Hier, l’express faisait état d’un vaste projet impliquant des placements à l’étranger en devises, alors que le pays en manque. Nous écrivions aussi que des employés participaient également à ce genre d’investissement. Cette banque n’est autre que la SBM.

Le conseil d’administration a choisi l’ex-Managing Director de la Banque de Maurice, un des directeurs de SBM Holdings, Ranapartab Tacoori, pour faire la lumière sur le énième scandale qui secoue la deuxième banque du pays.

Des sources proches de la direction de cet établissement bancaire affirment que le board lui a accordé tout le soutien pour enquêter sur cette affaire et sanctionner de hauts cadres, soupçonnés d’être impliqués dans ce scandale qui éclabousse cette banque, s’ils sont trouvés coupables. À l’origine, de grosses irrégularités relevées récemment par les enquêteurs de la Banque de Maurice sur les bénéficiaires d’un nouveau produit financier, «Leverage against SBM Kenya deposits» qui n’est autre qu’un plan d’investissement.

En clair, la SBM offre à des clients selects un prêt pour financer leurs dépôts dans sa filiale kenyane et en contrepartie ils bénéficieront d’un retour sur leur investissement, soit l’équivalent de neuf fois le taux d’intérêt assorti à leur prêt bancaire.

Or, l’enquête de la BoM a révélé que des Senior Officers de la banque, avantagés par des informations privilégiées en interne, ont investi dans ce nouveau produit en prenant avantage d’un taux préférentiel. C’est le cas du Head of Finance, qui s’est trouvé en situation de conflit d’intérêts, en recommandant un taux préférentiel de 1,85 % au personnel de la banque pour des prêts allant jusqu’à USD 100 000 pour investir au Kenya. Des facilités dont il avait également bénéficié. Parallèlement aux sanctions qui devraient être infligées à certains hauts cadres dans le sillage de l’enquête interne de la banque par Ranapartab Tacoori, la Banque de Maurice compte faire monter la pression au niveau de l’équipe de direction pour que certaines têtes tombent. Enough is enough à SBM Tower, soutient-elle.