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Conditions de travail: le calvaire des stagiaires de l’hôtellerie
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Conditions de travail: le calvaire des stagiaires de l’hôtellerie
Cette semaine, le ministère du Travail a émis un communiqué rappelant que «les employeurs doivent payer le salaire minimum à tous leurs employés, y compris ceux recrutés comme stagiaires ou apprentis». Ce communiqué serait dû aux nombreux cas «d’exploitation» dénoncés par des stagiaires dans le milieu hôtelier.
L’hôtellerie attire des centaines, voire des milliers d’étudiants, chaque année. Si plusieurs rêvaient au collège d’y faire carrière, en commençant les études et ensuite les stages, ils sont nombreux à déchanter. Pas que la passion n’y soit plus, mais à cause du traitement qu’ils recevraient. En effet, plusieurs stagiaires se disent traités comme «des esclaves modernes». «On travaille comme des employés normaux sur des shifts avec un seul jour de congé par semaine mais sans percevoir le salaire minimum», révèle un stagiaire dans un hôtel du Sud.
Les stages hôteliers font partie du cursus obligatoire du diplôme dans les écoles spécialisées en hôtellerie et tourisme. Cependant, plusieurs abandonnent pendant ou après le stage à cause des mauvais traitements subis pendant ces stages où ils «travay kouma bef» sans gagner d’argent pour aider leur famille ou payer leurs études. «Beaucoup d’entre nous devons travailler pour payer nos études ou financer le voyage obligatoire en deuxième année d’études. Cependant, lorsque nous faisons le stage nous travaillons plus que prévu et ne pouvons prendre un autre petit boulot. À la fin du mois nous n’avons pas d’argent pour nos prêts, entre autres.Ce ne sont pas que des riches qui font des études en hôtellerie», s’indigne un autre étudiant devant cette situation.
Ceux qui bénéficient d’un stipend disent recevoir un chèque mensuel variant de Rs 5 000 à Rs 8 000. «Parfois ils se trompent de nom sur les chèques ou de calcul et on doit donc attendre des semaines, voire plus. J’ai un ami qui attend deux chèques. Donc pendant deux mois, il n’a rien reçu.» Ces étudiants que nous avons contactés affirment qu’ils sont conscients du travail énorme et de la discipline nécessaires dans l’hôtellerie mais apprendre dans ces conditions les éloigne de l’envie d’y faire carrière. «Lorsque nous commençons le stage, on est traité comme employé. On nous intègre dans le shift, pour remplacer ceux en congé. On a les mêmes pauses, horaires, etc. On comprend que cela aide notre formation. Mais dès qu’il s’agit d’argent, on est stagiaire, même pas le salaire minimum pour notre travail. Aucun droit de nous absenter ou d’être malade ; sinon on se fait crier dessus. Koup sa kas enn zour nou pann vini dan sa malere Rs 5 000 nou gagne la. Nous ne demandons qu’un traitement humain.»
Dans certains hôtels, il n’y a pas de transport allowance ou le droit de voyager dans celui des employés après un shift de 7 heures à 16 h 30 même si on habite loin du lieu de travail. «J’habite à Curepipe et mon stage est dans le Nord. Lorsque je termine à 16 h 30, que je me change et passe la sécurité, entre autres, il est plus de 17 heures et je dois prendre trois autobus. Quand je fais ce shift et que j’arrive à Curepipe, j’ai raté le dernier bus et je dois prendre un taxi ce me coûte énormément d’argent et je ne peux trouver un autre travail.»
Alors qu’ils touchent entre Rs 5 000 et Rs 7 000, certains disent faire des heures supplémentaires sans congé le lendemain et sans être payés, révèle un étudiant qui vient d’abandonner ses études à cause d’un breakdown : «Plusieurs fois il m’est arrivé d’avoir fini mon shift du matin on vient me dire qu’ Untel pa pou vini et pena personn mo bizin fer overtime. Kan mo demann si pou gagn konze lendemin zot dir moi non pou ena trou sinon. Kan mo demandé si pou gagn kas anplis zot dir stazier pa peye sa.»
Ce qui est illégal, selon un préposé du ministère du Travail. «Un stagiaire est supposé apprendre son métier pendant ses heures normales de travail. S’il doit faire des heures supplémentaires, il doit être rémunéré comme n’importe quel travailleur, au taux de 1,5 fois le salaire horaire. Pour les congés publics, c’est deux fois pour les heures normales et trois fois après les heures normales de travail.» Une enquête, ajoute-t-il, a été ouverte pour déterminer s’il n›y a pas d’abus dans l’hôtellerie.
Combien d’heures doit donc faire un stagiaire par jour et comment doit-il être payé ? «En général, huit heures par jour plus cinq heures pour six jours de travail ou neuf heures par jour pour cinq jours de travail. Ce qui fait 45 heures par semaine. C’est le même horaire qu’un full-fledged worker.» Pour ces horaires, ils ont droit au salaire minimum comme préconisé dans les National Minimum Wage Regulations. Le préposé du ministère explique que les stagiaires ou apprentis qui se sentiraient exploités peuvent venir porter plainte au bureau du Travail. «La loi protège les travailleurs, donc les stagiaires qui décideraient de porter plainte dans un bureau du Travail.»
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