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Pauvreté: les droits des femmes sont des droits humains
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Pauvreté: les droits des femmes sont des droits humains
En attendant de célébrer la Journée internationale des droits humains, le 10 décembre, faisons un petit bilan des progrès accomplis et des défis à relever, surtout du point de vue des femmes. Dans les semaines à venir, nous vous invitons à réfléchir à tous les aspects des droits humains et à nous faire part de vos observations et vos commentaires.
L’éradication de la pauvreté
En 1992, Maurice a été le premier État membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) à signer pour que le 17 octobre soit adopté comme Journée internationale du refus de la misère, à l’initiative du père Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde, représentée à Maurice depuis 1980.
Le premier des Objectifs de développement durable (ODD/ SDG) est «d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde». Nous savons que la féminisation de la pauvreté n’est pas qu’un slogan. Les statistiques montrent que ce sont surtout les femmes, en particulier les mères chefs de famille monoparentale et les filles mères qui sont les plus touchées par la pauvreté absolue. Déjà en 2017, 11,1% des femmes vivaient sous le seuil de pauvreté contre 9,7 % pour les hommes. Cela s’est encore aggravé depuis la pandémie de Covid-19.
Qu’entend-on par pauvreté absolue ? Le dernier Household Budget Survey la situait en 2017 à un revenu mensuel de Rs 7 509. Les données manquent cruellement à ce sujet. Mais nous constatons tous que la situation a empiré. Entre-temps il y a eu beaucoup de mesures positives, en particulier l’installation de la National Empowerment Foundation, qui donne, entre autres, une allocation de subsistance et des aides scolaires. Mais le logement social fait dramatiquement défaut et comme tous les prix des denrées ont augmenté, les Mauriciens du bas de l’échelle sociale ne mangent pas à leur faim. Nous reparlerons de ces problèmes dans les semaines à venir.
Il est important de se rappeler à ce stade que, comme le dit l’ONU, la pauvreté n’est pas «un phénomène unidimensionnel». Pour l’éradiquer véritablement, des politiques intégrées sont indispensables. Dans un pays comme le nôtre, on peut y arriver si on en a la volonté. Les mesures palliatives ne suffiront pas. On parle d’autonomisation, mais c’est dans le vécu des gens que l’on peut vraiment comprendre l’ampleur du problème. Heureusement, les organisations non gouvernementales sont là depuis de nombreuses années pour soulager les plus démunis. Elles ont l’avantage d’être sur le terrain.
Mais c’est la responsabilité de l’État de mettre en place des politiques et des stratégies viables pour résoudre ce problème humain et social. Dans chaque gouvernement, il y a eu des ministres qui étaient bien au courant des tenants et aboutissants de ce phénomène mondial. Il y en a même qui ont publié des ouvrages de référence là-dessus. Mais c’est dans l’action que l’on voudrait profiter de leurs connaissances très pointues. Il s’agit d’un devoir moral, mais aussi d’un impératif socio-économique lié au développement durable.
Au lendemain de ce 17 octobre, engageons-nous en faveur d’un avenir meilleur pour tous.
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