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Nouvelle drogue sur le marché ?: quand les travailleurs sociaux montent au créneau
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Nouvelle drogue sur le marché ?: quand les travailleurs sociaux montent au créneau
Est-ce une nouvelle drogue qui a causé la mort de Ravanne Warren Owen, maçon de 23 ans de Pavillon, Cap-Malheureux ; Sharvesh Gopaloodoo, vigile de 28 ans de Tamarinier Lane, Grand-Baie ; et Jean Billie Wesley Perticot, âgé de 41 ans de Petite-Pointe-aux-Piments ? Trois morts en un week-end et des soupçons d’overdose à une nouvelle drogue se font entendre.
En attendant le rapport de toxicologie du Forensic Science Laboratory (FSL) sur le type de drogue à l’origine de ces trois décès, nous faisons un tour de table avec José Ah-Choon, le directeur de Centre d’accueil de Terre-Rouge, Ally Lazer, le président de l’Association des travailleurs sociaux de l’île Maurice, et Imran Dhannoo, le directeur du Dr Idrice Goomany Treatment Centre.
José Ah-Choon explique qu’il ne peut le savoir, mais qu’une chose est sûre : «Il y a une nouvelle tendance à faire un mixage de nouveaux produits afin de couper le degré de pureté de la drogue. Pour avoir trois morts en deux jours, les ingrédients sont certainement puissants.»
«Des trafiquants assoiffés d’argent»
Il a constaté que le marché a changé drastiquement ces quelque temps. Il parle d’une mère qui est venue le voir en pleurs à cause de son fils toxicomane. «Cette mère nous avoue que son fils, toutes les deux heures, lui demande Rs 500. L’effet de cette drogue finit en deux heures et le fils réclame des sous pour en consommer davantage. La mère m’a dit qu’elle n’a pas d’argent pour lui fournir la somme de Rs 1 500 par jour.»
Il en déduit que le marché opère selon l’offre et la demande et que les trafiquants deviennent des assoiffés d’argent afin de s’enrichir. Pour lui, «c’est un rebranding qui a été fait pour que le marché arrive à générer plus d’argent, en dépendant des jeunes».
Ally Lazer, quant à lui, nous avoue que toutes sortes de nouveaux ingrédients sont utilisés pour faire vendre la drogue. «Marsan lamorla osi enn ‘marketing agent’. Li bizin gété ki ladrog satisfer so marsé pou li fer kas. Donk, li pa kas latet si ou fami pé mor ar ladrog, pourvi so kas rantré. Nou bizin atann tes toxikolozik pou sa bann kinn mor-la pou nou kapav atak problem-la.» Il a tenu à ajouter que la cocaïne liquéfiée n’est pas un hasard : «Nous avons eu le cas des 95 kilos de cocaïne sur la tractopelle. Pouvez-vous toujours croire que cette drogue était en transit à Maurice ? Je peux vous dire, avec certitude, qu’elle était bien destinée au marché mauricien. Nous avons un marché niche pour la cocaïne. C’est un truc de riche, c’est sûr.»
Imran Dhannoo nous explique que personne ne peut dire avec certitude qu’il y a une nouvelle drogue sur le marché. «Je suis d’avis qu’il y a plusieurs facteurs concernant ces morts. Une des raisons plausibles qui peut expliquer la mort de ces jeunes est que, peut-être, ils ont essayé d’arrêter la drogue. Alors qu’ils prenaient dix doses par jour, ils ont subitement arrêté. Puis, après quelque temps, ils décident de recommencer. C’est fatal pour eux. Leur corps ne peut pas s’adapter à nouveau à cette drogue.»
Rs 48 millions de cocaïne liquide : Certainement pas pour sa consommation
Quand il a été arrêté, John-Mick Martingale, un cuisinier mauricien habitant en Belgique, de 31 ans, rentrait au pays et avait une adresse mauricienne. Une fouille a été faite chez lui à Curepipe, mais rien d’incriminant n’a été trouvé. La police soupçonne que les Rs 48 millions de cocaïne, dans deux bouteilles d’alcool, n’était pas pour sa consommation, mais qu’il travaille pour un marché niche qui lui rapporte de l’argent. Les enquêteurs de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) soupçonnent que Maria Peresolkina et Levina Olena sont des boucs émissaires, ou du moins c’est ce que ces Ukrainiennes leur ont laissé entendre. Leur interrogatoire n’a pas encore été mené. Selon nos informations, la police attend un rapport du FSL pour confirmer si c’est bien de la cocaïne qui a été retrouvée. Elle n’écarte pas la possibilité que ces dernières soient des passeuses qui allaient être rémunérées une fois qu’elles seraient sorties, sans problème, de l’aéroport. Une enquête est en cours aux Casernes centrales.
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