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Prix des carburants: le coup de com du duo STC-Callichurn pas si astucieux que ça
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Prix des carburants: le coup de com du duo STC-Callichurn pas si astucieux que ça
C’était en gras dans le communiqué de la STC mardi soir : «S’appuyant sur les nouveaux règlements en vigueur, le ministre a désapprouvé la recommandation du PPC pour une augmentation maximale du prix du diesel et le prix reste donc inchangé.» Tout a été fait – jusqu’à un amendement «inutile» – pour que ce geste soit perçu comme une action tellement généreuse. Sauf que la population s’attendait à une baisse des prix de l’essence et du diesel. Décryptage.
Un faux rebondissement prémédité. Voilà comment résumer le mauvais cinéma joué par les autorités pour expliquer le maintien des prix des carburants. Selon les faits présentés par la State Trading Corporation (STC), le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, s’est opposé mardi à la recommandation du Petroleum Pricing Committee (PPC) de majorer le prix du diesel à Rs 60 le litre, contre le prix à la pompe fixé actuellement à Rs 54,55.
À la direction de la STC, au sein de laquelle opère – officiellement – en toute indépendance, le comité technique PPC, on nous laisse entendre qu’il n’y a pas lieu d’en faire une affaire d’État. Le ministre peut se prévaloir, dit-on, du règlement 8 A des Consumer Protection (Control of Price of Petroleum Products) Regulations 2011 récemment amendés, pour s’opposer à une recommandation de prix du PPC.
Est-ce la première fois ? «Évidemment, c’est la première fois, car l’amendement à ce règlement est récent et donne au ministre du Commerce le pouvoir ‘to disapprove’ une hausse ou une baisse de prix recommandée par le PPC», explique une source proche de la direction du PPC. D’ajouter qu’auparavant, le ministre, mis au courant de la recommandation du PPC à l’issue de chaque réunion, avait l’obligation d’apposer sa signature et de la rendre effective.
«Un ministre avait-il l’obligation d’approuver les recommandations du PPC ?» s’interroge ironiquement Cader Sayed-Hossen, ancien ministre du Commerce. Selon lui, cette pratique était déjà, à l’époque, permise sous l’article 8 des Consumer Protection (Control of Price of Petroleum Products) Regulations 2011. En effet, les règlements qui régissent le PPC ont toujours demandé au comité d’uniquement «recommander» de nouveaux prix au ministre.
Cader Sayed-Hossen raconte avoir déjà refusé de donner son accord aux recommandations du PPC afin d’éviter une hausse des prix des carburants. «Pendant une très longue période, ni le prix de l’essence, encore moins celui du diesel, n’avait connu de hausse au niveau local même si, sur le plan mondial, c’était plus cher. La STC avait un peu d’argent. Quand le comité avait recommandé une hausse, j’avais dit non. Un ministre a toujours le dernier mot», se rappelle l’ancien ministre. Il raconte que même si ce n’était pas nécessaire d’informer le Cabinet de sa décision, il l’avait fait par décence.
Or, selon la com de la STC mardi et celle de Soodesh Callichurn dans une déclaration au Défi Quotidien hier, ce sont les tout récents amendements aux règlements – approuvés par Pravind Jugnauth, selon Callichurn – qui ont permis au ministre de refuser. Certes, ces changements apportent plus de précision avec les mots «approve or disapprove», mais la version de Cader Sayed-Hossen et une interprétation basique de l’expression «recommend to the minister», qui est la seule mission du PPC, démentent Soodesh Callichurn et la STC.
Passer du Covid au riz
Si cette partie est – volontaire- ment ? – confuse, l’occasion claire, nette et ratée de faire baisser les prix est une évidence. D’abord pour l’essence. Rajiv Servansingh, le directeur de la STC, déclare à l’express qu’il «se réjouit que pour la première fois depuis que je suis à la tête de la corporation, soit depuis janvier 2021, le prix de l’essence n’ait pas augmenté». Or, le communiqué officiel stipule qu’il devait baisser, mais puisque «la baisse devait être de moins de 4 %, elle n’est pas applicable». Sauf qu’encore une fois, les taxes et autres prélèvements sont maintenus.
À l’ère post-Covid, les Rs 3 prélevées sur le litre d’essence et de diesel, soit de Re 1 pour le Covid-19 Solidarity Fund et Rs 2 pour les vaccins anti-Covid, sont maintenues et elles passent ainsi désormais sous l’item des contributions pour les subsides du gouvernement pour le gaz ménager, la farine et le riz, soit un total de Rs 7,20 à ce titre.
Quant au diesel, le communiqué mentionne aussi que la STC fera une perte de Rs 13,8471 par litre de diesel vendu et qu’en dépit de récentes hausses des prix des carburants sur le marché mondial, les dernières augmentations aux consommateurs n’étaient que de 10 % et que, par conséquent, la STC fait d’énormes pertes et que le Price Stabilisation Account (PSA) est déficitaire.
Par-dessus tout cela, le cours mondial du pétrole, depuis le 7 septembre, pour la première fois depuis l’invasion russe en Ukraine, est passé sous la barre des $100 le baril pour atteindre hier $93 dollars. À noter que depuis février, l’essence a augmenté de Rs 15,85 (+26 % par rapport à décembre 2021) et le diesel de Rs 18,28 (+35 % par rapport à décembre 2021).
L’ancien ministre du Commerce Cader Sayed-Hossen maintient que la STC aurait pu baisser les prix de l’essence et du diesel, arguant qu’avec la baisse sur le plan mondial, un PSA déficitaire n’a aucun rapport avec une augmentation des prix des carburants à la pompe. «Cela ne devrait pas empêcher la STC de baisser les prix de l’essence et du diesel», a-t-il déclaré.
Peut-on au moins espérer une baisse après la prochaine réunion ? «Peut-être», dit le ministre Callichurn. «Je préfère rester prudent», commente Rajiv Servansingh.
Qui sont ceux qui calculent les prix que vous payez à la pompe ?
<p>Voici la composition du PPC. Ce sont eux qui recommandent le prix que vous payez à la pompe. Mais c’est le ministre qui a le fin mot.</p>
<p>Chairman : Shailendra Kumar Singh Dusowoth O.S.K Les autres membres du comité sont :</p>
<p>Mukesh Dawoonauth - Ag. Director of Statistics</p>
<p> M. Noel-Dabeecharun - Ministry of Commerce and Consumer Protection</p>
<p>Neetish Mutty - Ministry of Commerce and Consumer Protection</p>
<p>Parveen Rojoa - Ministry of Finance, Economic Planning and Development</p>
<p>Madhumatee Ramkhelawon - Ministry of Energy and Public Utilities</p>
<p>Farhad Dowlut - Member appointed by the Minister</p>
<p> Shylesh Dev Ramdeen - Member appointed by the Minister</p>
<p><strong>Bholah avait signé</strong></p>
<p>Ce n’est pas la première fois que Soodesh Callichurn ne signe pas les recommandations du PPC. En mai, c’est le ministre Sunil Bholah, qui assurait l’intérim au Commerce, qui avait approuvé les recommandations du PPC. Soodesh Callichurn était alors officiellement en Inde. Certains dans l’opposition disaient tenir de la «<em>horse’s mouth»</em> que Calichurn était mal à l’aise à l’idée d’une hausse et qu’il a trouvé le moyen d’éviter d’être le signataire de ce coup de massue à la population. L’anecdote n’a jamais été confirmée par <em>«the horse’s mouth»</em></p>
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