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Décès et maux «imputés» à la vaccination?: Maurice maintient sa campagne en l’absence de données scientifiques prouvant la nocivité

24 octobre 2022, 21:10

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Décès et maux «imputés» à la vaccination?: Maurice maintient sa campagne en l’absence de données scientifiques prouvant la nocivité

Ces dernières semaines, médecins et scientifiques de la Déclaration de Crise Médicale Internationale attirent l’attention à propos des maladies et décès, qui seraient liés aux vaccins contre le Covid-19. Ce regroupement appelle à stopper les campagnes vaccinales et à ouvrir une enquête sur la mort de personnes qui étaient en bonne santé jusqu’à l’inoculation du produit. Quelle est la position de Maurice ? Doit-on pour autant freiner la vaccination ? Tour d’horizon.

«Nous déclarons qu’il existe une crise sanitaire internationale due aux maladies et aux décès en lien avec l’administration des produits expérimentaux connus sous le nom de ‘vaccins Covid-19’. Actuellement, nous assistons à une ‘surmortalité’ dans les pays où la majorité de la population a reçu les vaccins contre le Covid-19», déclarent Alexandra Henrion Caude, de Maurice et de France, et Sally Priester, de Porto Rico, sur une vidéo relayée par YouTube. Faisant partie du groupe des médecins et scientifiques de la Déclaration de Crise Médicale Internationale, elles se concentrent sur cette question de «surmortalité» sur la scène mondiale, qui résulterait de la vaccination.

Or, précisent-elles, ce phénomène n’a pas été suffisamment étudié par les institutions sanitaires nationales et internationales. Toutefois, elles estiment que le grand nombre de morts subites chez des jeunes, qui étaient auparavant en bonne santé, et ce, après qu’ils aient reçu ces vaccins, est particulièrement préoccupant. Tout comme l’incidence élevée de fausses couches et de décès périnataux, qui n’ont pas fait l’objet d’enquêtes, allèguent-elles dans leur vidéo. Parallèlement, elles évoquent «un grand nombre d’effets secondaires indésirables, d’hospitalisations, d’incapacités permanentes et de décès liés aux vaccins dits Covid19, ayant officiellement été signalés».

À ce jour, plus de 11 millions de rapports d’effets indésirables et de 70 000 décès susceptibles d’avoir été causés par l’inoculation des vaccins contre le Covid-19 ont été recensés. Ainsi, ce regroupement suggère huit mesures dont un «arrêt mondial» des campagnes nationales d’inoculation des vaccins contre le Covid-19, une enquête sur toutes les morts subites de personnes en bonne santé avant l’inoculation, l’élaboration de recherches et de traitements pour les victimes d’effets indésirables après l’administration du vaccin, entre autres. Soutenue dans leur déclaration par 14 organismes mondiaux, l’instance a lancé un appel à signatures des médecins et scientifiques.

Qu’en est-il de Maurice ? Estce qu’un frein à la campagne de vaccination est envisagé ? Selon le Dr Shameem Jaumdally, virologue basé à l’université de Cape Town, la vaccination a très certainement sauvé de nombreuses vies. «Quand on rapporte des cas de décès liés au Covid-19, même à Maurice, on constate qu’il s’agit principalement de personnes non vaccinées. Ces produits ont été efficaces et ont permis d’éviter les maladies sévères. Concernant les décès excessifs dont le regroupement médical et scientifique mondial fait état, ils étaient déjà là avant le début de la campagne vaccinale ouverte au public. N’oublions pas la mortalité causée par les deux vagues du virus originaire de Chine, suivi de ceux des variants Alpha et Beta. Pour moi, l’excès de mortalité qu’on essaie d’attribuer aux vaccins n’a pas de raison d’être», affirme-t-il.

Le spécialiste fait ressortir que les mortalités qui résulteraient de la post-vaccination étaient dues au Covid-19 car beaucoup de maladies chroniques se développent dans le temps et n’avaient pu être dépistées de par le fait que le système de santé se concentrait sur la pandémie du Covid-19. Par conséquent, des cancers, des complications relatives au diabète, à l’hypertension et des maladies rénales n’ont pu être détectés ni traités dans les premiers stages, ce qui a entraîné une mortalité excessive au sein de la population, selon lui. «Combien de femmes vaccinées ont pu tomber enceintes et donner naissance à des bébés en bonne santé ? L’argument de fausses couches ne tient pas non plus à mon avis», indique le Dr Jaumdally.

Pour le Dr Isshaq Jowahir, viceprésident de l’Association des médecins privés, Maurice n’est pas en présence d’études prouvant qu’il y a eu des décès dus à la vaccination. Même Pfizer n’en a pas réalisé, ce qui fait qu’on ne sait si leur vaccin aide à diminuer la transmission du virus, rétorque-t-il. «L’Organisation mondiale de la santé a donné des directives pour procéder à la vaccination. Aucune recherche n’indique de faire le contraire. Maurice n’en a pas fait non plus. On ne sait si toute surmortalité résulte de la vaccination ou de la pandémie elle-même. Il faut se baser sur des preuves scientifiques», explique-til. Quid des vaccins expirés ? Ces produits demeurent très sensibles, estime le médecin. «Je ne vois pas que l’on puisse en étendre l’usage au-delà de sa péremption.»

Pour le moment, «on a fait des recommandations pour la quatrième dose», soutient le Dr Zouberr Joomaye, président du comité national de vaccination. Selon lui, le second booster est toujours disponible pour les catégories vulnérables. «D’une part, on n’a pas de publications scientifiques pour dire qu’il faut arrêter la vaccination. Et d’autre part, les mouvements anti-vaccination existaient avant le début des campagnes d’administration du produit contre la pandémie.»