à ce jour et l&rsquo;éclosion de Pel</em>é.&raquo; Il finit par souffler un petit &laquo;tip&raquo; pour les fans. &laquo;Même si j&rsquo;aime le Brésil, je n&rsquo;aime pas la Seleçao actuelle, des joueurs comme Richarlison et Firmino ne sont pas à la hauteur de ce maillot. Je miserais plutôt sur l&rsquo;Allemagne&hellip;&raquo; Dur, dur de trouver un fan mauricien qui va fermer volontairement les yeux sur les matches au Qatar.</p>

<p><strong>L&rsquo;œil de la rédaction sportive</strong></p>

<p>Pourquoi il ne faut pas&hellip;</p>

<p><strong>Stany Maurice : &laquo;Très lourd de conséquences&raquo; </strong></p>

<p>&laquo;D&rsquo;un point de vue économique, difficile de dire non à une Coupe du monde. Les enjeux sont énormes. Soyons honnêtes, par les temps qui courent, les médias sont dans une période difficile et très peu peuvent refuser des sponsors et de la publicité. Boycotter un tel événement serait très lourd de conséquences.&raquo;</p>

<p><strong>Jason Chellen : &laquo;Devoir d&rsquo;informer avant tout&raquo;</strong></p>

<p>&laquo;D&rsquo;où ça sort ? S&rsquo;il faut boycotter des événements sportifs parce que le pays ne respecte pas certaines injustices c&rsquo;est de l&rsquo;enfantillage. Il y a eu plusieurs événements dans le passé où cela aurait dû être le cas comme les JO de Pékin. Un journal a le devoir d&rsquo;informer son lectorat, envers et contre tout. Point. Sinon on change de métier et on écrit des romans-fictions.&raquo;</p>

<p><strong>Stéphane Benoît : &laquo;Arrêtons de politiser les choses&raquo; </strong></p>

<p>&laquo;Il faut arrêter de politiser le sport et voir les choses d&rsquo;un point de vue sportif d&rsquo;abord. Nous avons déjà souffert du Covid pendant deux ans, revenons aux considérations sportives. Les idées avancées pour boycotter la Coupe du monde peuvent être valables, que ce soit pour les droits de l&rsquo;homme ou l&rsquo;écologie, mais pourquoi soulever cela maintenant ? Pourquoi on n&rsquo;annule pas les courses de Formule 1 aussi ? Cela ne pollue pas peut-être ?&raquo;</p>

<p><strong>Benoît Thomas : &laquo;Contre toute forme d&rsquo;exploitation&raquo;</strong></p>

<p>&laquo;Non, s&rsquo;il fallait boycotter le Mondial au Qatar, il aurait fallu en boycotter plusieurs avant. Chaque grand événement arrive avec son lot de controverses et de crises sociales : Afrique du Sud, Brésil, Russie. À chaque fois, il y avait des polémiques en amont. Le sport doit triompher de tout ça. The show must go on. D&rsquo;un point de vue personnel, je suis tout fait contre le fait de bafouer les droits humains, de faire des détournements qui profitent à certains. Je suis contre toute forme d&rsquo;exploitation. Le sport ne doit pas être un prétexte pour oublier ceux au bas de l&rsquo;échelle.&raquo;</p>

<p><strong>Clyde Augustin : &laquo;Le sport bouc émissaire ?&raquo;</strong></p>

<p>&laquo;C&rsquo;est un sujet qui mérite une analyse assez approfondie. Il y a beaucoup de sens dans les raisons qui poussent un journal réunionnais à aller de l&rsquo;avant avec un boycott si on respecte les droits de l&rsquo;homme, qu&rsquo;on condamne les mauvais traitements faits aux travailleurs et aux minorités au Qatar. Mais faut-il boycotter cet événement pour autant ? Estce le prix à payer pour le sport ? Doit-il être le bouc émissaire dans tout ça ? Le Quotidien a choisi ce moyen pour manifester son sentiment. Étant un amoureux du foot et du sport, je dis qu&rsquo;il est toujours fédérateur et qu&rsquo;il faut trouver un autre moyen pour régler ces problèmes-là.&raquo;</p>

<p><strong>Maurice Mélotte : &laquo;C&rsquo;est beaucoup trop tard&raquo; </strong></p>

<p>&laquo;Les politiciens ont trop pris l&rsquo;habitude d&rsquo;utiliser toutes sortes de plates-formes à leur propre avantage, que ce soit à Maurice ou au niveau mondial. Cela gâche le sport. Le Qatar ne fait pas de bien au sport, mais il n&rsquo;est certainement pas le seul pays ! S&rsquo;il fallait s&rsquo;insurger contre cette Coupe du monde, il fallait une levée de boucliers dès l&rsquo;attribution, pas à quelques semaines de l&rsquo;événement. C&rsquo;est beaucoup trop tard. Cela dit, je condamne fortement le traitement inhumain réservé aux ouvriers sur les chantiers des stades. Je suis très triste pour eux. Mais le sport doit continuer. Et en tant que journaliste, je me contenterai des résultats, pas de l&rsquo;extra sportif&hellip;&raquo;</p>

<p><strong>Jennifer PénélopeLebrasse : &laquo;Joli cas de conscience&raquo; </strong></p>

<p>&laquo;La FIFA n&rsquo;aurait jamais dû attribuer cette Coupe du monde au Qatar dès le départ, ça c&rsquo;est sûr&hellip; Quand on pense à tous ces travailleurs exploités, c&rsquo;est horrible ; et tous ces stades climatisés, c&rsquo;est un énorme gâchis pour l&rsquo;environnement. Mais une Coupe du monde reste une Coupe du monde. Les gens voudront voir tous les matches à Maurice, coûte que coûte. Moimême, si je gagne un billet gratuit pour y aller dans un jeu concours, qu&rsquo;est-ce que je fais ? Joli cas de conscience tiens&hellip;&raquo;</p>

<p><strong>Olivier Chapuiset : &laquo;On ne pourra pas s&rsquo;en passer&raquo;</strong></p>

<p>&laquo;Je comprends pourquoi Le Quotidien décide de boycotter, mais sportivement, c&rsquo;est une action plutôt inutile. On sait tous que la FIFA est très controversée et a beaucoup de casseroles, mais cette Coupe du monde se fera, avec ou sans nous. C&rsquo;est l&rsquo;événement le plus suivi au monde, pas sur une ou deux semaines, mais environ deux mois. En tant que média, on ne pourra pas s&rsquo;en passer !&raquo;</p>

<p><strong>Azmaal Hydoo : &laquo;Il fallait dire STOP avant&raquo;</strong></p>

<p>&laquo;J&rsquo;ai eu la chance d&rsquo;aller couvrir deux Coupes du monde, en Afrique du Sud et au Brésil. C&rsquo;est un incroyable melting-pot à ciel ouvert, une fête pluriculturelle, un vrai partage entre les nations au sens noble du terme. Le sport est universel. Le Qatar n&rsquo;est pas un vrai pays de football et les amoureux du ballon rond ne comprennent pas pourquoi ils ont eu l&rsquo;attribution de ce Mondial, certes, mais le monde arabe est féru de foot, c&rsquo;est une nouvelle contrée que la Coupe du monde n&rsquo;avait pas encore explorée. S&rsquo;il fallait dire STOP, c&rsquo;était lors de l&rsquo;attribution du Mondial au Qatar par Sepp Blatter en 2010, pas 12 ans plus tard&hellip;&raquo;</p>

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