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Jeunes lynchés à Terre-Rouge | La mère d’un des adolescents: «Mon fils ne veut plus vivre dans la région»

24 septembre 2022, 13:00

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Jeunes lynchés à Terre-Rouge | La mère d’un des adolescents: «Mon fils ne veut plus vivre dans la région»

«Mama nou rode enn lot lakaz nou ale.» c’est la supplication d’un des adolescents tabassés à sa mère. Le collégien de 15 ans habitant Terre-Rouge et ses amis vivent dans la peur depuis ces incidents. «Mon fils ne veut plus sortir. Il voulait manger un gâteau mercredi, j’ai dû en aller acheter pour lui. Il veut qu’on déménage», confie la mère de l’adolescent. Il ne serait pas le seul à vivre ce traumatisme. Les parents des autres mineurs agressés parlent de dommage moral sur leurs enfants âgés entre 15 et 16 ans.

Depuis lundi, une vidéo montrant des ados en train d’être battus par des adultes fait le buzz sur les réseaux sociaux. Sur les images, les collégiens ont les mains ligotées, alors que des habitants de Terre-Rouge les frappaient avec une espèce de tringle en bois. Les agresseurs accusaient les jeunes de vol de moto.

Mais les adolescents ont nié avoir commis un vol et avaient expliqué avoir fait une blague, comme celles qui se font sur TikTok. Ils disent avoir simplement déplacé le deux-roues, après que le propriétaire a oublié les clés de contact et l’ont ensuite remise à sa place. La moto appartenait au voisin d’un des ados qui habite à Terre-Rouge.

«Mo zanfan ti pe tranble pou confronte li ar so bann agresser. Monn bizin rassure li beaucoup pou li pa gagne peur.»

Après l’incident, les jeunes n’ont pipé mot à leurs proches sur l’agression. Ce n’est que lorsque la vidéo est devenue virale que les parents ont pris connaissance des actes de violence dont leurs enfants ont été victimes. Ils ont alors rapporté l’affaire à la police mardi.

Quatre arrestations pour «causing harm to child» ont eu lieu après la déposition des parents. Il s’agit de Mohammad Naasir Ibrahim, Mohammud Mobeen Domun, 27 ans, Muhammad Salman Souhayl Khodabuccus, 20 ans, et Shamurah Bibi Ruttun, 39 ans. Les mineurs ont participé à un exercice d’identification jeudi. C’est la peur au ventre que les collégiens ont été appelés à identifier leurs présumés agresseurs. «Mo zanfan ti pe tranble pou confronte li ar so bann agresser. Li pe per. Monn bizin rassure li beaucoup pou li pa gagne peur», relate la mère d’un des mineurs.

Le propriétaire de la motocyclette, qui n’a pas porté plainte, a expliqué qu’il ne fera aucune déclaration concernant cette affaire mais il laisse le soin à la police de faire son enquête.