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Frontière maritime: Maurice et les Maldives s'affrontent devant le Tribunal international du droit de la mer
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Frontière maritime: Maurice et les Maldives s'affrontent devant le Tribunal international du droit de la mer
Le conflit territorial entre Maurice et les Maldives sera-t-il réglé une bonne fois pour toute ? Les audiences publiques pour trancher ce litige ont démarré devant le Tribunal international du droit de la mer à Hambourg en Allemagne, le lundi 17 octobre.
Le différend entre les deux îles de l'océan Indien qui remonte à 2010 porte sur la délimitation des frontières maritimes et d'importants droits de pêche et autres implications.
Lundi, face à un panel de neuf juges de l'ONU, l'ancien Solicitor General Dheeren Dabee, a fait valoir que c'est Maurice et non les Maldives, qui est le propriétaire légitime d'une partie contestée du territoire océanique, y compris les eaux entourant les îles Chagos.
« Nous sommes des pays voisins, nous partageons des intérêts et des défis communs », a déclaré Dheeren Dabee, l'un des avocats représentant les intérêts mauriciens.
Pour sa part, l'avocat Philippe Sands, qui plaidait aussi pour Maurice a déclaré : « Avec le plus grand respect pour nos amis des Maldives, ils ont tort ».
Pour l'homme de loi britannique dont les services ont été retenus par les gouvernements mauriciens successifs dans la lutte pour la souveraineté des Chagos, la frontière proposée par les Maldives s'approprie 99 % de la zone litigieuse.
De son côté, lors de précédentes représentations, les Maldives ont fait valoir que Maurice n'avait aucun motif de porter plainte car la zone en question bordait un territoire britannique.
Mais le tribunal a estimé que « le Royaume-Uni n'est pas une partie indispensable à la présente procédure », conformément à un avis consultatif de 2019 de la Cour internationale de justice (CIJ) selon lequel l'occupation britannique continue des Chagos était illégale.
Un avis que le Royaume-Uni a jusqu'à présent refusé de respecter.
En 2010, le Royaume-Uni a déclaré qu'une grande partie de la région était une zone maritime protégée. La région est riche en eaux de pêche, ce qui pourrait être profitable à l'économie mauricienne, qui dépend fortement du tourisme.
Maurice avait organisé un voyage dit scientifique jusqu’à Blenheim Reef situé dans la partie la plus au Nord de l’archipel des Chagos en février sur le yacht Bleu de Nîmes. Cinq Chagossiens dont Olivier Bancoult, le président du Groupe Réfugiés Chagos, ainsi que l'ambassadeur de Maurice aux Nations unies à New-York Jagdish Koonjul et l'avocat Philippe Sands étaient du voyage.
Les données recueillies lors de cette mission ont été fournies dans le cadre de l'affaire actuellement en cours devant le Tribunal international des droits de la mer.
En vertu de la convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, les pays ayant des frontières maritimes ont le contrôle des eaux qui s'étendent sur 230 miles à partir de leur côte. Maurice et les Maldives ne sont pas d'accord sur l'endroit à partir duquel cette distance doit être mesurée.
Après Maurice, lundi, au tour des Maldives de débattre de la question, demain jeudi 20 octobre devant les juges Paik (Corée), Jesus (Cap Vert), Cot (France), Yanai (Japon), Bouguetaia (Algérie), Heidar (Islande) and Chadha (Inde), et deux autres juges ad hoc, nommés par Maurice et les Maldives.
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